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Une équipe, une vraie

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/08/2011 à 11:59 GMT+2

Jamais la natation française n'est apparue aussi forte que lors des Mondiaux 2011. Les 10 médailles ramenées de Shanghai sont d'autant plus appréciables qu'elles révèlent un meilleur équilibre entre les nages, les sexes et les générations. Surtout, l'émulation semble beaucoup plus saine aujourd'hui.

2011 Mondiaux Shanghai Stravous Lacourt

Crédit: AFP

Il y a d'abord les chiffres. Ce 10 qui claque comme une marque historique. 10 médailles, c'est un bilan exceptionnel pour l'équipe de France. C'est un cap de franchi par rapport à Melbourne et Rome, où les Tricolores avaient obtenu six podiums. Le faible ratio de médailles d'or (20%) limite certes la France au 5e rang des nations, notamment derrière le Brésil qui n'a obtenu que trois médailles, mais toutes du plus précieux métal. Mais en nombre de médailles, les Bleus s'installent derrière les Etats-Unis, la Chine et l'Australie au rang des pays à au moins 10 médailles. Il y a donc toutes les raisons d'être pleinement satisfait.
D'autant que ces chiffres traduisent plus que jamais la richesse actuelle de la natation française. Prenons Melbourne, en 2007, par exemple. Il y a quatre ans, le flatteur bilan australien (6 médailles dont deux en or) devait énormément au talent de Laure Manaudou. Alors au faite de sa carrière, la Rhodanienne avait conquis à elle seule pas moins de cinq breloques. Il n'y a plus, aujourd'hui, de Manaudou dépendance. Il n'y a plus de dépendance tout court. La source est si abondante, la richesse est si diverse, que la natation française ne repose plus sur un ou deux talents. Elle peut même supporter quelques gros couacs, comme celui sur 50m nage libre de Frédérick Bousquet, candidat au titre sorti dès les séries ou celui, dimanche, du relais 4x100 4 nages, qui a subi la même mésaventure dimanche. L'équipe de France a les moyens aujourd'hui de surmonter ce type de désillusions.
Un équilibre retrouvé
A Shanghai, six nageurs différent ont été médaillés en individuel. Un record. Quatre chez les hommes (Lacourt, Stravius, Bernard et Meynard) et deux chez les femmes (Muffat et Hénique). Le déséquilibre des Jeux de Pékin (6 médailles, toutes obtenues par ces messieurs) commence à s'estomper, même s'il demeure. Autre satisfaction, ces 10 médailles proviennent de trois nages différentes. Seule la brasse, longtemps axe fort grâce à Hugues Duboscq, apparait en retrait désormais. La jeune génération apporte par ailleurs une contribution significative, à l'image de Muffat (21 ans), Hénique (19), Stravius (23), Meynard (24) sans oublier Yannick Agnel, 19 ans, médaillé en relais. "On a une équipe de France très jeune et très polyvalente et c'est ce qui fait notre force", souligne Alain Bernard.
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cAMILLE mUFFAT

Crédit: AFP

La natation française est entrée dans une dynamique d'exigeance et dans un cercle vertueux.  La performance appelle la performance. La culture de la gagne s'est puissamment ancrée dans les esprits. Voilà comment un Camille Lacourt arrive à sortir frustré de Mondiaux où il a récolté deux médailles dont une en or. Qui aurait imaginé une chose pareille voilà dix ans? "J'ai l'impression que personne ne se fixe de limites", note encore Alain Bernard. "Depuis un an, deux ans, trois ans, il y a des choses qui sont mises en place, individuellement, dans les clubs, reprend le champion olympique du 100m nage libre. On est de plus en plus tournés vers la performance de haut niveau depuis la saga de Laure (Manaudou), Hugues (Duboscq) et Malia (Metella), aux Jeux de 2004. Chaque année, ça prend de plus en plus d'ampleur. Il faut garder cette émulation." "Je crois qu'on est en train de rentrer dans les grandes nations de la natation, juge pour sa part Camille Lacourt. Il y a une certaine émulation et tout le monde veut aller dans le même sens."
Mais la plus réjouissante de ces bonnes nouvelles tient peut-être à l'état d'esprit qui règne dans ce groupe. Un véritable groupe, ce qui n'a pas toujours été le cas ces dernières années. On a beaucoup glosé sur les tensions entre certains nageurs, sur d'éventuels clans. Les abcès ont été crevés et l'atmosphère, incontestablement, a changé. Certaines images ont fait plaisir à voir. Ce fut Alain Bernard debout dans la tribune lors du titre commun de Lacourt et Stravius. Ou encore ce texto envoyé par Mélanie Hénique à Bernard, juste avant leurs deux médailles de bronze, samedi, comme le symbole du lien entre les générations. "On s'entend vraiment tous bien et c'est vraiment sympa de vivre dans cette équipe", assure Lacourt. Alain Bernard acquiesce: "On avait peut-être remis en question une certaine mauvaise ambiance dans l'équipe de France. Notre préparation s'est très bien passée. On a eu des moments un peu atypiques lors de notre stage à Singapour. Chacun a fait son truc, en étant professionnel et ouvert. Ca m'a fait plaisir de vivre cette aventure commune."
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