Perrine Laffont et la quête de la confiance : "J'ai viré mes adversaires de mes réseaux"
Mis à jour 03/12/2022 à 11:24 GMT+1
COUPE DU MONDE - C'est reparti pour Perrine Laffont. Après l'alpin, le nordique et même une partie du freestyle, les bosses reprennent leurs droits ce weekend à Ruka, en Finlande. Seulement 4e des JO mais vainqueure du petit globe des Bosses en individuel, la Française repart après avoir pensé à la retraite. Un symptôme, peut-être, du manque de confiance qui l'habite parfois.
On peut être championne olympique, triple championne du monde, deux fois vainqueure du gros globe de cristal de sa discipline et cinq de petits globes et ne pas avoir confiance en soi. A 24 ans, Perrine Laffont a le double avantage d'avoir un palmarès déjà sacrément garni tout en ayant l'avenir devant elle. Une situation qui n'exclut pas la remise en question. Au contraire, l'Ariégeoise ne rechigne jamais à le faire. Malgré elle, parfois.
De 2017 à 2022, rien n'avait résisté à la tornade Perrine Laffont, gamine qui avait mis les bosses à ses pieds, ou presque. Dans l'ordre, elle avait conquis le titre mondial en 2017 puis l'or olympique en 2018, le général de la Coupe du monde et un sacre mondial en 2019, de nouveau le gros globe en 2020 et enfin l'or planétaire en 2021. On comprend donc pourquoi elle avoue que son monde s'est écroulé à Pékin (4e des JO). "Je n'avais plus ma place dans le ski de bosses, j'étais bonne à être mise au placard", se flagelle-t-elle . Le petit globe des bosses en individuel l'a, heureusement, remise à l'endroit.
Était-ce pour autant suffisant pour chasser définitivement les doutes qui la suivent depuis le début de sa carrière malgré un palmarès hallucinant ? "Cette saison a été difficile, j'ai énormément perdu confiance en moi", répète-t-elle, comme pour convaincre son auditoire, et peut-être elle-même, que la rédemption fut difficile.
Climat anxiogène et bulle personnelle pour Laffont
Le changement de staff opéré au sein de l'équipe de France, charriant évidemment une nouvelle approche et de nouvelles méthodes, a aidé à fermer un chapitre pour en écrire un nouveau. Laffont confie aisément qu'elle était entrée dans une routine que ce changement a fait voler en éclats. Pour le bien pense-t-elle même si début octobre à Paris, elle attendait la reprise de la saison pour savoir réellement où se situer par rapport aux autres.
Les autres justement, Perrine Laffont entend arrêter de les épier. Et pour cela, elle a pris une décision radicale. "J'ai viré mes adversaires des réseaux sociaux parce que je souhaite me concentrer sur ma préparation. Ça crée des climats anxiogènes, on voit les autres vachement progresser et moi qui n'ai pas vraiment confiance en moi et qui regarde beaucoup les autres, je me dis que je ne suis nulle, que je ne fais pas les choses bien alors que je progresse tout autant."
Toujours cette question de la confiance qui semble donc occuper une immense place dans sa tête autant que dans sa trajectoire de sportive. Dans le ski, et plus encore dans les disciplines de freestyle, les réseaux sociaux sont un outil ultra-populaire. Parce que les entraînements ont un caractère spectaculaire mais aussi parce que les athlètes font partie d'une génération très connectée.
"J'essaye de me mettre dans ma bulle et de me concentrer sur ma préparation, poursuit-elle. Je les ai virées cet été, je ne vois plus ce qu'elles font. Je m'en fiche. Ça me fait du bien, Je prends confiance sur ce que je fais, sur mes progrès. On verra au début de la saison." Réponse dès ce weekend en Finlande donc pour Perrine Laffont.
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