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Cuche dit stop

ParAFP

Mis à jour 19/01/2012 à 22:18 GMT+1

Didier Cuche a annoncé jeudi qu'il prendrait sa retraite en fin de la saison. Le Suisse, qui pourrait étoffer ce week-end son palmarès d'une dernière victoire sur la mythique piste de Kitzbühel, était devenu l'exemple de la longévité en ski.

ALPING SKIING Didier Cuche

Crédit: AFP

Didier Cuche, qui arrêtera sa carrière en mars à 37 ans et demi, était devenu au fil des ans le prototype de la longévité en ski alpin, un tour de force dans un sport où les blessures en cascade abrègent généralement les carrières. Le Romand n'a certes pas été épargné par les "galères physiques", mais il était chaque fois revenu plus fort et c'est donc au sommet, sur la montagne de Schladming, qu'il tirera sa révérence dans moins de deux mois. "Je suis convaincu d'avoir choisi le bon moment. Je suis en bonne santé, en pleine forme, encore capable de faire partie des meilleurs et de gagner des épreuves", a-t-il expliqué jeudi à Kitzbühel. "Pourquoi à Kitzbühel? C'est ici que mon histoire a commencé (première participation en 1996), je m'y suis toujours senti chez moi, c'est sur cette piste que j'ai obtenu les plus beaux succès", a ajouté Cuche, vainqueur quatre fois de cette descente mythique.
En vérité, sa carrière en Coupe du monde a débuté le 29 décembre 1993 sur la Stelvio de Bormio (Italie), l'autre pente redoutée du circuit même si moins prestigieuse que la Streif. A 19 ans, il s'y était classé 57e et avant-dernier, loin des monstres sacrés de l'époque, les Marc Girardelli, 2e ce jour-là, et Luc Alphand (9e). Dix-huit ans de constance laissent forcément une trace. Cuche était devenu ces dernières années le personnage incontournable du "Cirque blanc", même s'il n'a jamais gagné le grand globe de cristal ni l'or olympique.
Records d'âge
Avec les années, le skieur des Bugnenets, petite station jurassienne, s'était bonifié à force de travail, inscrivant son nom dans le livre des records. Il était ainsi devenu le plus vieux champion du monde de l'histoire en remportant l'or du super-G le 4 février 2009 à Val d'Isère, à 34 ans et demi. Puis le vainqueur le plus âgé d'une épreuve de Coupe du monde, l'an dernier à Kitzbühel, à 36 ans et demi. Le vétéran avait repoussé cette limite à plusieurs reprises pour la porter à 37 ans, trois mois et dix jours, lors de la descente de Lake Louise (Canada), son dernier succès en date, le 26 novembre 2011. "J'avais vraiment peur qu'il fasse l'année de trop et s'éternise. Il a su gérer sa carrière. Chapeau bas!", admire Patrice Morisod, son découvreur et mentor pendant 16 ans en équipe suisse.
La professionnalisation et, dans une moindre mesure, les progrès de la science ont largement prolongé les carrières sportives dans toutes les disciplines. Cuche a réussi le tour de force d'imposer la notion d'expérience comme clé de la réussite en descente. "Il est très très dur avec lui-même, tellement méticuleux dans sa préparation physique, avec un coach privé", ajoute M. Morisod, entraîneur des Français depuis trois saisons. Le charisme de Didier Cuche était transversal, au point d'être désigné "Suisse de l'année" en 2011.
Reste que l'âge a ses contraintes. Après l'embellie de Lake Louise, où il s'était aussi classé 2e du super-G, la courbe des résultats était en baisse. Cuche n'a ainsi terminé que 15e samedi à Wengen, la classique suisse la plus longue du programme alpin qu'il n'aura donc jamais gagnée. Et puis il se murmure dans l'équipe helvétique que Beat Feuz, son cadet de 13 ans et nouveau cador de la descente, a un peu tué le vieux roi Cuche.
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