CNOSF : Amélie Oudéa-Castéra, seule en lice, élue présidente

L'ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, seule candidate en lice, a été élue jeudi à la présidence du comité olympique français (CNOSF) pour un mandat de quatre ans, moins d'un an après les JO de Paris.

Entschlossen: Amelie Oudea-Castera

Crédit: SID

Amélie Oudéa-Castéra est officiellement nommé à la présidence du comité olympique français (CNOSF) pour un mandat de quatre ans. Seule candidate en lice, l'ancienne ministre des Sports a été élue jeudi.
Le résultat de cette élection lors de l'assemblée générale de l'instance ne faisait aucun doute, l'ancienne ministre (2022-2024) se présentant seule pour le poste après le retrait de son concurrent Didier Séminet le 7 juin. A 47 ans, elle est la deuxième femme à occuper le poste après Brigitte Henriques (2021-2023), et la première ancienne ministre depuis la création du CNOSF en 1972.
Entrée en politique pour Emmanuel Macron, camarade de promotion à l'Ena, Amélie Oudéa-Castéra reprend du service dans le sport après avoir été une Madame JO hyperactive et appréciée pendant deux ans et demi, parcours éclipsé par un dévissage éclair à l'Education qui lui colle aux baskets. L'ex-ministre va replonger dans le bain olympique, celui des JO d'hiver 2030. Après son départ du gouvernement en septembre 2024, elle avait évoqué des "vacances" en famille avec ses trois garçons mais pas de futur professionnel.
Maladresse
"Elle a pris cher" avec l'épisode de son passage à l'Éducation, confie un ancien ministre pas de son bord politique. A six mois des JO, en acceptant de cumuler les deux postes, Sport et Éducation, elle est proche de tout perdre. Une déclaration, une "maladresse" dit-elle, sur la scolarisation de ses enfants dans le privé à Stanislas, hérisse les syndicats et les profs qui s'en donnent à coeur joie. "Une faute dont elle n'est pas sûre d'arriver à se la pardonner à elle-même un jour", avait-elle assuré dans l'enceinte du comité olympique, une semaine avant de se faire débarquer de la rue de Grenelle.
"Elle s'est cramée", y compris pour la suite, résumait récemment un ancien cadre des JO. Sa notoriété a plus grandi avec cette bourde qu'avec son action comme ministre des Sports alors qu'elle était appréciée. Fondatrice de l'association "Rénovons le sport français", la lauréate de l'Orange Bowl, officieux titre de champion du monde de tennis des moins de 14 ans, avait fait une offre de service à Emmanuel Macron dès 2017. En 2022, elle participe à l'écriture du programme sport du président sortant, et se voit nommée ministre des Sports et des JO dans la foulée.
Elle commence fort avec le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, et se retrouve sur le gril des sénateurs aux côtés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le Graët, Atcher, Laporte

Elle ferraillera ensuite avec trois poids lourds du sport français qu'elle épinglera à son tableau de chasse : Claude Atcher, évincé de l'organisation de la Coupe du monde de rugby, Bernard Laporte de la fédération de rugby, et Noël Le Graët puissant patron de la fédé de foot qui finira par quitter son poste.
Ce dernier l'a attaqué en justice mais a finalement retiré sa plainte devant la Cour de Justice de la République. Amélie Oudéa-Castéra avait bifurqué du Cac 40 au sport en 2021 en rejoignant la Fédération française de tennis (FFT) comme directrice générale après avoir occupé des postes de cadre dirigeante chez Axa et Carrefour où elle était directrice e-commerce.
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Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports

Crédit: Getty Images

Le montant de son salaire à la FFT, 400.000 euros brut annuel et 100.000 euros de prime d'objectif avait fait grincer des dents. Début 2024, elle avait été épinglée dans un rapport parlementaire sur les fédérations sportives pour cette rémunération jugée "très élevée, voire anormale". Le sport est son "milieu naturel", explique-t-elle.
Belle mécanique intellectuelle
L'ex-joueuse de tennis, mariée avec l'ancien directeur de la Société générale Frédéric Oudéa, désormais chez Sanofi, a débuté sa carrière à la Cour des comptes en sortant de l'Ena, promo Senghor, celle de Macron. Elle en a gardé "la culture Excel" de contrôle et reporting qui a agacé certains de ses interlocuteurs des JO.
Sa mésentente notoire avec la maire de Paris (PS) Anne Hidalgo a donné lieu à des échanges acides en réunion, comme l'ont raconté plusieurs participants à l'AFP. "AOC", comme elle est surnommée, a d'ailleurs grillé la politesse à la maire de Paris pour se baigner dans la Seine, au prix d'une glissade moquée sur les réseaux sociaux.
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Mourad de Toulon : "Oudéa-Castéra avait raison sur Bernard Laporte..."

Video credit: Eurosport

Dans son bureau de ministre, les dossiers étaient méticuleusement rangés par thème, et trônait un tapis de yoga qu'elle disait utiliser régulièrement, ainsi qu'une de ses raquettes de tennis fétiche. Jamais loin non plus, l'équipe de com' qui filmait tout pour poster sur les réseaux sociaux. Tout le monde reconnait la "belle mécanique intellectuelle" de cette Sciences-po/Essec/Ena. Mais cette grande bosseuse qui ne lâche pas le point facilement irrite. "AOC c'est : 'avant c'était bien mais maintenant c'est moi'", raconte un élu qui l'a beaucoup pratiqué en réunion.
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