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Perrine Laffont : "Si j'avais gagné les Jeux Olympiques de Pékin, j'aurais arrêté"

Christophe Gaudot

Mis à jour 19/10/2022 à 13:24 GMT+2

SKI FREESTYLE - Il y a huit mois, Perrine Laffont connaissait la plus grosse déception de sa toute jeune, et pourtant si prolifique, carrière. Aux Jeux Olympiques de Pékin, la tenante du titre a terminé au pied du podium. Cet échec, atténué par l'obtention d'un cinquième globe de cristal, il a fallu le digérer. Mais c'est bien l'or olympique qui aurait eu le plus d'impact sur sa carrière.

En larmes, Laffont "rêvait d'une autre médaille d'or"

Vous avez beau afficher 23 printemps et la fraîcheur de la jeunesse, il y a des événements qui peuvent marquer une sacrée bascule dans votre carrière professionnelle. Prenez Perrine Laffont. L'Ariégeoise a tout gagné sur les bosses (or olympique, championnats du monde et général de la Coupe du monde). La lecture de son palmarès rapporté à son âge donnerait le tournis à n'importe qui. Tout rafler si vite a forcément des conséquences sur votre motivation et vos aspirations. Et Laffont ne déroge pas à la règle.
Mi-octobre, c'est une jeune femme rieuse qui a participé à l'habituelle présentation des équipes de France de ski à Paris. A la voir, Pékin, et son immense déception, semblaient si loin. La preuve sans doute que l'échec est digéré. "Si j'avais fini la saison sans globe, ça aurait été encore plus difficile. Avoir ce globe, ça m'a remis un bon coup de cravache", avoue-t-elle. À Mégève en mars dernier, pour la dernière étape de la Coupe du monde, elle a décroché le globe des bosses individuelles devant son public. Qu'importe finalement que le général lui a échappé pour la première fois depuis 2017 pour 19 points au profit de la championne olympique Jakara Anthony.
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Un dernier effort insuffisant pour le podium : Revivez le run final de Laffont

Je n'avais plus ma place dans le ski de bosses, j'étais bonne à être mise au placard
En Chine, c'est au pied du podium qu'une Laffont empruntée dès les qualifications avait terminé. Son rêve de doublé olympique s'était évaporé. "Pour moi, le monde s'écroulait à Pékin et je n'avais plus ma place dans le ski de bosses, j'étais bonne à être mise au placard, souffle-t-elle. Ce globe me prouve le contraire. Je me dis que j'ai encore de belles choses à faire." On ne retiendra pas le manque de confiance en elle d'une athlète qui domine pourtant sa discipline depuis ses 19 ans mais on comprendra à quel point ce rêve olympique était vital pour elle.
Vital pour qui d'ailleurs ? Perrine Laffont, l'athlète ou Perrine Laffont la jeune femme ? Au fil de l'échange, le mot "retraite" semble flotter dans l'air. "J'ai pensé à la retraite parce que déjà ça a été dur", confie-t-elle finalement. Mais plus que l'échec, c'est la réussite qui l'aurait poussé à tout arrêter : "j'aurais sûrement arrêté si j'avais gagné les Jeux à nouveau". Sans ce deuxième sacre, Laffont a une raison de continuer. "Je repars pour quatre ans… et peut-être plus", sourit-elle finalement.

Un changement de staff et ça repart

Mais l'après-Pékin n'a pas été sans conséquence pour elle. L'équipe de France de ski de bosses a opéré un changement de staff radical. Ludovic Didier, l'ancien boss, a laissé sa place à Albert Bedouet, qui officiait jusqu'ici dans l'équipe britannique. Jules Escobar, ancien "bosseur" lui aussi intègre également le staff alors qu'Anthony Benna sera tout à la fois l'entraîneur personnel et le confident de Perrine Laffont. Un changement nécessaire pour repartir sur d'autres bases.
"Clairement, ce changement tombe au bon moment, appuie celle-ci. Peu importe ce qui allait se passer sur cette saison, et si je continuais, il aurait fallu des changements. On était tombés dans une routine. Il fallait bouger les choses pour continuer d'évoluer et ne pas rester sur ses acquis. [...] Plus les jours passent et plus je me dis que je suis heureuse dans ce que je fais, épanoui dans mon travail de tous les jours. Je ne me verrais nulle part ailleurs. Plus les jours avancent et plus je me dis que je ferai peut-être même plus de quatre ans." Quand on vous dit que le plaisir, l'envie et la détermination sont revenus…
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