Pinturault : "C’est vraiment très particulier, et c’est difficile à accepter"

Laurent Vergne

Publié 12/03/2020 à 15:21 GMT+1

Alexis Pinturault ne remportera pas le classement général de la Coupe du monde cet hiver. L'annulation à cause du coronavirus des épreuves de Kranjska Gora, ce week-end, le laisse impuissant et consacre sur "tapis blanc" Aleksander Kilde. Sur la forme, le Français a un peu de mal à digérer cette drôle de conclusion. Plus sur l'ensemble des dernières semaines que sur ce seul week-end.

Alexis Pinturault lors du slalom du combiné à Wengenle 17 janvier 2020

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas le dénouement dont il avait rêvé. Comme l'an dernier, Alexis Pinturault achève la saison dans la peau du dauphin du roi. Si Marcel Hirscher évoluait l'an dernier sur des hauteurs inaccessibles, le Français pouvait légitimement ambitionner de lui succéder au palmarès de la Coupe du monde. Il lui aura manqué 54 points pour décrocher le gros globe de cristal, qui revient au Norvégien Aleksander Kilde. 54 points, un peu plus de régularité, et un soupçon de chance, aussi. L'annulation des épreuves de Kranjska Gora, ce week-end, où un géant et un slalom étaient au menu, a ruiné ses derniers espoirs.
"C’est vraiment très particulier, et c’est difficile à accepter", a-t-il commenté jeudi en apprenant la (mauvaise) nouvelle. La tenue de la descente de Kvitfjell, samedi dernier, aura elle permis à Kilde de reprendre le pouvoir au détriment du skieur de Courchevel. De façon définitive. Dans l'affaire, il voit aussi s'envoler le petit globe de cristal du géant, pour lequel il était également en lice, avec six minuscules points de retard sur Henrik Kristoffersen. "Je n’ai pas pu me battre pour défendre mes chances, pour le géant et pour le gros globe. C’est le côté un peu rageant", regrette "Pintu".
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Une course parfaite mais pas de victoire : la descente de Kilde

Est-ce que c’est juste ? C’est difficile de répondre
Evidemment frustré, on le sent davantage chiffonné par la forme que par le fond des décisions qui ont pu être prises ces derniers temps. "Est-ce que c’est juste ? C’est difficile de répondre à cette question, admet-il. La façon dont toute cette affaire a été gérée par les instances dirigeantes du ski mondial le laisse un peu perplexe. Il y a des circonstances extérieures qui sont particulières et sont à prendre en compte. Cette annulation de Kranjska Gora, je peux la comprendre. C'est surtout la manière que j'ai du mal à comprendre. J’ai un peu de mal à comprendre la manière dont la FIS gère la situation. C’est un peu advienne que pourra, sans réflexion derrière."
Alexis Pinturault a payé au prix fort ces décisions au coup par coup. Une seule des neuf dernières courses de la saison a pu se tenir : la descente de Kvitfjell, celle qui aura fait pencher la balance du bon côté pour Kilde, du mauvais pour lui. "Pourquoi ne pas tout simplement annuler après Hinterstoder (il venait alors de prendre la tête du classement général, ndlr) ? Pourquoi remettre les globes aux femmes et donc être obligé de les remettre après aux hommes ?, s'interroge-t-il en rafale. Il y a beaucoup de questions qui peuvent être posées. Les leaders des classements généraux sont des athlètes qui ont été sur le devant de la scène toute la saison. Mais les décisions sont prises par des choses (sic) qui nous dépassent. C’est le côté un peu rageant."
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La déception de Pinturault après le géant d'Adelboden

Crédit: Getty Images

Retenir ses six victoires

Le champion de Courchevel regrette que la plupart des annulations de cette fin d'hiver aient touché ses épreuves de prédilection davantage que les courses de vitesse, plus favorables à Aleksander Kilde. "Quand on annule un quart de la saison, ça créé forcément des problèmes", pointe-t-il. Même si, sur l'ensemble du programme qui a pu être conservé cet hiver, il y a eu davantage d'épreuves techniques que de vitesse. Mais cette fin de campagne en queue de poisson et au compte-goutte suscite de légitimes frustrations et, Kilde lui-même a un peu de mal à appréhender ce contexte hors normes :
"C'est irréel, je dois bien le dire. D'un autre côté, c'est dommage qu'on n'ait pas pu se battre jusqu'au bout. Ça a été une saison unique pour moi, au-delà de toutes mes attentes. J'ai montré ce que je valais et j'ai délivré des résultats réguliers. Mais c'est tout de même la surprise".
En dépit de cette colossale frustration finale, Alexis Pinturault veut souligner les aspects positifs de sa saison. "Je dirais que dans l’ensemble, je vais retenir que j’ai été au contact et à la bagarre pour gagner des courses régulièrement, et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai six victoires cette année, relève le Tricolore. Je veux m'appuyer là-dessus. Quand je suis sorti, j’étais prétendant à des belles courses. Il y a malgré tout des bons classements au final. C'est sûr qu'on peut être un peu amer, on ne peut rien y faire. Je resterai l’athlète qui a gagné le plus de courses cette saison et avec un peu de marge. Je vais essayer de construire mon avenir là-dessus."
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La victoire avec presque 1" d'avance en slalom : Pinturault boss du combiné

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