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Coupe du monde I Saalbach I Marco Odermatt pour la légende : 1000 points... juste en géant

Vincent Bregevin

Mis à jour 16/03/2024 à 07:44 GMT+1

C'est un chiffre mythique et un cap inédit. Marco Odermatt peut devenir le premier skieur de l'histoire à boucler une saison de Coupe du monde avec 1000 points… rien que sur le classement du géant. Le Suisse doit s'imposer samedi sur la finale à Saalbach, à suivre en direct sur Eurosport (9h00), pour réaliser cet exploit qui devrait tout à son talent unique et à quelques circonstances favorables.

Voilà pourquoi Odermatt est un mutant : son incroyable seconde manche en vidéo

C'est une légende qui s'écrit sous nos yeux. Avec, peut-être, un chapitre qui restera dans les mémoires. Marco Odermatt n'a pas fini d'affoler les compteurs et de faire tomber les records. Samedi à Saalbach, le Suisse aura un drôle de chiffre dans le viseur : 1000. Le nombre de points qu'il totalisera au classement du slalom géant s'il remporte la course, à vivre en direct sur Eurosport à partir de 9h00. Aucun homme n'a réalisé ce score sur une seule discipline dans l'histoire de la Coupe du monde.
Une femme l'a fait. Mikaela Shiffrin avait bouclé l'hiver 2019 avec 1160 points au classement du slalom. L'Américaine est un cas unique. Odermatt en serait un lui aussi. Chez les messieurs, ce serait une première depuis le passage de la victoire à 100 points en Coupe du monde au début des années 90. Mais une légende a déjà réalisé l'exploit visé par le Suisse samedi à Saalbach. Ingemar Stenmark avait remporté les 10 géants au programme de la saison 1978-79. "Odi" en est à neuf sur neuf. Il lui reste la dernière marche à gravir.

Une avance sur tout, comme Stenmark

Cela ne s'est pas joué à grand-chose. A Aspen, il est passé tout près de voir sa série s'interrompre sur une erreur dans la deuxième manche. Il s'est rattrapé miraculeusement, avant de dévaler la suite de la piste comme un boulet de canon pour décrocher un nouveau succès. "A Aspen, il y a des fautes tout du long, se souvient Jean-Pierre Vidal, champion olympique de slalom à Salt Lake City en 2002 et consultant sur Eurosport. Sur la deuxième manche, on se dit qu'il va sortir. Et puis il conserve ce qu'il faut pour passer devant. A Schladming aussi, il rate une première manche, mais il suffit qu'il remette le couvert sur la deuxième pour arriver à s'imposer."
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Près d'une seconde de rattrapée : Comment Odermatt a remis les pendules à l'heure

C'est la grande force d'Odermatt. Ce qui explique pourquoi il est en mesure de réaliser un incroyable Grand Chelem à Saalbach. "Il a une avance techniquement, physiquement, au niveau du matériel, qui lui donne une marge de manœuvre, souligne Jean-Pierre Vidal. A l'époque, Stenmark c'était aussi ça. Techniquement, il était tellement en avance sur les autres que personne n'arrivait à l'accrocher. Cette barre de 1000 points, elle est impressionnante par rapport à ça. Tous les feux sont au vert, il est en pleine confiance et physiquement en pleine force de l'âge."

Schwarz, Pinturault : une concurrence amoindrie

C'est bien l'impression que dégage le skieur de 25 ans. Ce sentiment qu'il ne peut rien lui arriver, particulièrement criant à Aspen. "Comme il enchaîne les victoires, le stress n'est même plus présent quand il arrive sur les compétitions, explique Jean-Pierre Vidal. Il est presque dans un état second, à se dire 'aujourd'hui, je vais m'éclater'. Il est tellement confiant, il sait tellement qu'il est fort, que c'est du plaisir à l'état pur. Il n'est pas dans la lutte, contrairement aux autres. Quelqu'un qui ne gagne pas, il se pose plus de questions et il lutte. Sa chance, c'est que sa confiance est au-dessus de tout et le stress au minimum. Avant un géant, lui il doit bien dormir. Les autres, ils se mettent la pression."
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La palette : comment Odermatt a devancé Kristoffersen

Les autres, justement. Si Odermatt n'avait pas de rivaux en géant, ce n'est pas seulement grâce à son talent, si immense soit-il. "La concurrence est un peu moins forte en géant, estime Jean-Pierre Vidal. Ce n'est pas aussi dense qu'en slalom. Alexis Pinturault n'était pas là, et il peut être un gros client en géant. Il y a eu la blessure de Marco Schwarz aussi. Parce qu'il semblait quand même pouvoir l'inquiéter en début de saison. La voie s'est dégagée. Il y a quelques faisceaux qui lui ont ouvert la route. Peut-être que c'était une saison un peu plus facile pour lui en géant."

"L'image est hallucinante"

Odermatt n'a pas vraiment trouvé à qui parler en géant. Cela n'enlève rien au tour de force exceptionnel qu'il a réussi. S'il a vacillé par instant, le Suisse n'a jamais connu de creux sur un sport qui se nourrit typiquement des imprévus. "Sur une saison, un skieur peut arriver dans des conditions où son matériel ne marche pas, où il peut être malade, avoir une petite baisse de forme, détaille Jean-Pierre Vidal. Ce qui est compliqué, c'est de ne pas avoir de trou. Dix victoires d'affilée en géant, c'est très dur."
C'est cet exploit que le Suisse visera à Saalbach. Et cette barre mythique des 1000 points sur une discipline qui l'installera encore un peu plus comme une légende du ski alpin. "Ce qui est impressionnant, c'est de se dire qu'avec seulement ses points en géant, il serait en tête de la Coupe du monde, fait remarquer Jean-Pierre Vidal. Même si Manuel Feller marque 100 points en finale sur le slalom, il sera encore en-dessous des 1000 points (il en compte 846 actuellement, NDLR). L'image est hallucinante." Probablement le terme qui convient le mieux au moment de décrire Odermatt.
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