MotoGP - Fabio Quartararo (Yamaha Petronas SRT) a fait des miracles en Autriche
Mis à jour 11/08/2019 à 18:41 GMT+2
GRAND PRIX D'AUTRICHE – Fabio Quartararo (Yamaha Petronas SRT) a décroché le troisième podium de sa carrière à Spielberg. Ce malgré un matériel qui n'aurait jamais dû lui permettre de boucler la course aussi haut.
En Autriche, Fabio Quartararo (Yamaha Petronas SRT) s'est classé… dernier. Oui, vous avez bien lu : le prodige niçois s'est rangé tout en bas du tableau classant les vitesses de pointe établies sur l'ensemble du week-end. En course, pourtant, le pilote tricolore s'est offert un nouveau podium – le troisième cette saison après la Catalogne et les Pays-Bas. Il s'agit déjà d'un petit exploit, en soit, pour un rookie encore en apprentissage. Mais qu'il l'ait réussi à Spielberg en dit encore un peu plus sur le talent 'd'El Diablo'.
Car le Red Bull Ring n'est pas un circuit pour tout le monde : depuis qu'il s'est réinstallé au calendrier MotoGP, il a surtout permis à Ducati d'exposer la superpuissance de ses Desmosedici et à Marc Marquez (Honda HRC) de s'y frotter. Ses virages cassants séparant de longues lignes (presque) droites ont toujours désavantagé Yamaha.
Quartararo l'était encore plus. Le régime maximal du moteur de sa M1 a été réduit par rapport à celui des machines officielles de Valentino Rossi et Maverick Viñales, pour une question de fiabilité, de coût et d'orgueil. A Spielberg, le Français n'a jamais pu dépasser les 304,2 km/h, vitesse atteinte lors de la première séance d'essais libres. Loin, très loin, derrière les 316,7 km/h attrapés par Marquez et Dovizioso.
Quartararo est rapide, il fait aussi les bons choix
Le pilote de 19 ans savait donc qu'il ne pouvait pas lutter. Même lorsqu'il a profité du contact entre les deux favoris pour prendre la tête, il ne s'est pas enflammé. "Je me suis amusé, a-t-il confié à nos confrères de Canal+. Je savais que Dovi et Marc allaient remonter. C'était déjà incroyable de tenir quelques tours car ce sont des moments uniques. Je vis un rêve."
Fatalement, il a vite été repris par le champion du monde et son dauphin. Mais pas par les autres. Ni par la Ducati de Jack Miller, parti au tapis au 8e tour bien avant de pouvoir tenter une attaque. Ni par les M1 de Rossi et Viñales. "J'ai choisi le pneu arrière 'tendre', et quand j'ai vu qu'aucun autre pilote Yamaha n'avait fait ce choix, j'ai un peu stressé", a-t-il avoué. C'était pourtant le bon, de l'aveu de Marquez.
Ce composé offrait plus de performance que le "medium" mais il réclamait aussi une gestion parfaite. Quartararo s'est plié à l'exigence, malgré son inexpérience dans ce domaine : "Jusqu'ici, je n'avais jamais vraiment eu à gérer l'usure des pneus. Aux virages 4 et 5 [des courbes où les machines restent longtemps sur l'angle, NDLR] j'ai vraiment tenté de limiter le patinage."
La meilleure façon d'obtenir ce qu'il réclame
C'est aussi la raison pour laquelle le Français n'a pas essayé d'accrocher la locomotive lorsqu'il a été débordé. "J'ai fait de mon mieux pour rester avec Marc et Dovi mais j'étais vraiment à la limite, a-t-il concédé. Si j'étais resté au contact, j'aurais dû finir la course avec des pneus détruits. J'ai préféré gérer car je savais qu'ils avaient de toute façon un meilleur rythme que le mien."
"Je n'ai fait aucune erreur en course, a-t-il noté en conférence de presse. Petit à petit, on assemble le puzzle." Une nouvelle fois, 'El Diablo' a réussi la course parfaite, à son échelle, celle d'un jeune pilote qui découvre encore une catégorie reine que beaucoup jugeaient trop exigeante pour lui. Il a eu, surtout, la bonne idée de le faire au moment où son manager, Eric Mahé, négocie avec Yamaha la fourniture d'un matériel plus performant en 2020. Notamment pour le plus se retrouver tout au fond du tableau des vitesses de pointe.
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