Viñales ouvre son compteur et débloque celui de Suzuki

Maverick Viñales (Suzuki Team) tient enfin sa première. Et elle marquera, assurément, l'histoire de la saison et de l'ère MotoGP. Pas seulement parce que le prodige espagnol a été irrésistible en tête. Mais surtout parce qu'elle a été rythmée par un spectacle de tous les instants. Cal Crutchlow (Honda LCR), le local, a encore livré une prestation héroïque pour décrocher un deuxième podium consécutif, devant Valentino Rossi (Yamaha Factory). Marc Marquez (Honda HRC) a multiplié les dépassements, mais a échoué au pied du podium.

Cette fois, les nuages ont épargné le circuit de Silverstone. A vrai dire, le Grand Prix de Grande-Bretagne n'en avait pas réellement besoin. Dès les premiers virages, l'énorme crash impliquant Loris Baz (Ducati Avintia) et Pol Espargaro (Yamaha Tech3), tous deux indemnes, s'est chargé d'y apporter une dimension dramatique. Et de rendre Viñales nerveux. Troisième sur la grille, "Top Gun" a pesté après l'agitation du drapeau rouge. Il avait réussi le meilleur départ de sa saison. Le règlement lui en a imposé un deuxième qui aurait pu le perturber dans sa quête de victoire.

Mais le phénomène de Figueras avait choisi le tracé britannique pour s'inscrire au palmarès. Et affirmer définitivement la montée en puissance de Suzuki. Après l'extinction des feux, le pilote de 21 ans a vite avalé Rossi et Crutchlow, ses devanciers sur la grille. Trop pressé d'aller chercher son premier succès en catégorie reine, il n'a cessé d'accroître la marge sur son premier poursuivant. Sans, vraiment, se soucier de l'arrière. Pourtant, il y avait de quoi.

Car la lutte pour le podium n'avait jamais été aussi belle cette saison. Devant son public, Crutchlow a superbement bonifié sa récente victoire à Brno. "The Dog" s'est encore battu comme un chiffonnier. Et il s'est, une nouvelle fois, payé le luxe de résister à Marquez, puis à Rossi. Rien que ça. Surtout que le leader du HRC a mis de côté ses acquis. Il n'a absolument pas limité la prise de risques. Bien au contraire. Malgré un pneu avant "tendre" moins performant que le "dur" de ses adversaires, il a livré une nouvelle bataille épique avec son plus beau rival, "VR46", avant de lâcher prise. Et de donner à Viñales, s'il en avait besoin, une deuxième bonne raison de revoir la course.