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A mourir d'ennui

Eurosport
ParEurosport

Publié 10/11/2008 à 11:45 GMT+1

Depuis quatre saisons, les pilotes de la MotoGP peinent à offrir du spectacle régulièrement. Alors que le seul duel de Laguna Seca a fait vibrer les observateurs, la question d'une catégorie reine de plus en plus soporifique peut se poser.

Dimanche 20 juillet 2008. Deux champions offrent un spectacle éblouissant à plusieurs milliers de kilomètres du continent européen, coeur historique du MotoGP. Ces garçons se nomment Valentino Rossi (Yamaha) et Casey Stoner (Ducati). Durant 24 tours de piste, l'Italien et l'Australien proposent un spectacle ahurissant, se dépassant, se repassant, dévalant le corkscrew à quelques centimètres l'un de l'autre. Pendant l'espace de quelques minutes, les fans se retrouvent transportés quelques années en arrière lorsque Barry Sheene et Kenny Roberts ne se faisaient pas de cadeaux, lorsque Wayne Rainey et Mick Doohan se mettaient minables au début des années 90.
Plus tard, les terribles coéquipiers du HRC, Doohan, encore lui, et Alex Criville, marquaient de leur emprunte la saison 1996 par plusieurs duels dont la mythique course de Brno, conclue sur une photo-finish séparant l'Australien de l'Espagnol, finalement vainqueur, de deux millièmes de seconde. Au cours des années Rossi, certains pilotes réussirent à encore à livrer de beaux combats avec Max Biaggi ou encore le contesté mais coriace ex-ami Sete Gibernau. Mais un constat s'impose, la moto n'a plus proposé de duels réguliers sur l'ensemble d'une saison depuis quatre ans.
Changement de génération
Le championnat, particulièrement serré en début de saison entre Rossi, Stoner, Pedrosa et Lorenzo, donnait espoir dans une folle bagarre à quatre pour le titre. Mais les chutes répétées de Lorenzo et le gros coup de mou de Pedrosa au milieu de l'été ont vite changé la donne. Globalement, ce sont surtout les cavaliers seuls, tantôt de Pedrosa, tantôt de Rossi ou de Stoner, bien trop fréquents qui ont cannibalisé l'intérêt de la catégorie. Le constat est peut-être sévère mais il est défendable. Les écarts entre les différentes machines sont devenus trop importants, les challengers que sont Suzuki et Kawasaki ont particulièrement déçus.
Alors qu'on la dit de plus en plus aseptisée, la MotoGP pourrait donc suivre le chemin qu'a pris la Formule 1 depuis les années Schumacher. Brider au maximum les évolutions technologiques, uniformiser les armes mises à disposition sont des possibilités envisageables pour plus de spectacle. Mais il n'est pas certain que le passage, dès la saison prochaine, au manufacturier unique de pneumatiques n'ait été décidé justement pour aller dans une voie favorisant le show. Les pilotes souhaitaient plus de sécurité et les écuries voulaient réduire leurs coûts.
Il semblerait plutôt que la catégorie reine est en phase de transition. Transition entre la génération des Biaggi, Barros et Roberts, la génération "creuse" des Hayden, de Puniet et Vermeulen, et la nouvelle flamboyante des Stoner, Pedrosa et Lorenzo. Ces deux derniers, même s'ils ont des machines pouvant leur permettre de conquérir un jour le titre suprême, doivent encore gagner en expérience pour pouvoir tutoyer les sommets. S'ils y parviennent avec un Rossi au sommet de la pente, on ne peut qu'espérer de nouvelles bagarres et de longues rivalités à entretenir. Car c'est de l'adversité que la moto écrit son histoire.
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