On refait le Grand Prix d'Australie : Crutchlow pour l'exploit, Rossi à l'endroit, Marquez maladroit

Encore une course où le prévisible n'avait pas sa place. La victoire pleine de panache de Cal Crutchlow (Honda LCR), les remontées pétillantes de Valentino Rossi (Yamaha Factory) et Maverick Vinales (Suzuki Team) ou la grossière erreur de Marc Marquez (Honda HRC) ont encore donné à cette manche une saveur particulière.

Le Britannique a été impeccable… ou presque. Elancé deuxième sur la grille, il a été débordé à l'extinction des feux et s'est retrouvé quatrième au premier passage de la ligne. Mais il n'a pas commis d'erreur rédhibitoire, à l'inverse de Marquez et Rossi, les deux autres prétendants à la victoire : le premier a tenu sa trajectoire malgré un freinage trop tardif et provoqué sa chute. Le second est parti au large dans le deuxième secteur du 18e tour. Une aubaine pour "The Dog". Sa verve et son pilotage à l'ancienne ont fait le reste.

Comme au Japon, le Catalan est passé tout près d'un deuxième podium en catégorie reine. Une nouvelle fois, il a dû s'incliner devant son surdoué de coéquipier, Maverick Vinales, en perdant le contrôle de sa machine en fin de course. Toute l'année, le pilote de Granollers a souffert de la comparaison avec son voisin de box. Et il boit le calice jusqu'à la lie.

La performance du Majorquin n'a rien eu de catastrophique. Douzième sur la grille, le futur leader Ducati a vite été débordé par les deux autres cadors, Rossi et Vinales, qu'il devançait pourtant sur la grille. Dans l'anonymat d'une course sans relief, il a probablement fait une croix définitive sur la place de vice-champion du monde.

1- Cal Crutchlow (Honda LCR), 2- Valentino Rossi (Yamaha Factory), 3- Maverick Vinales (Suzuki Team), 4- Andrea Dovizioso (Ducati Team), 5- Pol Espargaro (Yamaha Tech3).

Cinq ans jour pour jour après la disparition de Marco Simoncelli, VR46 a tenu à rendre hommage à son ami. "Je dédie cette deuxième place à Marco et sa famille. Il nous manque tellement, on ne l'oublie pas", a-t-il dit à la descente du podium. Grand seigneur.

Le dernier prodige de la catégorie reine a encore éclaboussé Phillip Island de sa sérénité pour offrir un nouveau podium à Suzuki… qui fait perdre à la firme japonaise tous les avantages qu'elle avait obtenus en tant que nouveau constructeur : 9 moteurs, et développement des moteurs. En 2017, la marque d'Hamamatsu sera logée à la même enseigne que Yamaha, Honda et Ducati.

Désigné pour remplacer Andrea Iannone, blessé, Barbera a bouclé ses deux courses en tant que pilote officiel de la marque de Bologne avec un zéro pointé. A Phillip Island, il a fini au tapis. Loin de ses standards de la première partie de saison. La Desmosedici aurait pu lui permettre de s'épanouir sur les terres australiennes.

Por Fuera a encore touché ses limites.

Quand nous avons moins de grip, les problèmes sur la moto doublent ou triplent. Nous ne devrions pas avoir ce problème en Malaisie.

Loris Baz (Ducati Avintia) a dû renoncer dès le premier tour à cause d'un problème technique. Le Français n'a pas masqué sa frustration dans la pitlane… ni sur Twitter.

90 chutes sur l'ensemble du week-end, toutes catégories confondues. Du jamais vu cette saison.

La première Yamaha à 4 secondes d'une Honda satellite, la seconde à 20 : sur le papier, les performances des machines flanquées du diapason sont encore bien médiocres.

Rossi a quasiment sécurisé sa position. Tout le contraire de Lorenzo, exposé à un retour de Vinales.

1- Marc Marquez (Honda HRC), 273 points ; 2- Valentino Rossi (Yamaha Factory), 216 pts ; 3- Jorge Lorenzo (Yamaha Factory), 192 pts ; 4- Maverick Vinales (Suzuki Team), 181 pts, 5- Dani Pedrosa (Honda HRC), 155 pts.

Il aura lieu les 28, 29 et 30 octobre sur le circuit de Sepang.