Kitzbühel, slalom - Alexis Pinturault : "J'étais fatigué"

Alexis Pinturault a beaucoup donné à Kitzbühel. Le skieur de Courchevel a participé aux trois courses programmées et à autant d'entraînement pour rêver d'un succès notamment en slalom ou combiné. Au final, le Français repart avec une très grosse fatigue. "J'étais quand même bien fatigué et puis, il y a toujours la pression du combiné qui est difficile à vivre ici, a-t-il confié dimanche à l'issue d'un slalom bouclé en 15e position. La tête, ça allait encore, mais les cuisses... Je sentais que je n'avais aucun jus, j'essayais le plus possible de me relâcher, de m'étirer."

Pour la première fois de sa carrière, le skieur de 21 ans parvient néanmoins à boucler ses deux parcours entre les piquets à Kitzbühel. "Globalement il y a des bonnes choses et des moins bonnes, analyse le leader de l'équipe de France. J'ai dépensé beaucoup d'influx cette semaine ici et, sur le slalom, j'ai péché un peu physiquement." Après sa 33e place en descente et sa 13e en super-G, Pinturault boucle son week-end autrichien avec une deuxième place en combiné derrière Kostelic. De bon augure pour les Mondiaux de Schladming (5-17 février) où il espère figurer mieux qu'en 2011 pour sa première participation (17e en slalom, éliminé en super-G). "C'est une expérience positive parce que c'est la première fois que je montais sur la Streif. La Streif, c'est quand même quelque chose. Rien que de réussir à arriver en bas, c'est important, s'enthousiasme-t-il. Après Wengen, (...), je construis ce dont j'avais besoin juste avant les championnats du monde.

Candidat à un podium mondial en Autriche, Pinturault a choisi de faire l'impasse sur le slalom parallèle de Moscou, mardi prochain. "On pense plutôt se reposer pour bien se concentrer sur les Championnats du monde et essayer de faire quelque chose de grand là-bas", annonce le natif de Moûtiers. Il faut dire qu'il garde un souvenir mitigé de ce périple dans la capitale russe où il avait signé sa première victoire en carrière l'an dernier, accompagné d'un bon virus. "Il sort quand même de deux grosses semaines, ça fait beaucoup. On va le mettre au repos", explique Gilles Brenier,  directeur des équipes de France masculines.

La France bénéficiant d'un quota, c'est Jean-Baptiste Grange, récent vainqueur à Westendorf, une course FIS, et 2e du slalom parallèle de Moscou en 2009, qui le remplacera mardi soir. "Il revient à son meilleur niveau. Cela va lui faire du bien d'enchaîner les courses et lui permettre d’engranger de la confiance supplémentaire avant les Mondiaux, ajoute Brenier. Ça pourrait aussi lui permettre de marquer des points en Coupe du monde pour espérer aller aux finales."

Une décision qui ne fera pas le bonheur de Steve Missillier. Le Bornandin comptait sur l'étape de Kitzbühel pour effectuer une remontée au classement de la discipline et arracher son billet pour une Course des champions. Un double coup dur en perspective pour Missillier qui avait l'occasion, dimanche, de réaliser un grand coup après sa 4e place de la première manche, mais qui a enfourché. "C'est positif pour la suite, mais c'est vrai que, sur le coup, c'est un podium que je jouais", admet-il lucide. Un mal pour un bien, qui sait.