JO Paris 2024 | Léon Marchand : "15 000 personnes qui scandent mon nom, c'est choquant"
De passage au Club France, Léon Marchand s'est arrêté au micro d'Eurosport pour sa première interview après sa semaine historique marquée par quatre médailles d'or (et cinq podiums au total) aux JO de Paris 2024. Le gamin de 22 ans qui s'entraîne à l'année aux États-Unis a pu se rendre compte de l'engouement populaire autour de lui et des défis qui l'attendent concernant cette popularité nouvelle.
Marchand sur le 200m nage libre : "Mon coach est du même avis qu'Alain Bernard"
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Léon, une question simple pour commencer après cette semaine historique pour la natation française : comment ça va ?
Léon Marchand : Super, j'ai vécu une super semaine que ce soit individuellement ou en groupe. On a une super équipe depuis quelques années déjà et c'est vrai que là c'était l'apothéose les Jeux Olympiques en France. On a tous bien nagé, on a tous kiffé, pris beaucoup de plaisir. Je le vis bien, ça fait beaucoup d'un coup forcément pour mes petites épaules de 22 ans. Je vais réaliser tout doucement, je suis bien entouré donc ça va le faire.
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Avez-vous réussi à vous imprégner de l'ambiance dingue qu'il y avait dans ce bassin ?
L.M. : Vachement ! Dès le début, c'était assez choquant les séries du 400m 4 nages, je n'ai jamais vécu ça dans une piscine. Là, c'était 15 000 personnes qui scandaient mon nom. C'était assez génial, je m'en suis vraiment servi. J'ai essayé de me servir de tous ces gens qui sont venus à la piscine pour me voir, pour voir les nageurs français. C'est pour ça qu'on avait un bel avantage cette semaine.
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7 médailles et le phénomène Marchand : le beau bilan de la natation française aux JO de Paris
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Vous aviez un peu en marge aux Etats-Unis, un peu à l'écart de tout ça, de toute cette pression. Avez-vous réussi à gérer ça, avant de tout prendre dans la "tronche" d'un coup ?
L.M. : Forcément c'était un avantage pour moi d'être aux Etats-Unis, je peux m'entraîner tranquillement. Il y a beaucoup de champions du monde aux Etats-Unis. J'étais bien là-bas, j'ai essayé de me détacher de tout cet engouement et après c'est monté tout simplement crescendo quand je suis arrivé ici. Les Championnats de France pour me qualifier, quand je suis rentré à Toulouse… Quand je suis arrivé au village olympique, la pression est remontée mais je m'en suis servi. C'était contrôlé, contrôlable aussi. C'était vraiment incroyable de vivre ça.
Est-ce que les Jeux de Tokyo où vous aviez pris la 6e place sur 400m 4 nages ont servi d'expérience ?
L.M. : Énormément. Après, ce sont des trucs un peu techniques. Au village [où il logeait à Tokyo, NDLR], on marche beaucoup, les transports sont différents par rapport aux Championnats du monde. Parfois, les ascenseurs ne marchent pas, on est obligés de faire 5 ou 6 étages… En préparation olympique, c'est compliqué. On a eu aussi un appartement près de la piscine, c'était un vrai avantage. Beaucoup de nageurs ont fait ça. Et surtout, après ma 6e place de Tokyo, je me suis dit, "je peux être parmi les meilleurs dans 3-4 ans" et c'est ce que j'ai fait.
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Marchand dans sa stratosphère : son quatrième monument en vidéo
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Quatre titres mais aussi une médaille en relais avec ce mélange de générations. Quelle valeur a-t-elle pour vous ?
L.M. : Autant que mes médailles d'or individuelles. C'était forcément un sentiment différent, beaucoup de partage. Yohan et Maxime sont très jeunes, on est en équipe de France depuis trois ou quatre ans. On partage de sacrés moments ensemble, on voyage beaucoup, on a fait de belles courses. Et Flo, tout simplement qui a changé le sport, la natation mondiale, qui est toujours au rendez-vous, qui fait encore une médaille individuelle. J'étais trop content de juste partager une course avec lui. C'était fou.
Notre consultant, Alain Bernard, nous a dit qu'il vous verrait bien faire le 200 mètres nage libre. Est-ce que c'est quelque chose sur lequel vous vous projetez ou allez-vous surtout vous concentrer sur vos courses de prédilection actuelles ?
L.M. : Je pense que je n'ai pas encore dit mon dernier mot sur les courses que j'ai faites cette semaine. Je pense que je peux encore m'améliorer sur des points techniques et aussi à l'entraînement tous les jours, tout simplement. Mais c'est vrai que j'ai envie de varier les plaisirs, tout simplement et je pense que je peux faire un bon 200 crawl, comme l'a dit Alain. Je suis très content qu’il dise ça d’ailleurs. Mon coach est du même avis. Après, il va falloir vraiment travailler sur mon crawl, parce qu'en termes de propulsion, je pense que je peux faire mieux. Je pense que mon coach a les clés pour tout ça. Donc, il va falloir juste bosser plus dur.
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Un doublé pour l'histoire : la journée deux fois dorée de Léon Marchand
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Justement, en parlant d'Alain Bernard, est-ce que les générations précédentes, qu'elles soient françaises ou internationales, vous ont inspiré ? Est-ce qu’elles vous ont donné envie de faire de la natation à ce niveau-là ?
L.M. : Oui, c'est clair. Cette génération était assez folle. C'était même la meilleure, j'ai envie de dire. Et c'est vrai qu'après ça, il y a eu un petit creux et on a réussi à relancer une belle équipe. Je pense que Florent Manaudou a fait la liaison entre les deux : il a vu ce qui se passait avant, il a réussi à ajuster les règles en équipe de France, le savoir-vivre. Flo a été très bon sur ça. Il a créé une vraie équipe de France, on lui doit beaucoup. Et forcément, oui, il y a beaucoup d'anciens nageurs qui m'ont donné envie de nager.
À 22 ans, comment vivez-vous tout ça, cette ferveur ? Vous avez coché les cases, réussi votre pari aussi et vous avez été soutenu comme personne. Est-ce que tu arrives à le gérer ?
L.M. : Oui, c'est clair, ça fait beaucoup de pression pour mes petites épaules, comme je l'ai déjà dit. Déjà, les Jeux, c'est réussi. Dès la cérémonie d'ouverture, ils ont mis tout le monde d'accord, je pense. Il y a une vraie ferveur, les tribunes sont remplies depuis le début. J'ai entendu tous les athlètes français vanter les mérites du public. Même les athlètes étrangers, des nageurs américains qui ont vécu des finales avec 20 000 personnes. Ils disaient qu'en France, c'était quelque chose de différent. Donc, c'est énorme. Je pense qu'on en prend beaucoup de plaisir depuis. D'ailleurs, on le voit au compteur des médailles, je pense. Mais on kiffe. C'est trop bien d'être un sportif en France à ce moment-là.
Interview réalisée par Géraldine Weber
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