Les 50 moments qui ont fait l'année 2015 : du 50e au 41e

Des cannettes de bière descendues des tribunes (entre autres). Un match arrêté. Une ambiance sulfureuse. Un match excitant. Deux présidents à côté de la plaque, qui se cherchent et se trouvent. Des polémiques à gogo. Le Marseille-Lyon du 22 septembre a mis le feu au Vélodrome et à la Ligue 1. Plus que le résultat final (1-1), on en retiendra la tension croissante entre deux clubs. Il y a un an, à Noël, l'OL trônait en tête du classement devant l'OM. Par charité, on n'évoquera pas leur position dans la hiérarchie douze mois plus tard. Mais ces "Olympico" (beurk) sont, qu'on le veuille ou non, devenus des rendez-vous incontournables. Pour le meilleur et le pire.

Un gros craquage. Ou un acte manqué, allez savoir. Peut-être Vincenzo Nibali avait-il envie de partir en vacances un peu plus tôt. En tout cas, on ne sait pas trop ce qui est passé par la tête du Requin de Messine ce 23 août. Pris dans une chute, l'Italien s'accroche tranquillement à la voiture de l'équipe Astana pour reprendre sa place dans le peloton. Le problème, c'est que ça s'est vu. A peine. Du coup, exclusion du vainqueur de l'édition 2010 de la Vuelta, qui présentera ses excuses mais jugera quand même sa mise hors course "sévère".

Si le sport est aussi beau, aussi fort, c'est aussi parce qu'il est parfois cruel. Lionel Beauxis peut en témoigner. Des pénalités, le formidable buteur en a réussi des tonnes dans sa prolifique carrière. Ce 24 mai, lors du déplacement de Bordeaux-Bègles à Toulouse, il en a tapé une de plus, face aux perches, à la dernière seconde. Elle valait cher. Menés 23-22 à Toulouse, les Girondins pouvaient se qualifier pour la phase finale en cas de victoire. Il ne restait donc plus à Beauxis qu'à convertir cette pénalité. De façon inexplicable, il a manqué ce coup de pied si "facile" à son échelle. C'est finalement Oyonnax qui a décroché son billet pour les barrages. Cruel, on vous dit...

Il y a eu la déception Floyd Mayweather face à Manny Pacquaio. Et le putsch de Tyson Fury aux dépens de Vladimir Klitschko. A Düsseldorf, le Britannique a dépossédé l'Ukrainien de ses ceintures WBA-IBF-WBO. Un immense coup de force alors que le maitre des lourds n'avait plus connu la défaite depuis onze ans ! Patron du ring durant douze rounds, Fury était trop rapide pour Klitschko. Son tour de chant, entamé après le match au son d'Aerosmith ("l don’t want to miss a thing") fut son autre coup de force de la soirée. Au final, Fury aura fait saigner Klitschko et quelques oreilles.

Une des fins de match les plus folles de l'histoire du Super Bowl. Menés 28-24 par New England, les Seahawks, tenants du titre, ont le drive du doublé dans les mains de Russell Wilson, leur quarterback, et dans les jambes de leur running back, Marshawn Lynch. Ils arrivent à un petit yard de la terre promise et puis... Et puis le "call" le plus contestable et contesté de ces dernières années. Pete Carroll, le coach de Seattle, opte pour un jeu de passe au lieu de confier le ballon à Lynch. Résultat, Malcolm Butler, qui a tout compris, signe l'interception du siècle pour assurer la victoire des Patriots.

L'étape reine du Giro. Victime d'une crevaison, Alberto Contador, maillot rose sur le dos lors de cette 16e étape, se trouve à une bonne minute de Aru et Landa au pied du terrible Mortirolo. L'ascension de l'Espagnol va alors marquer les esprits. Une poursuite effrénée pour revenir sur la tête de course puis une attaque, dans la foulée, à l'orgueil. Il ne gagnera pas l'étape à Aprica, mais confortera son maillot rose. "Je n'oublierai jamais l'émotion de cette journée", dira-t-il, avant qu'on ne lui dise qu'il venait de faire un numéro "à la Pantani". "Ça me donne la chair de poule d'entendre cette comparaison", répondra Alberto...

Il y a un an, son saut à 6,16m, synonyme de légende, avait constitué un des 4 ou 5 moments les plus marquants de 2014. Cette fois, c'est pour un échec que Renaud Lavillenie se retrouve ici. Il reste le meilleur perchiste de la planète. Il a d'ailleurs dominé la saison. Mais le titre mondial continue de lui filer entre les doigts, sans qu'il sache très bien pourquoi. Son troisième échec à 5,90m à Pékin a été un crève-cœur. En bronze, il s'est quand même offert sa quatrième médaille consécutive aux Championnats du monde. Ce n'est pas rien. Mais pour un champion comme lui, ce n'est pas assez.

1er février. Finale du Championnat du monde 2015. L'équipe de France de handball affronte à Doha le surprenant Qatar. Et les Experts en bavent. Le Qatar et son équipe cosmopolite leur collent aux basques. A deux minutes trente de la fin, il n'y a encore que deux buts d'écart (24-22) quand Daniel Narcisse s'arrache pour inscrire le 47e et dernier but de cette finale. Le but qui scelle définitivement le 5e titre planétaire des Bleus, un nouveau record.

Le genre de moments qui ne dure qu'une poignée de secondes mais qui, quand vous le vivez, s'apparente à une éternité. Au mois de mars, lors du Rallye du Mexique, la Ford Fiesta d'Ott Tänak quitte la route après un tonneau et finit dans l'eau. La voiture coule à pic en quelques instants, engloutie par les eaux. Le pilote finlandais et son copilote ont tout juste le temps de s'extraire de la voiture pour éviter la noyade… tout en sauvant leur livre de route ! Une énorme frayeur. Mais une histoire qui finit bien.

En dehors de la Coupe Davis, le double est (trop) rarement mis à l'honneur mais quand il est joué comme ça… La balle de match totalement dingue de la finale de l'US Open restera comme un des points les plus incroyables de cette année 2015. Au bout de cet échange de martiens, le grand bonheur pour Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, qui s'offrent leur premier titre du Grand Chelem. Ils s'en souviendront, de cette balle de match. Nous aussi.