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"Extrêmement encourageant" : moisson rare et espoirs encore à la hausse pour l'équipe de France de natation

Loris Belin

Mis à jour 11/12/2023 à 21:43 GMT+1

L'équipe de France de natation n'a pas fait le voyage pour rien aux Championnats d'Europe de natation en petit bassin conclus dimanche en Roumanie. Les Tricolores ont signé un des meilleurs bilans de l'histoire de la natation française dans cette compétition, un tremplin idéal avant d'aborder 2024 et les Jeux Olympiques de Paris.

De gauche à droite : Mewen Tomac, Anastasiia Kirpichnikova et Maxime Grousset, trois des principales satisfactions françaises des Championnats d'Europe de natation en petit bassin

Crédit: Getty Images

Un seul être vous manque mais tout n'était pas dépeuplé à Otopeni, à quelques kilomètres de Bucarest. Bien au contraire même. Même sans son nouvel homme (très) fort Léon Marchand, la natation française a brillé durant les Championnats d'Europe en petit bassin en Roumanie de mardi à dimanche dernier. Sur le podium du tableau des médailles, et avec des satisfactions à la pelle, le contingent bleu-blanc-rouge a montré son plus beau visage alors que se profile la dernière ligne droite avant les Jeux Olympiques. Au point de faire naître de nouvelles perspectives pour Paris.
Avec 23 médailles, la France a signé le meilleur total de ces Europe en bassin de 25 mètres, à égalité avec le Royaume-Uni. Une performance rarissime, et un bond de géant après une édition 2021 franchement timide. Avec la troisième place des bilans d'Otopeni (derrière le Royaume-Uni et ses neuf titres, et l'Italie avec sept sacres comme la France), les Bleus ont confirmé les bonnes impressions laissées lors des derniers grands rendez-vous internationaux, dans la vague de leur glouton précoce, Léon Marchand.
Le bilan de l'équipe de France de natation lors des Chazmpionnats d'Europe de natation en petit bassin depuis 2009
"Ce que l'on a vu en Roumanie, c'est extrêmement encourageant, se réjouit Alain Bernard à notre micro. Dans cette année olympique, il faut vraiment accélérer le plus tôt possible. On a des jeunes qui confirment, des jeunes de moins en moins jeunes, de plus en plus expérimentés… C'est génial !" Ces Europe ont ainsi vu le retour au premier plan de cadres comme Charlotte Bonnet (quatre médailles dont le titre sur 100m quatre nages et le record de France du 200m quatre nages) ou Béryl Gastaldello, en or pour la première fois en individuel dans une grande compétition et sur la distance-reine en petit bassin, le 100m. Derrière les deux nageuses de 28 ans, le renouveau est déjà mûr, voire en avance, à l'image de Mary-Ambre Moluh, bronzée sur le 100m dos à tout juste 18 ans.

La confirmation Grousset, la nouvelle donne Kirpichnikova

Venu avec l'ambition de bien figurer, Mewen Tomac (22 ans) a fait fort avec un doublé 50 dos – 100 dos et quatre médailles totales. Maxime Grousset dans une position nouvelle parmi les leaders de la délégation française s'est montré dans la continuité de ses excellents Mondiaux de Fukuoka, durant lesquels il s'était installé sur le toit mondial du 100m papillon en juillet dernier. Le Calédonien a remporté cette fois le 100m nage libre, s'offrant notamment le héros local David Popovici.
"Ce qui est très intéressant dans ses championnats, et surtout dans sa course du 100 mètres, c'est qu'il s'est affirmé comme un patron, décrypte Bernard. Il est arrivé avec le meilleur temps de la finale et il a assumé cette posture en faisant de nouveau son meilleur temps dans ces conditions-là, et le contexte d'une finale qui est toujours un peu plus stressante. C'est de très bon augure pour la suite."
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Mewen Tomac, Forent Manaudou, Beryl Gastaldello et Charlotte Bonnet après leur médaille d'argent obtenue sur le 4x50 4 nages mixte des Championnats d'Europe de natation en petit bassin, le 10 décembre 2023

Crédit: Imago

Autre tête de proue alignée dans les bassins roumains, Anastasiia Kirpichnikova a confirmé sa montée en puissance. La nageuse russe naturalisée a décroché ses premières médailles pour la France, et avec la manière. A six centièmes près sur le 400 mètres, sa semaine s'est terminée sur un retentissant triplé 400 – 800 – 1500. "Quand on voit l'avance qu'elle a (ndlr : plus de six secondes sur le 800m, près de dix-sept sur le 1500m), ça laisse présager de belles choses en compétition, envisage Alain Bernard. C'est aussi tout le talent de Philippe Lucas, de pouvoir entraîner des nageurs à ce niveau-là et les faire nager à leur meilleur niveau avec le discours qu'il peut leur tenir. Depuis de nombreuses années, il est sur chaque Olympiade avec des nageurs de très, très haut niveau à l'image d'Anastasiia. Même si ce ne sont que des Europe, cela reste très fort ce qu'elle fait."
L'ancienne médaillée d'argent aux Mondiaux en petit bassin en 2021 se rapproche de ses meilleurs chronos en carrière, après quasi deux ans sans pouvoir concourir dans l'attente de son nouveau passeport. A 228 jours de Paris 2024, la course contre la montre de Kirpichnikova vers l'élite, Katie Ledecky en tête, est bien lancée. Elle ouvre de nouvelles perspectives au clan français, traditionnellement orphelin de spécialiste du demi-fond. "Il y a une vraie complémentarité : demi-fond, papillon, quatre nages… C'est ça aussi qui est intéressant avec cette équipe", s'extasie Alain Bernard.
"Je ne veux pas du tout réduire la joie parce que c'était du petit bain, c'est super important pour les athlètes, les entraîneurs, la Fédération, ajoute l'octuple médaillé européen en petit bassin. Il faut savoir le prendre et l'apprécier à sa juste valeur. Entre les cadres un peu plus anciens et les jeunes, il y a une superbe dynamique, et une politique sportive qui a été mise en place il y a trois ans qui commence vraiment à porter ses fruits. Cela ne laisse présager que de belles choses."
Il fallait remonter onze ans plus tôt pour en voir d'aussi belles sur des Championnats d'Europe en petit bassin, et la razzia de 2012 à Chartres. Quelques mois plus tôt, la génération Muffat – Agnel – Stravius ou Florent Manaudou, encore en argent sur le 50m en Roumanie, raflait sept médailles aux Jeux de Londres, dont quatre titres, du jamais vu pour la natation française aux Jeux.
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Londres 2012 : 50 mètres pour l'histoire, revivez le jour de gloire de Florent Manaudou

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