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MotoGP - Assen, Johann Zarco (Yamaha Tech3) et ses paradoxes

Julien Pereira

Mis à jour 01/07/2018 à 12:43 GMT+2

GRAND PRIX DES PAYS-BAS – Johann Zarco (Yamaha Tech3) n'avait plus eu à passer par la Q1 en qualification depuis le Grand Prix d'Aragon 2016, en septembre dernier. Et s'il a finalement titillé la pole position jusqu'au bout, ce samedi, à Assen, tout porte à croire que son retard sur les meilleurs s'est agrandi. Alors que le niveau, lui, est plus nivelé que jamais.

Johann Zarco (Yamaha Tech3) lors du Grand Prix des Pays-Bas 2018

Crédit: Getty Images

On y croyait très fort en début de saison. On gardera un peu d'espoir jusqu'à son terme. Mais on le concède avec certitude : la première victoire de Johann Zarco (Yamaha Tech3) en catégorie reine s'est éloignée, ces dernières semaines. Le Français est toujours lui-même, pourtant : les remarques sur une éventuelle démobilisation liée à son engagement chez KTM est infondée. Comment peut-on décemment imaginer un pilote délaisser ses objectifs à cinq mois et douze manches du terme de l'exercice ?
La problématique est évidemment bien plus profonde, et elle a pris une dimension plus inquiétante à Assen. Le tracé néerlandais a beau être l'un des plus techniques du Mondial, il a plutôt été révélateur du nivellement de performances amorcé ces dernières années par la FIM, l'IRTA et la Dorna. Jorge Lorenzo (Ducati Team) l'a constaté mieux que les autres. Samedi, sous le drapeau à damier, le vainqueur des deux dernières manches pensait avoir décroché la pole, ou, au pire, une première ligne satisfaisante.
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Dans le petit train emmené par Zarco, Marquez a été la locomotive

Il y a 18 ans, tout était plus romantique
Finalement, son chrono établi en 1'33"167 a été battu neuf fois. "Quand j'ai vu que j'avais été repoussé au dixième rang, j'ai cru que mon chrono avait été annulé", a confié "Por Fuera" en conférence de presse. Il est clair que le regroupement de plusieurs pilotes en fin de séance a aussi joué un rôle dans la réduction des écarts. Mais il ne suffit ni à justifier la présence de quatre constructeurs différents aux deux premières lignes, ni les 79 millièmes qui ont séparé Andrea Dovizioso (Ducati Team), quatrième, du poleman, Marc Marquez (Honda HRC).
Valentino Rossi (Yamaha Factory), lui, a plutôt bien profité du peloton. Il a ainsi pu "profiter de l'aspiration", et "minimiser l'effet du vent" pour décrocher la première ligne. Mais il le sait. Le championnat du monde est plus professionnel que jamais. "Désormais, les équipes, comme les pilotes, parviennent à améliorer les moindres petits détails, courbe après courbe, freinage après freinage, a-t-il rappelé. Il y a 18 ans, tout était plus romantique. Il n'y avait que le pilote et son feeling pour prendre des décisions. C'est peut-être un peu plus ennuyeux. Mais c'est bon pour le championnat."

Bonne nouvelle pour le championnat, mauvaise mouvelle pour Zarco

C'est une certitude : dimanche, à 14h00, les cinq premiers pilotes du championnat seront éparpillés sur les quatre premières lignes. Spectacle garanti. Mais Zarco, lui, va en souffrir. Son statut de pilote satellite va peser de plus en plus lourd dans la balance alors que ses rivaux directs, Cal Crutchlow (Honda LCR) et Danilo Petrucci (Ducati Pramac), bénéficient du soutien des usines.
"On a du mal, a-t-il confié au micro d'Eurosport en fin d'après-midi. C'est peut-être signe qu'on arrive au maximum de la moto. Dès qu'on essaie quelque chose de mieux, cela nous fait repartir en arrière". Depuis son arrivée en catégorie reine, une victoire du Français tenait à l'exploit. Désormais, elle semble reliée au miracle.
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