MMA et le démon de la peur

La vice-championne du monde sait bien qu'elle avait signé en 2007 dans la station des Dolomites, sur cette piste de descente très sélective, l'un de ses deux podiums en Coupe du monde. "Mais on ne se relève pas du jour au lendemain d'une grosse chute", souligne la skieuse des Contamines, le visage sombre. Le 20 décembre à Val d'Isère, elle avait franchi la ligne d'arrivée du super-G dans une civière. Sonnée. Plus de peur que de mal, avait souligné alors l'encadrement, mais un mois plus tard, la peur n'a pas disparu.

"Avant ma chute, la peur était là, mais elle était occultée par d'autres choses, comme l'envie de se surpasser de tout donner. Maintenant, elle a dépassé toutes les autres choses", confie la skieuse de 24 ans. "Le mal est plus à l'intérieur, il est caché, mais il reste présent". Celle qui s'était surpassée lors des Mondiaux il y a un an, s'est donné ce mois de janvier pour se reconstruire, avec "l'objectif principal de retrouver un bon état d'esprit". "L'expérience montre que dans ce type de situation, il faut partager le temps qu'il nous reste en étapes, les suivre en essayant d'être satisfait de ce qu'on a fait pour grimper doucement", explique Jean-Philippe Vulliet, le patron de l'équipe de France féminine. "Parfois, on peut être étonné du résultat de ce proccessus. Et Marie est en bonne voie".

Les plaies intérieures de Marie Marchand-Arvier ne réduisent en rien l'émulation qui règne au sein de l'équipe féminine, laquelle, en technique comme en vitesse, compte quelques podiums cette saison. "Cortina est un peu la descente mythique ches les filles. J'ai une affection particulière pour cette piste. Mais je l'ai connue plus difficile", souligne Ingrid Jacquemod, deux fois troisième cet hiver. Privée d'un premier podium par Jacquemod à Haus im Ennstal (Autriche), Marion Rolland nourrit l'espoir de décrocher "cette grosse cerise sur le gâteau". Mais une douleur au genou droit, ressentie lors du premier entraînement, menace sa participation au super-G vendredi et à la descente samedi.

Insolente en vitesse, avec quatre victoires dans les quatre premières descentes et trois podiums dans les trois premiers super-G, l'Américaine Lindsey Vonn ne compte pas s'arrêter là, comme le prouve son chrono au deuxième entraînement. Sauf accident, la double tenante du grand Globe de cristal devrait au terme du week-end avoir ravi la tête du classement général à sa copine, l'Allemande Maria Riesch. Mais il n'y a guère de chance qu'elle réalise dans les Dolomites un nouveau triplé, comme elle l'a fait à Haus im Ennstal (victoire dans les deux descentes et le super-G au programme), le géant prévu dimanche restant son principal talon d'Achille. Les Françaises Tessa Worley, gagnante du géante d'Are (Suède) en décembre, et Taïna Barioz, 3e de celui de Lienz (Autriche) après Noël, feront dimanche leur dernière sortie avant les Jeux de Vancouver.

Vendredi 22 janvier: Super-G 10h00
Samedi 23 janvier: Descente 10h00
Dimanche 24 janvier: Slalom géant - 1re manche 9H30, 2e manche 12h30