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Jean-François Lamour : "La différence entre la politique et le sport c’est qu’en politique il n’y a pas de règles"

Cléo Hénin

Mis à jour 05/07/2023 à 11:04 GMT+2

Double champion olympique de sabre en 1984 et 1988, puis ministre des Sports sous Jacques Chirac, Jean-François Lamour revient dans Belle Trace sur la carrière sportive et politique qu’il a embrassé, sans l’avoir pourtant jamais envisagé. D’enfant turbulent à représentant de l’État, un parcours de touche à tout.

Belle Trace

Crédit: Eurosport

Quand Jean-François Lamour se raconte enfant, il est difficile d’imaginer le destin de cet enfant dissipé, presque violent. “Quand je suis rentré à l’école primaire, j’étais extrêmement turbulent. Je ne tenais pas en place et les collègues de ma mère qui m’avaient dans leurs classes venaient se plaindre auprès d’elle de mon comportement. J’avais même mis une gifle à une institutrice qui allait m’accueillir dans sa classe, vers mes six ans."
Une solution est trouvée rapidement sur les conseils du pédiatre de la famille : l’inscrire dans une salle d’armes où il y découvrira, dès ses débuts, le sabre. “Je suis nul à l’épée et au fleuret parce que j’ai directement commencé par le sabre“, admet le futur champion, tout en rajoutant que ce sport ne le passionnait pas du tout au commencement.
La discipline comme le goût du sport, il finira par l’acquérir au fil des années grâce à un maitre d’armes passionné et opiniâtre qui lui apprendra tous les fondements : maître Parent, un ancien militaire qui appelait chez lui à chaque cours manqué pour lui ordonner de venir. Une méthode gagnante puisque la suite de l’histoire est belle : trois médailles olympiques en individuel dont deux titres. “Je gagne mon premier titre à Los Angeles en 84 et je vois ce grand type qui me met la main sur l’épaule en me disant que ce que j’ai fait est fantastique. C’était Chirac“.
C’est le premier contact du sabreur avec la politique, alors qu’il n’est à cette époque absolument pas militant. Mais l’image est forte. “Chirac est un type assez incroyable car tu sens qu’il te respecte. Il ne vient pas pour la photo, il a une réelle admiration pour les sportifs“, se souvient-il. “À la fin de ma carrière sportive je travaillais à mi-temps comme kiné. En 1993 je reçois un coup de fil à la maison et Jacques Chirac me propose de venir à la ville de Paris comme conseiller sport. Je n’y connaissais absolument rien mais j’ai accepté et j’ai été formé sur le tas par le chef de cabinet de Chirac“. Sa carrière en politique est lancée.
Il y restera sept ans avant d’accéder aux plus hautes sphères politiques. “Entre les deux tours en 2002 face à Le Pen, Chirac me fait monter dans son bureau et me dit : 'je pense à toi comme ministre des Sports.' Et j’ai été ministre pendant cinq ans“.
Sa carrière de sportif de haut niveau lui aura permis d’accéder à une autre carrière toute aussi exigeante. “La politique c’est très dur. La différence avec le sport c’est qu’il n’y a pas de règles. Comme tout sportif qui a fait ça, je pense que je suis content d’en être parti et d’être retourné dans la vraie vie“.
Un épisode à retrouver dans le podcast Belle Trace et sur toutes les plateformes d'écoute : Le podcast
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