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Top 14 - 24e journée : La Rochelle face à la peur du vide

Laurent Vergne

Publié 16/05/2024 à 23:18 GMT+2

A trois journées de la fin de la phase régulière, le Stade rochelais est encore en position de se qualifier pour les barrages. Mais la gifle reçue à Bordeaux samedi (34-14) a confirmé que l'édifice maritime était fragilisé en ce printemps 2024. Les hommes de Ronan O'Gara vont-ils avoir les ressources nécessaires pour écarter Pau et le Racing et se maintenir dans les six ?

Grégory Alldritt (La Rochelle)

Crédit: Getty Images

"Quelque chose doit changer." Ronan O'Gara a tiré la sonnette d'alarme samedi soir après le gros bouillon pris par le Stade rochelais à Bordeaux. Plus qu'une 12e défaite en 23 matches de championnat pour seulement 11 victoires (la seule équipe du Top 6 à ce jour avec un bilan négatif dans ce domaine), c'est un petit naufrage qu'a connu le club à la Caravelle au Matmut Atlantique. La Rochelle était la bête noire de l'UBB, mais cette tendance s'est fracassée sur la réalité du moment : le Stade n'est plus très loin d'être à bout de souffle en ce printemps 2024.
Après avoir abandonné sa (double) couronne européenne en s'inclinant largement à Dublin contre le Leinster (40-13) à la mi-avril en quarts de finale de la Champions Cup, c'est maintenant en Top 14 qu'une nouvelle désillusion guette les hommes d'O'Gara à trois journées de la fin de la phase régulière.
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Ronan O'Gara (La Rochelle)

Crédit: Getty Images

Besoins contradictoires

Mathématiquement, il n'y a pourtant pas le feu. Grâce au jeu des bonus, La Rochelle tient encore sa place en position de qualifiable (6e), malgré un succès de moins au compteur que Pau (7e) ou Perpignan (9e). Sur les trois derniers matches, les Jaune et Noir en disputeront deux dans leur antre de Marcel-Deflandre. Ils ont donc encore leur destin en mains, d'autant que ces deux rencontres auront lieu face à deux adversaires directs : le Racing, qui les devancent, et Pau, qui le suit donc au classement.
La donne est simple. Si La Rochelle gagne ses deux matches devant son public, la qualification sera vraisemblablement au bout, d'autant que Parisiens et Béarnais devront également s'affronter. Mais le moindre faux-pas risque de s'avérer fatal. Entre les deux, les coéquipiers de Grégory Allritt devront en effet se déplacer sur la pelouse du leader toulousain. Deux défaites sur les trois dernières journées, ce serait probablement une de trop.
Mais plus que la situation comptable, c'est une impression de fin de cycle qui guette le club du président Merling. La Rochelle semble payer l'addition de plusieurs saisons éreintantes, au cours desquelles le groupe a énormément donné. Considérée comme la principale favorite au Bouclier de Brennus au coup d'envoi de la saison, l'équipe n'a jamais semblé trouvé la bonne carburation ces derniers mois. Le staff a cherché le bon équilibre entre nécessité de faire tourner ses cadres (rappelons d'ailleurs que le capitaine Allritt a coupé plusieurs semaines après la Coupe du monde), et besoin de conserver une dynamique, mais le collectif a sans doute pâti de ces considérations contradictoires.
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Nous sommes fous de penser qu'on peut battre Pau si on joue comme ça
Physiquement, La Rochelle a constamment eu l'air de chercher un second souffle, semaine après semaine. Comme si un ressort s'était cassé. Mentalement aussi ? Peut-être. "Sans agressivité, tu ne gagnes rien, a ainsi déploré le manager irlandais après la gifle girondine du week-end dernier. L'équipe qui avait le plus d'envie a gagné. Le jeu au sol est normalement notre force mais ce soir, c'est eux qui l'ont gagné. On est venu ici pour jouer un match propre mais sans agression, tu n'as rien."
Est-ce le chant du cygne ? Ces trois dernières années, au cumul Top 14 + Champions Cup, le Stade rochelais a disputé cinq finales sur six. Trois au niveau européen (pour deux titres) et deux en Championnat de France (deux défaites). Une permanence au sommet absolument exceptionnelle mais aussi terriblement exigeante à tous points de vue.
Cette équipe aura sans doute besoin d'un nouvel élan et d'une nouvelle dynamique la saison prochaine, mais il reste à finir l'exercice en cours. Se qualifier, d'abord. Les Rochelains peuvent-ils vraiment espérer jouer un rôle majeur en phase finale ? Viser le Brennus qui les fuit ces dernières saisons ? A ce stade, ce serait une surprise, pour être honnête. Surtout après la déroute à Bordeaux. "Nous sommes fous de penser qu'on peut battre Pau si on joue comme ça", a prévenu Ronan O'Gara comme pour tirer le signal d'alarme. Sur un fil, le bateau rochelais est en danger.
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