Mondiaux de Saalbach I Descente I Franjo von Allmen champion du monde, Marco Odermatt passe à côté

Les hommes changent mais la Suisse a encore dominé l'Autriche pour rester la reine de la vitesse. Révélation de la saison, Franjo Von Allmen a confirmé tout son talent ce dimanche, en s'offrant le titre en descente dès ses premiers Mondiaux, à Saalbach. Exceptionnel d'engagement et de justesse tactique, le Suisse de 23 ans a parfaitement géré notamment le double saut à mi-pente, qui a coûté si cher à Marco Odermatt, tenant du titre mais seulement 5e. L'Autrichien Vincent Kriechmayr (+ 0''24) se pare d'argent à domicile alors que le Suisse Alexis Monney (+ 0''31) prend lui la médaille de bronze. Côté Français, Nils Allègre a bien réagi après un Super-G raté et accroche le top 10.

5 dans les 12, 4 dans les 8, 3 dans le top 5… Oui, la Suisse aura été la reine de la vitesse de ces Mondiaux de Saalbach. Pourtant, son roi a perdu sa couronne. Tenant du titre après son sacre à Couchevel-Méribel en 2023, Marco Odermatt n'a pas réussi à réitérer sa performance du Super-G. Un peu trop posé, pas aussi engagé qu'il l'avait été vendredi, le skieur d'Hergiswil a surtout commis la "petite" faute qu'il ne fallait pas faire, en atterrissant un peu trop tôt sur le double saut à mi-pente. De quoi se priver de vitesse sur le bas du tracé et devoir se contenter de la 5e place (+ 0''66). Et seulement le 3e Suisse, derrière un excellent Alexis Monney, qui s'empare de la médaille de bronze, mais surtout derrière Franjo Von Allmen.

La pépite suisse de 23 ans, très régulier cet hiver (2e à Val Gardena, à Bormio et à Wengen, 9e à Kitzbühel), était l'un des favoris à la victoire mais encore fallait-il qu'il gère la pression d'une première participation aux Mondiaux, pression qui l'avait quelque peu écrasé vendredi lors du Super-G (12e). Mais le skieur de Boltigen apprend vite, très vite, et on a retrouvé en descente celui qui joue le petite globe en Coupe du monde. Parti avec le dossard 11, il nous a offert du "Von Allmen", ce ski si engagé et si rapide, malgré de nombreuses petites fautes, à l'image de cette dérive sur le haut du tracé et de déclenchements un peu tardifs. Mais quand il faut lâcher, le Suisse n'est jamais le dernier. Surtout, il aura parfaitement géré les deux points clés principaux de la course.

D'abord la traverse, cet énorme dévers après vingt secondes de course où il fallait absolument garder de la hauteur avant de bien lâcher à la sortie pour lancer la portion de plat. C'est là qu'il fait la différence sur son compatriote Alexis Monney, coupable lui d'une faute et très en bas de la ligne. Lui a gardé de la hauteur et a fait la différence par la suite grâce à sa vitesse et des lignes très directes. Ensuite, comme la majorité des Suisses (sauf Odermatt), il a magnifiquement géré le double saut, en une fois, pour atterrir dans la pente du second directement et optimiser sa vitesse avant la partie finale, assez simple. Et c'est là qu'il s'est offert le titre mondial par rapport à Kriechmayr, moins juste sur le double saut et qui aura perdu 0''26 sur cette "erreur". 0''24 de trop. A 23 ans, Franjo Von Allmen s'offre donc son premier titre mondial, en descente, une discipline où il n'avait pourtant encore jamais gagné en Coupe du monde. Comme Marco Odermatt en 2023.

Les Français n'ont, eux, jamais été dans le coup pour une médaille mais, après un Super-G sans relief ni résultat, Nils Allègre a eu le mérite de réagir. Bien plus engagé que vendredi, le Tricolore n'a pas pourtant autant réussi la course parfaite, loin de là, se retrouvant un peu bas dans les différents dévers, mais il a osé, il a tenté et a été récompensé d'un top 10, certes très loin du podium (10e à 1''34). Des fautes, Maxence Muzaton en a fait aussi, et trop pour espérer mieux que la 18e place (+ 1''66), loin de sa 6e place de Courchevel-Méribel. Nils Alphand doit lui se contenter de la 22e place (+ 2''12) alors qu'Adrien Théaux a lui raté sa course, terminant 32e (+ 2''61).