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Paris Grand Slam- Audrey Tcheuméo a refusé de serrer la main de Madeleine Malonga : "C’est l’arbitrage qui m’a frustrée"

Cyril Morin

Mis à jour 04/02/2024 à 23:09 GMT+1

Ce dimanche, la catégorie des -78kg était particulièrement observée lors du Grand Slam de Paris pour une raison : c'est la seule sans représentante attitrée pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Entre Madeleine Malonga et Audrey Tcheuméo, la fédération française de judo n'a pas encore fait son choix. Alors, quand la première a dominé la seconde dans un combat bizarre, Tcheuméo n'a pas apprécié.

Audrey Tcheuméo lors du Grand Slam de Paris

Crédit: Imago

C'est une image qui va faire parler dans le petit monde policé du judo. Et qui va sans doute renforcer un peu plus le personnage singulier d'Audrey Tcheuméo. La Française est une écorchée vive qui a su se relever d'une traversée du désert particulièrement délicate pour finalement revenir en pleine forme la saison passée. En argent à Doha, la double médaillée olympique à Londres (bronze) et Rio (argent) pensait avoir fait le plus dur pour valider son ticket pour les JO de Paris. La décision de la fédération française de judo a été tout autre.
En novembre dernier, dix judokas étaient ainsi retenus dans la sélection olympique. Une seule catégorie féminine restait vide : les -78 kg. Parce que Madeleine Malonga, médaillée d'argent à Tokyo, est encore là et comptait bien prouver lors de ce Grand Slam Paris qu'elle devait être la candidate légitime. Alors, forcément, ce dimanche, tous les regards étaient tournés vers ce combat annoncé entre les deux femmes en demi-finales. Ce fut finalement lors d'un match de repêchage, les deux judokates perdant leurs quarts de finale respectifs.
Le duel, plein de tension, a accouché d'une souris. Parce que l'arbitre de la rencontre, très pointilleuse, a décidé de sanctionner Tcheuméo de trois shidos après seulement 1 minute 30 de combat. Sur le visage de la perdante, une frustration terrible et une incompréhension qui n'a pas tardé à éclater aux yeux de tous. Après le salut, alors que Malonga s'approchait pour lui serrer la main, Tcheuméo lui a tourné le dos. C'est avec un pouce levé ironique que la médaillée de Tokyo répondait à ce refus.
Après coup, Tcheuméo est revenu sur son geste. "Ce sont surtout les décisions de l'arbitrage qui m'ont énervée, a-t-elle expliqué. Cela fait 20 ans que je suis en équipe de France et je n'ai jamais eu ce type de comportement. C'est ma première faute, mais cela n'a rien à voir avec elle (Malonga). C'est simplement l'arbitrage qui m'a frustrée." Au micro de La Chaîne L'Equipe, elle avait été plus directe : "Il faut du judo, c'est tout".
C'est aussi de l'ego
Dans ce combat à distance pour Paris, elle a forcément perdu des points, d'autant que Malonga a finalement terminé en bronze sur ce Grand Slam. Cette dernière n'a pas cherché à polémiquer outre-mesure. "Ce n'est pas grave, a-t-elle réagi. Je sais que la concurrence n'est pas facile, chaque personne la gère comme elle peut, c'est aussi de l'ego, ce n'est pas simple. Audrey a été une grande championne. En me mettant à sa place je sais que ça ne doit pas être facile à gérer qu'une fille comme moi, j'étais un peu la petite, lui passe devant".
Pour Tcheuméo, c'est donc de nouveau l'attente. Elle qui expliquait que ces sélections étaient "une véritable torture" espère désormais que le résultat de dimanche – et son attitude – ne pèseront pas outre-mesure dans le choix final de la fédération. "Les JO ? Je ne suis pas inquiète, a-t-elle lâché. Si on regarde mon année 2023, non… Mais voilà, il faudra repartir (sur d’autres compétitions), car même si j’ai fait des résultats avant, ce n’est pas assez pour aller aux JO..."
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