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Finale Top 14 - ASM-SF - Au bord du gouffre il y a 4 ans, le Stade français retrouve les sommets

ParAFP

Mis à jour 12/06/2015 à 12:13 GMT+2

TOP 14 - Figure de proue des années 2000, le Stade français a failli couler il y a quatre ans avant de progressivement remonter à la surface, renfloué financièrement puis porté par des jeunes aux dents longues et des capitaines refusant de quitter le navire.

Julien Arias et Jérôme Fillol (Stade français) - 2015

Crédit: Icon Sport

Il est des retours au sommet qui ont probablement plus de saveur que d'autres. Ainsi celui du Stade français, en finale du Top 14 samedi contre Clermont huit ans après son dernier titre de champion, mais surtout quatre ans après avoir été au bord de la relégation administrative, voire du dépôt de bilan. La faute au défaut de paiement de sa régie publicitaire Sportys, par ailleurs actionnaire minoritaire. Max Guazzini, l'emblématique président alors forcé de vendre son bébé qu'il a sorti des tréfonds de la deuxième division pour lui apporter en 1998 son premier Bouclier de Brennus depuis 100 ans (quatre autres suivront en 2000, 2003, 2004 et 2007), tient à préciser: Les difficultés financières sont liées à l'environnement extérieur du club: on a été victime d'agissement de gens mal intentionnés.
Aidé de Guazzini, Richard Pool-Jones, ancien joueur du club aujourd'hui vice-président, se démène alors pour chercher un repreneur, qui sera finalement Thomas Savare, après le rachat avorté par une obscure fondation canadienne.L'ancien troisième ligne anglais croyait-il alors à la renaissance du club ? J'étais obligé d'y croire pour convaincre les actionnaires et Thomas Savare (actuel président) d'injecter de l'argent.
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Richard Pool-Jones s'est impliqué dans la vie du club - décembre 2012

Crédit: Icon Sport

De l'argent sans résultats

12 millions d'euros seront ainsi déboursés à l'été 2011 pour renflouer les caisses du club (30 millions d'euros au total jusqu'à présent). Mais les résultats sportifs ne suivent pas pour la deuxième saison aux commandes de Michael Cheika. Je ne veux pas refaire l'histoire mais le recrutement sous Cheika était nul: des joueurs chers et pas bons, certains "potes" à lui... Et puis on était SDF, obligés de jouer à Charléty (Jean-Bouin est alors en reconstruction, ndlr)..., raconte Christophe Laussucq, alors adjoint du manager australien.
Cheika quitte le club l'été suivant, et Laussucq prend sur le terrain les rênes de l'équipe (Pool-Jones est le manager) en compagnie de David Auradou. Les deux anciens joueurs titrés en 1998 font alors franchement confiance aux jeunes pousses du centre de formation (Plisson, H. Bonneval), sans pour autant plus de résultats. On est un peu toujours catalogué comme les entraîneurs de la mauvaise période, et on a un peu l'impression que les suivants sont des zoros. Cela fait un peu "chier": on n'a pas vécu les mêmes années, on n'avait pas les mêmes conditions, souligne Laussucq.

Bonneval: "Du plomb dans la tête"

Zoro ou pas, Gonzalo Quesada ramène le club au sommet cette saison après avoir raté la phase finale d'un cheveu au printemps dernier, grâce notamment à l'apport, donc, d'une génération enfin arrivée à maturation. Des éléments issus du centre de formation nés entre 1988 et 1992 bercés par les grandes heures du club et qui a l'appétit d'écrire sa propre histoire d'après Laussucq. Et dont la progression a été accélérée pendant ces années noires. Avec le recul, heureusement qu'on a eu ces difficultés car ça a permis aux jeunes d'acquérir beaucoup d'expérience. Si on avait eu les "ronds" pour se payer (Matt) Giteau, je ne pense pas que Jules Plisson aurait eu autant de temps de jeu, souligne Pool-Jones.
Si on avait eu les ronds pour se payer Giteau, je ne pense pas que Plisson aurait eu autant de temps de jeu (Pool-Jones)
On a été rapidement confrontés aux meilleurs. Cela nous a mis du plomb dans la tête: avant, on était une bonne bande de potes. Ensuite, on a pris conscience qu'on pouvait aller haut, témoigne Hugo Bonneval, toujours blessé et forfait samedi. Autre jambe de cette remontée, les leaders (Parisse, Papé, Dupuy) restés pendant la période sombre alors que la facilité aurait été de partir gagner plus d'argent ailleurs, explique encore Laussucq, ajoutant: peu de clubs ont une identité comme ça. Cette identité, Max Guazzini la résume à sa façon: le Stade français a des racines si solides que les siècles n'ont pas de prise sur lui. C'est le seul club champion aux 19e, 20e et 21e siècles. Il ne pouvait pas mourir. Il pourrait cependant définitivement renaître samedi.
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Bien que blessé cette saison, Hugo Bonneval fait partie de la génération d'orée du Stade français

Crédit: Icon Sport

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