Chamonix - Clément Noël s'écroule, Ramon Zenhaeusern s'impose devant la sensation grecque AJ Ginnis

Clément Noël a craqué. Double vainqueur à Chamonix par le passé, en tête à l’issue de la première manche, le Vosgien n’a pas résisté à la pression en seconde, en partant à la faute avant d’enfourcher. Un triste zéro pour le seul Français qualifié. C’est du coup Ramon Zenhaeusern qui remporte ce slalom de Chamonix, son premier succès de l’hiver et le premier depuis Alta Badia, en décembre 2020. Exceptionnel en seconde manche, le Suisse a été le seul à parvenir à stopper l’incroyable remontée d’AJ Ginnis (de 23e à 2e), premier Grec sur un podium en Coupe du monde. Daniel Yule (3e,+ 1’’06) complète le podium. Absent, Braathen profite de la sortie de piste de Kristoffersen pour conserver la tête de la spécialité.

Chamonix attendait son messie, il a eu le droit à un cinquième Suisse victorieux cet hiver en Coupe du monde. Comme à Schladming il y a dix jours, le slalom a tourné au duel entre Clément Noël et Ramon Zenhaeusern mais, cette fois, c’est le Suisse qui a eu le dernier mot. Auteur du deuxième temps de la première manche, le 3e de la Coupe du monde de la spécialité en 2020-2021 a osé prendre les risques lors de la seconde, bien plus tournante que le run matinal et qui aura creusé de gros écarts. Très direct, court au piquet, le Suisse a fait fi des difficultés de la piste pour tailler chaque courbe à la perfection avant de laisser filer ses skis sur le bas du tracé. Une performance phénoménale qui a mis une grosse pression sur les épaules de Clément Noël. Visiblement, c’était trop.

Parti avec de l’envie et de l’engagement, le Français n’avait visiblement pas l’intention de se contenter de jouer le podium. Le champion olympique a pris les risques et, si mise en action avait été moyenne (+ 0’’12 au 1er intermédiaire), il faisait depuis jeu égal avec le Suisse, lorsqu’il a fini par craquer, en trois temps. Le Tricolore s’est d’abord fait déséquilibré en laissant traîner la main dans la porte, avant de commettre une faute d’intérieur qui lui a fait tout perdre. Le Français est malgré tout reparti pour essayer de finir mais il a enfourché quelques piquets plus loin. Un zéro pointé qui fait mal tout de même pour Noël, qui restait sur un succès et sur trois top 10 consécutifs, mais fait le bonheur d’un homme : AJ Ginnis.

Le Grec avait déjà réussi une belle performance lors du run matinal en prenant la 23e place, malgré son dossard 45. Mais sa seconde manche aura été stratosphérique. Parfait de bout en bout, très court sur l’appui, ultra précis, Ginnis a explosé tous ses adversaires sur le tracé du coach autrichien, avec 0’’36 de mieux que Zenhaeusern par exemple et plus d’une seconde reprise à Yule. Avec 21 places gagnées en seconde manche, il s’offre une incroyable 2e place (+ 1’’02), le premier podium d’un Grec dans toute l’histoire de la Coupe du monde de ski alpin ! Il aura réussi à garder quatre centièmes d’avance sur l’autre Suisse, Daniel Yule (+ 1’’06), qui complète le podium et profite de la sortie de piste de Kristoffersen en seconde manche pour prendre la place de dauphin de Braathen au classement de discipline.

Parmi les performances majeures du jour, difficile de ne pas ressortir la 7e place (+ 1’’65) de l’Américain Jeff Seymour, malgré son dossard 59, ou la 9e place partagée par le Croate Samuel Kolega et par le jeune Norvégien Alexander Steen Olsen (+ 1’’83). En revanche, les Autrichiens ont vécu un enfer, avec la 13e place de Fabio Gstrein (+ 2’’16), comme meilleur résultat. C’est toujours mieux que l’équipe de France, qui n’a aucun skieur classé au final, avec la sortie de Noël, unique Tricolore à s’être qualifié. Pas idéal à quelques jours des Mondiaux.