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Rome : Trois ans après, Manaudou replonge dans le grand bain

ParAFP

Mis à jour 20/06/2019 à 17:52 GMT+2

ROME - Près de trois ans après sa dernière course internationale et dix semaines seulement après avoir repris l'entraînement, Florent Manaudou, revenu à la natation pour reconquérir l'or olympique dès 2020 à Tokyo, replonge pour la première fois sur 50 m, vendredi à Rome.

Florent Manaudou aux Jeux Olympiques de Rio en 2016

Crédit: Getty Images

Florent Manaudou fait son grand retour dans les bassins. Après dix semaines d'entraînement, à Rome vendredi, le Français disputera son premier 50 m depuis trois ans. Au départ également, le détenteur de la meilleure performance mondiale de l'année, le Brésilien Bruno Fratus (21.31). De quoi s'étalonner illico (séries peu après 12h00, finale à 20h25). "Le 50 m est la course la plus difficile à gagner aux jeux Olympiques. Quelle meilleure manière de lancer tout le processus qu'en se mettant dans la situation la plus difficile ?", expose à l'AFP James Gibson, l'entraîneur britannique du champion olympique 2012 et vice-champion olympique 2016 du 50 m, basé en Turquie.
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Florent Manaudou

Crédit: Getty Images

Depuis qu'il a repris le chemin des bassins début avril, après s'être adonné au handball pendant un peu plus de deux ans, Manaudou (28 ans) a partagé son temps entre Antalya, où est basé le club Energy Standard dont Gibson est l'entraîneur principal, Marseille et Paris.
Les débuts n'ont pas été tout rose. "Ça a été très difficile pour 'Flo' au début, il fatiguait très vite, il a eu des bons jours, quelques-uns exceptionnels, mais aussi des mauvais, ce qui est normal pour quelqu'un qui s'est arrêté aussi longtemps", décrit Gibson, qui se concentre à ce stade sur les "fondamentaux, bonne technique, bonne nage et bonne préparation physique".
Il est très impressionnant, mais l'entraînement, ça reste l'entraînement
Déjà pourtant, partout où on l'a vu nager, on en convient, Manaudou impressionne. "Les superlatifs, on les a tous donnés pour Flo, mais c'est vrai que quand il revient et qu'il fait ce qu'il fait, on est obligé de tomber la mâchoire, sourit Julien Jacquier, l'entraîneur de Marseille. Au bout de six semaines, il a déjà réussi à battre (le Britannique) Ben Proud (le nageur le plus rapide de l'histoire hors combinaisons sur 50 m en 21.11) sur un 25 m, il n'y a personne qui fait ça !"
"Il est très impressionnant, mais l'entraînement, ça reste l'entraînement, c'est une course tranquille, ce n'est pas une confrontation directe avec d'autres nageurs", veut tempérer Gibson. "Ça nous donne une indication sur le fait qu'il peut nager vite. On ne serait pas venu (à Rome) s'il ne se sentait pas bien. Mais il n'a pas couru depuis deux ans et dix mois, insiste-t-il. Est-ce que ce sera suffisant pour gagner ou nager aussi vite qu'à l'entraînement, allez savoir...".
Précisément, son dernier plongeon en grand bassin remonte au 12 août 2016, quand il s'est incliné en finale olympique du 50 m face à l'Américain Anthony Ervin pour un centième (21.41 contre 21.40).
Depuis, Manaudou n'a fait que de très rares incursions dans une ligne d'eau, toutes en petit bassin, lors d'une étape de Coupe du monde à Chartres fin août 2016, aux Championnats de France militaires début 2017, puis en interclubs avec Marseille en novembre dernier.
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Florent Manaudou

Crédit: Getty Images

"Pas une solution de facilité"

Pour son grand retour, lui comme son entraîneur tenaient à placer la barre haut, même s'il n'est "pas à 100%" et qu'il y a "bien sûr" du stress. "On savait tous les deux que c'était un énorme défi d'être ne serait-ce que quelque peu préparé pour nager ici, mais on voulait un gros test", assume Gibson.
"Ce n'est pas une solution de facilité, il ne peut pas se cacher. Il fait face à une pression considérable. Il n'est pas monté sur un plot en compétition depuis près de trois ans, s'attendre à ce qu'il plonge et qu'il soit bon immédiatement, c'est beaucoup demander, il doit réapprendre à faire ça", développe-t-il.
Mais "plus on peut exposer Florent à un test sérieux, plus il va réapprendre vite, et on pourra adapter son programme rapidement. Il se peut qu'il fasse des erreurs, mais c'est mieux qu'on sache exactement où on en est maintenant sous beaucoup de pression, plutôt que de choisir une option plus facile et d'avoir une mauvaise surprise à la fin", complète-t-il.
Après Rome, ce n'est qu'à l'automne, en petit bassin, qu'on reverra Manaudou : le petit frère de Laure participera, sous les couleurs d'Energy Standard, à la saison inaugurale de la Ligue internationale de natation (ISL), projet de circuit professionnel opposant huit clubs pour ses débuts.
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