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Noël, Amiez et les Bleus : Pas de victoire… mais le slalom français sort grandi de l'hiver

Vincent Bregevin

Mis à jour 18/03/2024 à 20:25 GMT+1

La saison s'est achevée sans le moindre succès pour les slalomeurs français après la finale de Saalbach dimanche. Mais le bilan des Tricolores est loin d'être négatif. Déjà parce que Clément Noël, qui a collectionné les podiums à défaut de s'imposer, paraît moins esseulé avec l'éclosion de Steven Amiez. Aussi parce que derrière, la France a une réserve qui monte en puissance.

Noël, un hiver sans victoire : "Un pas en avant, sans le petit déclic"

A première vue, il y a de quoi être déçu. Voir le slalom français boucler un hiver sans la moindre victoire, ce n'était plus arrivé depuis 2018. Entre 2019 et 2023, Clément Noël était toujours monté au moins une fois sur la plus haute marche de la boîte. Le champion olympique en titre, 5e de la finale à Saalbach, n'y est pas parvenu cette saison. Il a tourné autour avec quatre podiums et sept Tops 5. Il était en tête à Bansko avant que la course ne soit finalement annulée. Les planètes n'étaient manifestement pas alignées pour lui cette année. Mais tout n'est pas à jeter pour équipe de France de technique qui a avait l'habitude de dépendre de ses performances. Bien au contraire.
Noël a déjà des raisons de se sentir moins seul. "Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a du renouveau, estime Jean-Pierre Vidal, champion olympique à Salt Lake City en 2002 et consultant pour Eurosport. Il y en a qui s'installent, des jeunes qui ont pris des qualifs. L'excellente nouvelle, c'et la montée en puissance de Steven (amiez). On l'a vu arriver mais il avait du mal à passer le cap en Coupe du monde, il ne prenait pas les qualifs, c'était compliqué. Là cette saison, tout s'est mis en place, avec un ski super solide."
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Amiez ambitieux : "J’ai le ski pour rivaliser avec les meilleurs mondiaux"

Amiez, un autre leader en vue ?

Steven Amiez a confirmé sa montée en puissance tout au long de l'hiver. Le fils de Sébastien, vice-champion olympique à Salt-Lake City, est allé au bout de ses sept dernières courses, terminant à six reprises dans le Top 11 dont une 6e place à Kitzbühel, avant de sortir sur la 1re manche à Saalbach. "Il va terminer parmi les quinze premiers slalomeurs mondiaux, souligne Jean-Pierre Vidal. C'est hyper important pour lui, pour les contrats, pour les sponsors, pour la suite de sa carrière. Pour les dossards aussi, s'élancer dans les quinze premiers, ça change la donne. Il a vraiment établi sa position et maintenant il va pouvoir commencer à jouer. Steven, c'est la construction d'un gars qui peut devenir un leader de l'équipe de France de slalom."
C'est le premier enseignement très positif de l'hiver. La montée en puissance d'Amiez va aussi permettre à Noël de ne pas assumer seuls les espoirs français en slalom. Un duo se dessine avec les vertus que cela implique. "Avec Clément, c'est super parce qu'il y a une belle doublette, résume Jean-Pierre Vidal. On a deux cartouches, deux très bons skieurs. Et même pour Clément, c'est intéressant d'avoir un bon coéquipier pour l'entraînement, pour enlever un peu de pression et la répartir entre les coaches. C'est vraiment intéressant."

"On parle d'une équipe"

Il ne faut cependant pas réduire la saison du slalom français à Noël et Amiez. C'est ce qu'on voit en surface, mais les Bleus ont aussi gagné de la profondeur cette saison. "Ce que j'aime, c'est qu'on parle d'une équipe de slalom, apprécie Jean-Pierre Vidal. Les jeunes pros arrivent avec Paco Rassat, Léo Anguennot. Il y a de quoi faire. Techniquement, je trouve qu'ils produisent du bon ski. Ce qui est intéressant, c'est que ce qui arrive derrière, les juniors, c'est solide aussi. En slalom, je pense franchement qu'on a tout pour avoir une super équipe."
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Ce n'est pas plus mal à tous les niveaux. Et surtout par rapport à une concurrence qui s'est sensiblement accrue en slalom. "Il faut bien se rendre compte, et je pense que les gens n'en ont pas conscience, que le slalom est devenu une discipline avec une densité incroyable, explique Jean-Pierre Vifal. Je mets au défi n'importe quel skieur d'y faire ce que Odermatt a fait en géant cette saison. Avoir quelqu'un qui enchaîne neuf victoires, je ne sais pas si ça se produira un jour (en slalom). Le matériel a évolué et a rendu la discipline 'facile', les écarts se font à coups de centièmes."

"La machine s'est remise en route"

Justement. La montée en puissance des jeunes slalomeurs tricolores et l'avènement de Steven Amiez pendant que Clément Noël reste une référence mondiale de la discipline confirme aussi que la France a su s'adapter à ces évolutions. "On a aussi compris que le slalom était devenu une discipline à part, insiste Jean-Pierre Vidal. On se retrouve avec des hyper-spécialistes, des skieurs qui ne font plus que ça à 100%. La discipline est devenue extrêmement pointue."
Et les Bleus ont su trouver des arguments à faire valoir dans ce contexte. La structure est compétitive, et la montée en puissance entrevue cette saison en est la preuve la plus marquante. "Il y a du volume, de la densité, de la confiance aussi, détaille Jean-Pierre Vidal. Avant, on se disait ' de toute façon, Noël, il est sur une autre planète.' Là, le fait que d'autres y arrivent aussi, la machine s'est remise en route. Et une fois qu'elle est en route, ça veut dire que les coaches en Coupe du monde font bien le boulot, que la Coupe d'Europe marche bien et les passerelles se font bien." Une machine qu'on est déjà impatient de voir à l'œuvre l'hiver prochain.
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