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"Personne ne peut l'imiter" : Marco Odermatt, victorieux du géant d'Adelboden, toujours plus maître de son art

Julien Chesnais

Mis à jour 06/01/2024 à 17:20 GMT+1

Marco Odermatt n'en finit plus de gagner. Samedi, dans l'ambiance furieuse d'Adelboden, le boss du circuit blanc a régalé son public en signant son 5e succès de l'hiver. Les chiffres parlent pour lui, la manière aussi. La concurrence a de nouveau concédé plus d'une seconde, toujours aussi impuissante face à la maîtrise de l'Helvète en géant où il compte désormais 7 victoires de rang.

Marco Odermatt

Crédit: Getty Images

Et soudain, le chaudron rouge explosa. Tout le monde le sentait venir, évidemment, cela faisait quatre bonnes heures que Marco Odermatt avait écrasé la 1re manche et sa victoire semblait inévitable, personne n'imaginant le "Odi" partir à la faute en refermant le portillon. Il lui fallait seulement enfoncer le clou, un coup de marteau sec et précis qu'il ne manqua pas d'appliquer pour libérer la foule helvète, comme à son habitude très fournie au pied du mur de la Chuenisbärgli et munie d'innombrables petits drapeaux suisses.
C'était beau, comme un stade en vibration, et le héros du jour parla même "d'atmosphère mystique", au micro de Gauthier de Tessières : "Arriver dans cette ambiance, c'était fou". Il avait pourtant déjà connu ça l'année passée, et celle d'avant encore. Mais on ne s'en lasse pas, jamais, visiblement. Les conditions du jour, très difficiles au point de raccourcir le tracé, lui ont rappelé celle de 2022, où il avait dompté la Mecque du géant pour la première fois. Que de chemin parcouru depuis. Son palmarès pèse 20 victoires de plus (il en est à 29 depuis le début de sa carrière), avec deux gros globes en bonus, sans compter un titre olympique et deux mondiaux.
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Odermatt flamboyant devant un public embrasé : sa démonstration à domicile en vidéo

En géant, il gagne près d'une fois sur trois

D'Adel à Adel, Marco le prodige s'est affirmé comme le roi incontesté du ski. Le hasard a voulu qu'il rejoigne Alexis Pinturault au rang du géantiste en activité le plus victorieux le jour où le Français, absent pour la plus belle des raisons, s'apprête à accueillir son premier enfant. 18 victoires en 110 départs pour le Français contre 58 pour le Suisse : si Pintu est un champion, le grand Marco est un révolutionnaire qui fixe des standards que personne n'avait osé imaginer. Depuis qu'il s'affaire en coupe du monde, il gagne près d'un géant sur trois.
Actuellement, on est même plutôt sur du 100% de réussite. Le voilà à sept succès de rangs dans la discipline, série débutée le 11 mars dernier à Kranjska Gora. Cela va faire bientôt trois ans, et sa 11e place lors des finales de Lenzerheide, qu'on ne l'a plus vu manquer le podium en géant (24 courses de rang). Encore un clin d'oeil à Pintu. Il s'agit de la dernière course remportée par le Français, celle qui lui avait permis de se parer de cristal … au détriment d'Odermatt.
Si le skieur de Courchevel est depuis revenu sur terre, l'ovni helvète a lui donc changé de planète. "C'est compliqué de comprendre comment il va aussi vite, j'ai essayé de décortiquer ça déjà plusieurs fois, analysait, samedi, Johan Clarey dans Chalet Club. Je trouve qu'il a une manière vraiment unique de skier, personne ne peut l'imiter. Il a un peu plus de jeu vertical que tout le monde. Je pense que son matériel convient parfaitement à sa technique. Ou bien c'est lui qui convient parfaitement à son matériel, je ne sais pas dans quel sens c'est... Mais il y a quelque chose qui matche parfaitement et c'est ce qui fait la différence."
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Clarey : “Odermatt ? Je l’ai vu déjà vu ramper à 4h du matin, deux jours avant une victoire”

L'ancien descendeur français note qu'Odermatt n'a pas le physique de Kilde ni le souci du détail de Hirscher, "qui était une machine de rigueur" : "Ce n'est pas quelqu'un qui va soulever plus fort que les autres sous les barres, mais je pense qu'il utilise toute sa puissance, à 100% sur ses skis. Si vous faites un squat à 220 kg mais que vous n'utilisez que 120 kg sur vos skis, ça ne sert à rien. Lui , il fait son squat à 180 kg mais il met les 180 kg au moment où il faut, sur le ski. C'est ça qui est important."

Masnada : "Une vraie joie de skier"

Après les 11 premières courses de l'hiver, Odermatt compte cinq succès. Statistiquement, il est sur les bases de sa saison record de l'an dernier (13 succès en 26 courses, soit 50% de réussite). Mais dans le détail, il semble toujours plus maître de son ski, toujours plus dominant. Hormis Filip Zubcic, battu malgré un run final d'anthologie à Alta Badia, tous ses dauphins finissent à une seconde ou plus.
"Je trouve qu'il a aussi une vraie joie de skier, rebondit Florence Masnada. Tu sens que ça lui fait plaisir, que ça le détache de la pression de gagner, de la pression du résultat. il s'élance à chaque fois dernier, dans le bruit, mais tu sens qu'il s'éclate, jusqu'à la fin, où il saute dans l'aire d'arrivée. Voilà, il est heureux, aligné avec ce qu'il fait. Et tout roule." Du 11 au 13 janvier, le rouleau-compresseur reprendra du service à Wengen, où deux descentes et un super-G l'attendent. Trois nouvelles franches occasions pour le public suisse d'exulter.
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