Une fusée, "pas un robot" : Louis Bielle-Biarrey, la question du repos

L'UBB devra sans doute faire sans Louis Bielle-Biarrey, samedi à Lyon (21h05), en demie du Top 14 face à Toulon. L'ailier de 22 ans peine à se remettre d'un choc, subi lors de la 26e journée. "LBB" en 2024-25, c'est 33 essais en 29 matches… mais aussi le vertige de la gloire, des vertiges au sens propre et des vomissements récurrents. Pour Yannick Bru, la question du repos à lui accorder se pose.

Lafond : "On part pour une décennie-UBB"

Video credit: Eurosport

Dites 33. Comme le nombre d'essais de Louis Bielle-Biarrey, en 29 matches cette saison. Le supersonique ailier de l'UBB ne devrait pas en ajouter à sa collection, ce samedi à Lyon (21h05). Son forfait pour la demi-finale de Top 14 opposant les Girondins au RCT est acté, selon plusieurs sources dont l'AFP. En cause : un timbre, administré par Filipo Nakosi, dont il s'était péniblement relevé, sonné, avant de sortir à la 73e minute de la rencontre face à Vannes, il y a un peu moins de deux semaines lors de la 26e journée.
"Il va falloir se poser la question du repos que l'on donne à Louis Bielle-Biarrey", a admis Yannick Bru, lundi en conférence de presse. Le jeune "LBB" est le joueur du XV de France le plus mis à contribution en 2024-25 (2 237 minutes, contre 2 025 pour Thomas Ramos) et le manager bordelo-béglais assure s'en enquérir :  "Il ne faut pas oublier que Louis a tout juste 22 ans (depuis ce jeudi, ndlr), qu'il accumule inlassablement des minutes de jeu et des succès personnels depuis deux ans. On essaie de le protéger."
picture

Alldritt : "Ne pas chercher à marquer l'histoire, mais à nous marquer nous"

Video credit: Eurosport

Vertiges

Surprise puis révélation de la Coupe du monde 2023, Bielle-Biarrey a confirmé dans des proportions splendides. Élu "joueur du Tournoi", il a disputé l'intégralité du Six Nations remporté par les Bleus, inscrivant huit essais (record centenaire égalé). En Champions Cup, il a laissé à Damian Penaud le rôle du finisseur le plus prolifique (14 essais), mais il a tout de même aplati en terre promise huit fois. Toutes compétitions confondues, il a fallu attendre quatre mois et douze matches pour qu'il ne marque… pas, en 2025.
"On sait qu'il y a une façon de voir les choses qui serait de 'rentabiliser Louis Bielle-Biarrey', au contraire, je pense que l'ensemble du club est très raisonnable avec Louis", poursuit Bru, au sujet du phénomène qu'il dirige. Cette nécessité est d'autant plus prégnante que les alertes en termes de santé sont légion pour la fusée casquée. "Une série de vertiges liés à des troubles de l'oreille interne (…) des pertes d'équilibre et pas de force avant le match" avaient entraîné son forfait pour la rencontre face aux Sharks (66-12) en janvier.
picture

Jalibert, maître à jouer couronné : "Il a passé un cap en termes de confiance"

Video credit: Eurosport

Vomissements

Ce pépin, pas nouveau – "il avait eu des prémices mais jamais à un stade aussi important", selon Bru –, était intervenu juste avant le Tournoi. Pendant celui-ci, ce sont les vomissements chroniques de Bielle-Biarrey qui ont attiré l'attention, certes moins que ses chevauchées. "Ça fait beaucoup parler car ce n'est pas commun, mais les personnes qui me côtoient, que ce soit à l'UBB ou en équipe de France, ont plus ou moins l'habitude. Personne n'a vraiment d'explication", a réagi l'intéressé, après une mésaventure de ce type lors du Crunch.
En marge de la finale de Champions Cup gagnée face à Northampton (28-20), la situation a été plus préoccupante, à en croire les propos de Laurent Marti (président de l'UBB), relayés par Rugbyrama : "Loulou (Bielle-Biarrey) a vomi hier (à la veille du match, ndlr), il a fait des malaises, il s'est endormi dans le bus entre l'hôtel et le stade. Après son premier plaquage, il a dit : 'Je ne sais plus trop où je suis'." Le n°11 de Bordeaux-Bègles a disputé l'intégralité de cette rencontre, le 24 mai, et n'a joué que contre les Vannetais depuis.
picture

La parade de l'UBB dans les rues de Bordeaux

Video credit: Eurosport

Notoriété

Sans s'hasarder à estimer un degré de corrélation entre ces ennuis d'ordre médical, on peut s'inquiéter de leur multiplicité. Avec, en filigrane, la gestion émotionnelle d'un nouveau statut. En l'absence sur blessure d'Antoine Dupont, le visage du rugby français est plus ou moins celui de Bielle-Biarrey, et ce alors qu'il n'était personne aux yeux du grand public avant le Mondial 2023. "LBB" a pris soin de relativiser sa notoriété auprès de nos confrères de L'Equipe – "je ne suis pas non plus Kylian Mbappé" – mais comment l'appréhende-t-il vraiment ?
"On a un principe fort, ici à l'UBB, c'est la responsabilité et la responsabilisation de chacun. Je n'ai pas vocation à embaucher des détectives privés pour savoir comment les joueurs gèrent leur vie", balaye Bru, lorsqu'il est interrogé sur la façon dont l'ailier de 84kg pour 1,85m s'accommode de sa célébrité, qui demeure modérée. Mais le coach n'en fait pas abstraction : "Ce n'est pas simple avec Louis en ce moment (…) Ce n'est pas un robot et, à un moment, il peut être surexposé. Donc on lui laisse le temps de repos dont il a besoin."
picture

Lafond : "Le Tournoi, c'est trop facile pour ce XV de France"

Video credit: Eurosport


Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité