Leveaux marque les esprits

Les Bleus sont bien là. Après l'exploit d'Alain Bernard en finale du 100 m libre, c'est au tour d'Amaury Leveaux de marquer les esprits. Lors des séries du 50 m, le détenteur du record d'Europe a envoyé un message à tous ses adversaires : il faudra compter sur lui. Le Mulhousien s'est offert le meilleur temps des séries (21''46). Et le record olympique par la même occasion. Auteur comme toujours d'un départ canon, il s'est même permis de relâcher sur la fin. Ça promet pour la suite !

De son côté, Alain Bernard s'est visiblement bien remis de son exploit historique. Le nouveau champion olympique de la distance reine s'est qualifié tranquillement avec le septième chrono des séries. Dans un nouveau duel entre les deux plus grands sprinteurs de la planète, il s'est même offert le luxe de devancer une nouvelle fois son rival Eamon Sullivan de 1/100. Les requins tricolores ont le sourire. Mais ils auront de la concurrence. Car tous les favoris ont répondu présent. Cesar Cielo Filho (21''47), Ben Wildman-Tobriner (21''75) Roland Schoeman (21''76) ou encore Stefan Nystrand (21''79) n'ont pas tremblé. Une belle bagarre en perspective.

Laure Manaudou a retrouvé le Water Cube de Pékin. Mais elle ne s'est pas vraiment rassurée. Après ses désillusions du 400 m libre et du 100 m dos, la championne d'Europe en titre de la distance n'a signé que le 10e temps des séries (2'09''39) pour accéder aux demi-finales. Bien loin de Kirstry Coventry qui a survolé ces séries en décrochant le record olympique (2'06''76). Même Alexiane Castel, 18 ans, seconde tricolore engagée sur la distance, a fait mieux que son aînée avec le 9e temps des séries (2'09''37).

Pour rêver de finale, Laure, auteur du quatrième temps de l'histoire sur 200m dos en avril dernier (2'06''64) - le troisième de l'année, devra donc vite retrouver ses sensations même s'il n'a pas vraiment forcé jeudi. "C'était difficile de repartir après le 100 m. Il y a beaucoup de bonnes nageuses en 200, avoue la Tricolore. Il faudra nager plus vite demain matin (vendredi). L'important, c'est de se qualifier pour la finale. Mais j'ai rarement nagé plus vite le matin que le soir, donc je ne sais pas", expliqua-t-elle l'air résigné...

Si Christophe Lebon n'a pas brillé (dernier de sa série en 52''56), Frédérick Bousquet a assuré l'essentiel. Dans une série très rapide, le nageur de Marseille a décroché son billet pour les demi-finales avec le 11e temps des séries (51''83). Le Tricolore, qui est en forme comme en témoigne ses temps sur le relais 4x100m, devra toutefois nager beaucoup plus vite en demi-finale pour aller en finale. Car les favoris ont frappé fort. En quête d'un sixième titre, Michael Phelps (50''87) s'est même fait battre par le Serbe Milorad Cavic (50''76), qui sera l'homme à battre. Même Ian Crocker, le recordman du monde de la distance, a eu chaud. L'American n'est passé qu'avec le 13e temps (51''95). Ce sera chaud...

C'est une petite déception : Coralie Balmy ne sera pas en finale du 800 m libre. La Française, qui a terminé à la quatrième place du 400 m, n'a pas réussi s'immiscer dans la lutte pour passer en finale. En 08'28''34, la nageuse tricolore a signé seulement le 12e temps des séries. L'autre française en lice, Sophie Huber, a terminé loin derrière (08'33''76). Pour la finale, deux nageuses se détachent : Rebecca Adlington, qui a établi un nouveau record olympique avec la deuxième meilleure performance de tous les temps (08'18''06), et la Roumaine Camelia Potec (08'19''70), entraînée par Philippe Lucas à Canet-en-Roussillon. La Britannique a même amélioré la marque continentale détenue par Laure Manaudou depuis les Mondiaux de Melbourne en mars 2007.