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MONDIAUX 2017 - Pinturault, c’est quoi le problème ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 17/02/2017 à 19:12 GMT+1

Impressionnant depuis deux ans en Coupe du monde, Alexis Pinturault passe complètement à côté de ses championnats du monde. Un constat qui se vérifie trop souvent lors des grands événements disputés par le Français, qui peine à répondre présent le jour J, à l’heure d’aller chercher des médailles.

Alexis Pinturault, déçu de sa 7e place lors du géant des Mondiaux 2017 de Saint-Moritz

Crédit: Panoramic

"Je fais des Mondiaux mauvais, très mauvais". Voilà le constat tiré par Alexis Pinturault, à l’issue d’un géant des championnats du monde bouclé à la 7e place ce vendredi. Bien sûr, il reste toujours la dernière épreuve, le slalom, dimanche. Bien sûr, il faisait partie de l’équipe de France titrée lors du Team Event, mercredi. Mais, pour l’heure, il est évident que ses Mondiaux ont un vrai goût amer. Pour ne pas dire plus. Sa saison semblait si bonne, si aboutie et régulière qu’il était difficile d’imaginer le Français sans le moindre top 5 au compteur en individuel au matin de la dernière épreuve.
Pour un skieur de son calibre, 2e ex-aequo du classement général de la Coupe du monde, vainqueur de quatre courses (trois géants, un combiné) et du petit globe du combiné cette saison, seules les médailles comptent. "Sur le combiné et sur le géant, je ne peux avoir que des regrets", a d’ailleurs déclaré le Français. Et le voir privé d’un quelconque métal en géant ET en combiné, c’est une réelle déception autant qu’une surprise. Il est d’ailleurs étonnant de remarquer que c’est finalement en vitesse que le Tricolore a le plus brillé à St-Moritz jusqu’ici, avec sa 6e place lors du Super-G. Un comble pour le Français qui n’avait pas trop réussi dans cette discipline cette saison (10e à Kitzbühel et c’est tout).
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Alexis Pinturault lors du Super-G des Mondiaux de St-Moritz

Crédit: AFP

Mais, finalement, ne pouvait-on pas s’y attendre ? Après tout, Alexis Pinturault multiplie les excellents résultats en Coupe du monde depuis 2013, finissant dans les six premiers du général (3e les trois dernières années) et dans le top 3 du classement du géant ces quatre dernières années (2e les deux dernières années), dominant sans conteste la discipline du combiné (double tenant du globe). Pour autant, lors des grands événements, le Français ne répond que rarement présent. Pour preuve, depuis sa percée au très haut niveau, le skieur de Courchevel n’a glané que deux médailles en trois Mondiaux et une Olympiade, à Sotchi, en 2014. Alors, bien sûr, ce n’est déjà pas si mal. Rares sont les Tricolores à y être parvenus. Mais on est en droit d’attendre tellement plus d’un skieur aux 19 victoires en Coupe du monde, sept succès en géant sur les deux dernières années et qui écrase le combiné depuis trois ans…

Un manque d’audace ou inhibé par l’enjeu ?

Seulement, ça coince toujours lors des "épreuves d’un jour". Passe encore ses Mondiaux 2013 où il a dû se contenter de places d’honneur (6e en Super-G, en slalom et en combiné, 5e en géant). Il n’était pas le géant qu’il est devenu depuis. On pensait le voir décomplexé après sa médaille de bronze lors du géant à Sotchi, en 2014. Mais elle cachait également des JO où il était complètement passé à côté (abandon en slalom et en combiné). Il y a deux ans, à Beaver Creek, le Français était à nouveau monté sur le podium en géant mais s’était loupé en combiné, ne participant même pas au slalom. Et à Saint-Moritz, malgré trois top 10 (7e du géant donc et 10e du combiné), Alexis Pinturault fait pour le moment ses pires Mondiaux depuis ses premiers, en 2011 (17e en slalom, abandon en Super-G). Alors comment expliquer un tel échec ?
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Alexis Pinturault lors de la descente du combiné des Mondiaux de St-Moritz

Crédit: AFP

"Je n'ai pas dû jouer comme il faut, regrettait le Français après coup. En deuxième manche, j'ai dû me crisper à un moment ou à un autre. Dans ce genre d’événements, il faut faire plein de petites fautes. Plein de petites fautes, c'est qu'on ose, je n'ai peut-être pas assez osé. Ce sera peut-être la phrase qu'il faudra retenir sur ces Mondiaux pour moi." Une neige mal préparée lors du slalom du combiné, un manque d’audace ce vendredi… On a l’impression que le Tricolore se cherche des excuses pour expliquer un échec cinglant auquel lui comme David Chastan, le patron de l’équipe de France masculine, ne s’attendaient pas. "C’est décevant, avouait ce dernier avant de faire part de la remise en cause qui se posera les jours prochains du côté français. Il faudra qu'on réfléchisse, qu'on essaie de voir s'il y a un problème de fraîcheur, pour être meilleur sur des événements plus longs et voir s'il faut faire des impasses", ajoutait-il.
Mais tout ça n’empêche pas les Hirscher et autres de briller. Alors le problème est-il plus profond ? La pression inhérente à ces grands événements inhibe-t-elle trop Alexis Pinturault ? On pourrait le croire à la vue de ses déclarations : "Je n'ai pas fait de podium en slalom depuis deux ans, disait-il. Je serai un grand outsider, ça me permettra peut-être de jouer un peu plus que sur le combiné et le géant". Etre attendu le bloquerait-il ? Au fond, qu’importe. Etre un grand champion, c’est aussi savoir surmonter ce genre de difficultés. Et pourquoi pas dès dimanche lors du slalom ? Ca serait encore la meilleure des réponses.
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