Grange sans pression

Jean-Baptiste Grange fait partie de ces sportifs à qui on peut faire confiance en toute circonstance. De plein jour ou en nocturne, le Français brille de mille feux. Mardi, sous les projecteurs de la piste Sljeme, et devant 28 000 âmes dévouées au skieur local Ivica Kostelic, "Jibé" a tenu la pression. "L'année dernière, à Zagreb, j'étais passé à côté. J'avais vraiment envie de gagner la couronne une fois dans ma carrière. Car elle est une course particulière, comme Schladming, Kitzbühel, je crois qu'elle fait vraiment partie des grandes maintenant. L'ambiance, la foule, la proximité d'une grande ville, il y a tout ce qu'il faut ici pour faire découvrir notre sport" a expliqué le skieur de 24 ans.

Comme il l'a reconnu quelques minutes après son succès à Zagreb, le sixième de sa carrière en Coupe du monde, le cinquième entre les piquets serrés et le 2e de la saison, Grange se sent intouchable en seconde manche lorsqu'il domine la première. La statistique se vérifie d'ailleurs les débuts professionnels de l'intéressé. Mardi, en Croatie, Grange n'a fait que confirmer la donne : "C'est plutôt bien de ne pas craquer sous la pression. J'ai souvent plus de mal dans les premières manches, alors quand je suis en tête, ça me met plus en confiance pour les secondes."

Désormais, le skieur de Valloire attend de s'imposer sans avoir terminé en tête du premier tracé. Dès dimanche lors du slalom d'Adelboden ? Comme chaque année, le mois de janvier permet aux épreuves entre les piquets serrés d'avoir le beau rôle. Pas moins de six slaloms seront disputés durant les quatre premières semaines de l'année. Soit 600 points à récolter dans le meilleur des scénarios.

Premier Français à siéger en tête du classement général depuis huit ans et Frédéric Covili, qui avait remporté le géant d'ouverture de la saison à Sölden, Grange ne veut pas se précipiter : "C'est sûr que si j'arrive en tête du classement de la Coupe du monde, ça me mettra en confiance pour les Mondiaux". Et quand on lui parle de Val d'Isère, à moins d'un mois de l'évènement tant attendu, le Mauriennais reste calme et serein : "Pour l'instant, je me consacre à la Coupe du monde. J'ai envie de faire correctement toutes ces courses qui nous mènent aux Championnats du monde. On a déjà un gros mois de janvier à faire."