Muffat, le déclic ?

Seules six nageuses françaises ont été retenues pour disputer les Mondiaux de Dubaï. Aux côtés de Coralie Balmy, Alexianne Castel, Ophélie-Cyrielle Etienne, Mélanie Henique et Mylène Lazare, Camille Muffat en fait logiquement partie. La jeune Niçoise a tourné la page de Budapest, qui l'avait vue rentrer bredouille en août dernier des Championnats d'Europe. La contrariété est derrière elle. A Dubaï, même si les prochains Mondiaux en grand bassin à Shanghai prennent une place importante dans ses objectifs, la nageuse tricolore vise de grandes et belles choses.

Dernièrement, Camille Muffat a donné une autre tournure à sa carrière. On peut appeler ça un virage à 180 degrés. "Conseillée" par son coach Fabrice Pellerin, qui ne lui a pas franchement laissé le temps de trop y réfléchir, la Française a décidé de se consacrer au crawl. Exclusivement. Exit donc le "4 nages", sa spécialité. Pour l'instant tout du moins. Ses récents résultats ont confirmé que le choix était judicieux. Après deux victoires probantes en Coupe du monde à Stockholm (200m et 400m nage libre), Muffat a de nouveau remis les pendules à l'heure lors des récents championnats de France en petit bassin.

A Chartres, celle que certains surnomment aujourd'hui "Biederwoman", en raison de ses qualités à nager en "negative split" (faire le retour plus rapidement que l'aller), a tout raflé : 50m, 100m, 200m et 400m. Une véritable razzia. Sur les trois plus longues distances, le titre national a été accompagné de gros chronos : 52"74 sur 100m, nouveau record de France, 1'53"20 sur 200m (à 0"02 du record de France de Coralie Balmy) et 3'59"15 sur 400m, soit la meilleure marque planétaire de la saison. De quoi emmagasiner la confiance qui lui fait défaut de temps en temps. Pour résumer, tout va bien. Mais, avec Camille, il est difficile de faire des prévisions. Le talent est là, c'est une certitude. Mais, parfois, il n'empêche pas la déception.

Jusqu'à maintenant, Muffat n'a jamais brillé lors de compétitions internationales. Peut-être que le fait  de se consacrer uniquement à la nage libre va la libérer. "Le petit bassin ne m'est pas favorable.Il faut être bon sur les virages, les coulées, et ce n’est pas mon point fort", tempérait-elle dans Nice Matin il y a quelques jours. Muffat est mieux placée que personne pour savoir que pour défier Federica Pellegrini, elle devra évoluer à son meilleur niveau. Ça ne se fera pas sur 400m malheureusement. Coralie Balmy et Ophélie Etienne, la grande copine de Camille, seront les deux seules représentantes tricolores sur la distance. L'affrontement avec la redoutable Italienne aura donc lieu sur 200m. Le temps réalisé à Chartres permet à la Française de posséder la deuxième performance mondiale de l'année. C'est un point de départ. Mais Pellegrini ne s'est pas beaucoup montrée sur la distance cette saison. La finale du 200m sera l'avant-dernière épreuve de la compétition dimanche. Juste avant celle du relais 4x100m. On en salive à l'avance.