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Difficiles vainqueurs de la Géorgie (17-12) samedi soir, les Fidji sont proches des quarts de Coupe du monde de rugby
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Publié 30/09/2023 à 22:56 GMT+2
Très maladroits en premières période, les Fidji ont rectifié le tir en seconde période pour se défaire de solides Géorgiens (17-12), samedi à Bordeaux. Ils sont à un cheveu de la qualification en quarts, mais leur prestation inégale, aurait très bien pu les mener vers une défaite. Statégiquement, les Fidjiens restent tiraillés entre le besoin de solidité et la volonté d'écarter.
Les joueurs fidjiens après leur victoire contre la Géorgie, le 30 septembre 2023 à Bordeaux.
Crédit: Eurosport
Pendant près d’une heure contre la Géorgie samedi (victoire 17-12), les Fidjiens ont livré une démonstration implacable de ce que signifiait "passer à côté" d’un événement. Contenus par une défense très agressive, les Flying Fidjians ont balbutié leur jeu et redoublé d’imprécisions, dans ce match couperet. Était-ce la peur de conclure, deux semaines après le succès fantastique contre l’Australie ? S’agissait-il plutôt d’un excès de confiance, pour des Fidjiens déjà plombés par leur suffisance quatre ans plus tôt face à l’Uruguay (27-30) ?
"On a eu tendance à surjouer et on a perdu beaucoup de ballons, peut-être à cause de la pression des Géorgiens", a confirmé le trois-quart centre et capitaine Waisea Nayaçalevu. 21 au total, dans un festival d’approximations auquel les Lelos ont contribué à parts quasi égales (19 ballons égarés). Intraitables (92% de plaquages réussis, 23 par le seul Mikheil Gachechiladze), les Géorgiens ont longtemps rendu le jeu des Fidjiens improductif, notamment en touche (quatre munitions perdues). "Il s’agissait de respecter les fondamentaux, on lâchait trop de ballons au contact", a analysé le sélectionneur Simon Raiwalu, pas mécontent de regagner les vestiaires "seulement" mené 0-9.
"Se concentrer sur les fondamentaux" pour mieux "garder le ballon en vie"
Alors les Fidjiens se sont lâchés pour enfin trouver de la justesse et de la continuité. "Je leur ai dit de se concentrer sur les fondamentaux, de garder le ballon et de continuer à mettre la pression", a poursuivi Raiwalu. "Plus nous sommes calmes, plus nous nous procurons d'occasions", a prophétisé le demi de mêlée Frank Lomani. Les passes après contact, souvent gâchées ou utilisées à mauvais escient dans le premier acte, ont ainsi été mieux ajustées pour débloquer la rencontre.
"Ce qui nous caractérise, nous les Fidjiens, c’est qu’on aime garder le ballon en vie", a rappelé Levani Botia, auteur d’un offload décisif sur le deuxième essai. Ce juste alliage entre solidité sur les fondamentaux du combat et folie dans les zones de marque représente le nouvel ADN de ce rugby fidjien plus mature. "Nous sommes revenus à notre façon de jouer, en faisant circuler le ballon, a illustré Lomani. Si nous sommes patients, nous construisons des phases de jeu et c'est là que les occasions se présentent."
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Vinaya Habosi (Fidji), auteur de l'essai du break face à la Géorgie - Coupe du monde 2023
Crédit: Getty Images
Les Fidjiens ont frisé la correctionnelle
Mais après une demi-heure de haut vol, les Fidjiens sont retombés dans leurs travers. Alors que l’on pensait les joueurs du Pacifique partis pour un "cache-ballon" dans les 22m adverses à deux minutes de la sirène, un drop inapproprié - et raté - de Teti Tela les a remis sous pression. Un plaquage dangereux évitable de Josua Tuisova, sanctionné d’un jaune avec supplément bunker, et un but de pénalité géorgien plus tard (17-12), les Fidjiens étaient à la merci d’un retour fou. Et que serait-il advenu si, après un ultime franchissement, Gela Aprasidze avait servi son soutien intérieur au lieu de pousser au pied ?
Les Fidjiens se sont épargnés ces maux de tête, mais ce quasi-cataclysme montre que les maux du premier acte n’ont pas été totalement gommés. Cette suffisance durant une partie de la rencontre suffit à battre la Géorgie, mais il n’est pas dit qu’un tel trou d’air reste impuni contre l’Angleterre, par exemple, en quarts. "C’est très bien de vivre ce genre de matches, qui nous permettent de relativiser certaines choses et de travailler d’autres éléments", a promis le sélectionneur Raiwalui.
Ces axes de progression témoignent, surtout, d’un potentiel immense que les Fidjiens semblent enfin prêts à exploiter dans sa pleine mesure. "Notre équipe veut marquer l’histoire, c’est notre objectif", a annoncé Waisea. Comprenez, faire au moins aussi bien que leurs aînés, déjà quarts-de-finaliste en 2007. Il leur faudra d'abord battre le Portugal, dimanche prochain, pour valider leur qualification.
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