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"L'atterrissage" | Victor Muffat-Jeandet : "Je ne voulais pas un documentaire dans lequel je me lamente"

François-Xavier Rallet

Mis à jour 08/12/2023 à 12:44 GMT+1

Victor Muffat-Jeandet est l'acteur principal du documentaire "L'atterrissage" diffusé sur Eurosport ce vendredi (12h15). Blessé gravement deux fois, à un an d'intervalle, le Français revient sur la genèse de ce projet, qui a failli disparaître quand il a fini à l'hôpital après sa sortie de piste à Adelboden en janvier 2022. Un accident qui a failli être le dernier de sa carrière.

"Je n'avais jamais vu autant de sang" : Extrait de Muffat-Jeandet, l'atterrissage

Comment est née l'idée de ce documentaire ?
Victor MUFFAT-JEANDET : Trois semaines après ma blessure à Zagreb, je suis chez mes parents. Ma saison est d'ores et déjà finie. Jérôme Minet, responsable marketing chez Sidas, m'invite à une journée-presse. Ce jour-là, je rencontre Nims Dai, l'homme qui a gravi quatorze sommets de 8000m. Et Jérôme me propose de raconter ma propre histoire, mon vécu. C'est là qu'a germé l'idée du projet. Ça m'a paru cool mais lointain en même temps. Il fallait assumer un tel projet. J'en ai parlé à Lucas Stanus, qui est un ami proche et réalisateur du documentaire. L'histoire a pris forme. Lucas m'a suivi au plus près. Parfois, le ski est un peu rigide pour ce genre d'initiative. Mais là, Lucas était au cœur de l'émotion. Il a pu venir avec moi dans les cabanes de départ par exemple. C'était bien parti et puis je me blesse à nouveau à Adelboden…
Et ça a mis du plomb dans l'aile au projet…
VMJ : C'est exactement ça. Certains voulaient l'arrêter. On m'a dit que le projet était mort. Mais moi, j'ai voulu continuer.
Pourquoi aviez-vous besoin de raconter votre histoire ?
V.M.J : Je ne dirai pas que j'en avais besoin, mais j'aimais l'idée de proposer quelque chose qui n'a pas été beaucoup fait jusque-là. C'était intéressant de montrer ce long chemin qu'est la rééducation. Tant qu'on n'est pas blessé, on ne se rend pas compte du travail qu'il faut pour revenir à la compétition. Tu perds tous tes muscles en quelques semaines. Je souhaitais tourner quelque chose de négatif en positif. Je ne voulais pas faire quelque chose où je me lamente. Je voulais être objectif, j'espère que c'est ce qui ressort du documentaire.
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Victor Muffat-Jeandet, l'atterrissage

Crédit: Eurosport

Quel est votre passage préféré ?
V.M.J : J'aime le côté émotionnel qui ressort. Durant ces dix-sept minutes, il n'y a pas que des bons moments. Je ne peux pas dire que j'aime le début car ce ne sont pas des moments heureux. La reprise du ski en mai, c'était une très belle journée en revanche. Il faisait grand beau. Les images sont magnifiques. Le passage VTT propose de superbes images. A Val d'Isère aussi, lors de mon retour en compétition, c'était un bon souvenir. Finalement, ce projet dans sa globalité restera un beau souvenir.
Les galères se sont succédé depuis deux hivers pour vous. Avez-vous eu envie d'arrêter, de raccrocher ?
V.M.J : Ça m'est passé par la tête. Surtout la deuxième fois. La première blessure, c'est de la malchance. Un an après, quand je suis dans les filets d'Adelboden, je pense à ça (raccrocher), mais je passe à autre chose très vite. Tout s'est enchaîné et ça m'a aidé. Le constat médical était meilleur que prévu donc j'ai vite bifurqué vers quelque chose de plus positif. Je n'ai pas eu le temps de gamberger. Et j'ai bien fait de continuer (sourires).
Vous avez aussi manqué les Jeux Olympiques de Pékin et les Mondiaux de Courchevel à cause de ces blessures à répétition…
V.M.J : Au début on a l'impression que le monde s'effondre. Ne pas aller aux JO, c'était difficile à vivre. J'ai eu du mal à accepter qu'on me prive de ça. J'ai voulu couper avec le monde du ski. On m'a proposé de travailler sur deux-trois projets, avec le CNSOF notamment. Je dois reconnaître que je ne me suis pas levé toutes les nuits pour regarder les courses (rires). Concernant les Mondiaux, j'ai pu me rendre sur place, avec mes béquilles. Je ne me voyais pas faire le géant de Courchevel dans la position (de blessé) dans laquelle j'étais.
Ce week-end, c'est le Critérium de la Première Neige, chez vous à Val d'Isère. Le timing est parfait pour la sortie de ce documentaire…
V.M.J : On ne savait pas trop quand le proposer. Là, c'est le bon moment, c'est le début de l'hiver. On voulait que le documentaire soit intemporel. On voulait montrer ce que j'ai vécu et pas ce que je m'apprête à vivre après. Maintenant, je peux passer à autre chose et je peux faire mon ski maintenant.
Clément Noël dit ressentir beaucoup de pression quand il skie à Val d'Isère. Êtes-vous du même avis ?
V.M.J : Dire que ça ne fait rien, c'est mentir. Mais moi, je prends le fait de skier à domicile comme une chance. Courir dans son pays, c'est un privilège. Je me sers de ça. Je me mets déjà assez de pression pour qu'on m'en rajoute avec l'environnement de la course…
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