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Mondiaux 2015 - Slalom : Les 6 bonnes raisons d'être vraiment heureux du titre de JB Grange

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 16/02/2015 à 10:58 GMT+1

Pour l'accomplissement sportif et au moins autant pour le parcours personnel de Jean-Baptiste Grange, la médaille d'or du skieur de Valloire en slalom dimanche aux Mondiaux de Beaver Creek fait plaisir à voir. En tout cas, nous, elle réjouit.

Jean-Baptiste Grange a fait le bonheur des Bleus et le sien

Crédit: AFP

Parce que ce 2e titre fait de lui un géant du sport français

Chez les skieurs français, toucher du doigt un titre planétaire n’est pas chose commune. Pour s’en rendre compte, il faut jeter un coup d’œil aux performances tricolores ces dernières décennies aux Mondiaux. Si les Bleus, avec Franck Piccard, Jean-Luc Crétier, Jean-Pierre Vidal et Antoine Dénériaz, ont souvent trouvé la recette aux Jeux Olympiques - un rendez-vous quadriennal doit-on le rappeler -, ils n’ont pas connu la même réussite depuis le titre de Michel Vion en 1982 en combiné aux Championnats du monde.
Depuis trente-deux ans, et donc seize éditions différentes, seules deux médailles d’or ont garni l’armoire à trophées chez les messieurs. Les deux appartiennent à un seul homme : Jean-Baptiste Grange, premier double champion du monde français entre les piquets. Et depuis la création des Mondiaux, ils ne sont que cinq à avoir gagné au moins deux titres mondiaux: Emile Allais, Henri Oreiller, Jean-Claude Killy, Guy Périllat. Et JB Grange. Tranquille, le JB, assis à côté des quatre mythes du ski français.
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Jean-Baptiste Grange en or à Beaver Creek !

Crédit: AFP

Parce qu'il en a bavé comme personne

Au-delà de la portée historique de ce deuxième sacre planétaire, voir JBG en or, c'est une sacrée belle histoire. Comme on les aime. Celle d'un champion monté très haut, installé au sommet de sa discipline plusieurs saisons durant, mais qui a ensuite connu d'innombrables galères. Blessures au  genou droit en 2009, à l'épaule gauche en 2011-2012 et au dos en 2013-14, Grange a donné dans la catégorie infirmerie. Il inspirait encore le respect, pour son palmarès et sa volonté de s'accrocher, à 30 ans passés. Mais il ne comptait plus vraiment parmi les favoris dans une épreuve de cette envergure. Longtemps meurtri dans sa chair, le skieur de Valloire a produit des efforts colossaux pour revenir, encore et encore. "Quand j'ai su que j'étais au moins médaillé de bronze, j'ai commencé à pleurer, j'ai pensé à tout ce que j'avais vécu", a-t-il soufflé dimanche. Les titres ne se méritent pas. Ils se gagnent. N'empêche, pour en avoir tant bavé, Jibé ne l'a pas volé, celui-là. Vraiment pas.

Parce que les plus grandes joies sont celles qu'on n'espérait plus

Ce n'est pas l'insulter que de dire que son titre vient un peu de nulle part. Jean-Baptiste Grange ne s'en offusquera pas. Et pour cause: il est le premier à le reconnaitre.  Après des dernières sorties moyennes, il se disait loin d'imaginer ne serait-ce qu'un podium à Beaver Creek. D'ailleurs, les podiums, le Mauriennais n'était plus montré dessus depuis février 2011 en Coupe du monde. "Il n'y a pas de soucis, ce n'est pas le contexte le plus stressant que j'ai connu", admettait-il en souriant ces derniers jours. C'est précisément pourquoi ce sacre-là rend est si savoureux. En 2011, Grange était venu pour gagner à Garmisch. Cette première consécration, c'était celle du devoir accomplie. Celle de Beaver est d'une autre nature. Elle s'apparente à un paradis perdu, miraculeusement retrouvé. 

Parce que c'est un mec bien

Quand bien même il serait un sale type, Jean-Baptiste Grange forcerait l'admiration pour l'ensemble de sa carrière. Mais il se trouve, qu'en prime, c'est un mec bien. D'une exceptionnelle gentillesse, disponible, simple. "Vous ne trouverez personne pour dire du mal de lui", soulignait Alexandre Pasteur sur l'antenne d'Eurosport. Tout le monde l'adore et dimanche soir, dans le Colorado, son retour au sommet, pour inattendu qu'il fut, a provoqué un élan de sympathie. Oui, on peut être un beau champion et une belle personne.

Parce que, au niveau du bilan collectif, son titre change tout

En partant pour le Colorado, Fabien Saguez avait dressé les objectifs de l’équipe de France : "On y va avec les mêmes ambitions qu’à Schladming. On vise donc quatre à cinq médailles." Sans l’avouer à voix haute, le DTN avait dû en imaginer au moins une en or autour du cou d’Alexis Pinturault, en super-combiné par exemple. Raté. Le solde n’est donc pas atteint, puisque les Bleus n’en ont rapportées que trois, mais l’essentiel est ailleurs. Le succès de Grange en épilogue des Mondiaux a finalement donné une tout autre ampleur à la réussite tricolore à Beaver Creek.
De deux médailles de bronze, celles de Théaux en Super-G et de Pinturault en géant, et quelques accessits (5e place du skieur de Courchevel en super-combiné, 7e place de Muffat-Jeandet en géant) autrement dit un bilan comptable honnête mais pas folichon non plus, le skieur de Valloire a donné beaucoup plus de volume à la moisson avec ce titre. Avec trois breloques, la France termine quatrième nation mondiale, derrière l’intouchable Autriche (9 médailles dont 5 en or), les Etats-Unis (5 dont 2 en or) et la Slovénie de Tina Maze (3 dont 2 en or). C’est plus qu’honnête. Si les filles sont dramatiquement passées à côté, deux ans après la razzia autrichienne menée par Tessa Worley et Marion Rolland, les messieurs peuvent, eux, rentrer en France en bombant le torse. Et JB Grange y est pour beaucoup.

En bonus : Pour le "Allez JB" par JP

Petit clin d’oeil à Jean-Pierre Vidal, l'autre grand maitre du slalom français au XXIe siècle. Si Jean-Baptiste Grange compte désormais deux titres du monde, le skieur de la Toussuire, lui, reste le dernier champion olympique tricolore de slalom. Voir JB Grange en route pour l'or l'a mis dans tous ses états et, franchement, on le comprend. Alors, quand, après le dernier intermédiaire, Marcel Hirscher n'a plus compté que 6 centièmes de marge sur Grange, l'ami Jean-Pierre a hurlé au micro d'Eurosport un improbable "Allez JB !" venu du fond du cœur. Ce n'était pas la peine de l'encourager, JP, JB attendait dans l'aire d'arrivée. On taquine, et on a parfaitement compris où il voulait en venir. En tout cas, ça a marché. Deux secondes après ce cri du cœur, Hirscher a enfourché.
Pour ceux qui l'auraient raté, c'est très exactement 43 secondes après le début de la vidéo.
Laurent VERGNE et François-Xavier RALLET
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