Manaudou replonge

Depuis le mois de septembre, Laure Manaudou faisait mariner son monde. On savait que la Française avait enfilé à nouveau son maillot de bain, comme ça, pour le plaisir. Puis de façon plus intense avec ce qui ressemblait beaucoup à des séances de travail. Cette fois, elle l'avoue pour de bon, dans les colonnes du JDD: l'objectif est bien de reprendre la compétition. "L'envie est revenue, dit-elle. Rien n'est programmé pour l'instant, j'ai besoin de temps. Je n'ai pas encore le niveau des championnats du monde. Mais je vais y travailler. Le but c'est d'être opérationnelle la saison prochaine au niveau international. Je vais attendre de voir où j’en suis dans les trois prochains mois avant de prétendre à quoi que ce soit."

La championne olympique de 2004 ne sera évidemment pas aux Mondiaux de Shanghaï le mois prochain, même si elle peut nager en compétition à partir du 5 juillet, selon les règlements de la Fédération internationale. C'est plutôt les JO de Londres dans un an qu'elle vise. "Tout nageur qui a connu les Jeux a envie d’y retourner, bien sûr. Mais c’est encore loin. Il faudra d’abord que je me qualifie". Et sur quelles courses? "L'objectif c'est 100 et 200 m, en dos et surtout en crawl. Par rapport à ce que je réalise à l'entrainement, je table d'abord sur le 200 m. Le 400 m, c'est fini, c'est trop long. Le dos me tient aussi à coeur, mais je n'aime pas le nager à l'entrainement, ça fait mal aux jambes".

Dans cet entretien, Laure Manaudou raconte également combien le retour à l'entraînement fût difficile pour celle qui a donné naissance à une petite fille il y a un peu plus d'un an. "J’ai eu beaucoup de mal au départ. Je suis passé par des phases de découragement, je pleurais dans mes lunettes à la fin de chaque séance. Je disais tous les soirs à Fred (Bousquet, son compagnon, ndlr) que j'étais prête à tout arrêter si je ne sentais pas de progression le lendemain. J’avais perdu toutes mes sensations dans l’eau. C’est comme si je réapprenais à nager. Cela a été un choc.Aujourd’hui, j’en suis à neuf séances par semaine." A 24 ans, c'est peut-être une deuxième carrière qui démarre pour la nageuse qui assure, et c'est le principal, avoir "toujours envie de gagner."