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Raich: "Une délivrance"

Eurosport
ParEurosport

Publié 20/02/2006 à 19:15 GMT+1

Magistral vainqueur du slalom géant lundi devant Joël Chenal et Hermann Maier, Benjamin Raich a décroché sa première médaille d'or olympique. L'Autrichien avoue son soulagement. A 27 ans, il s'affirme plus que jamais comme le meilleur skieur de la planète

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Crédit: Eurosport

Benjamin Raich est un peu l'anti Bode Miller. Moins excentrique, plus classique, et sans doute moins charismatique, l'Autrichien est aussi sage que l'Américain est fou. Mais la plus grande différence entre les deux tient à leur approche de l'évènement olympique. Miller jure s'en balancer alors que Raich ne vivait que pour ça cet hiver. Au moins, chacun est content. Bode n'a rien à se mettre sous la dent, et Benni tient son Graal. Le natif de Plitz savait pertinemment qu'il lui fallait décrocher le plus précieux métal à Turin pour entrer définitivement dans la caste des grands Autrichiens. C'est fait, et c'est tellement mérité.
Lors du combiné, il avait laissé filer une réelle opportunité, en sortant lors de la seconde manche du slalom, alors que personne ne semblait en mesure de le battre. Cette fois, il n'a pas eu à subir le poids de la course dans le deuxième acte. Cinquième du premier tracé, ni devant ni trop loin, il a trouvé le bon compromis. Résultat, un deuxième passage d'anthologie, avec l'or au bout. "Ça y est, je suis champion olympique. Vous pouvez parler de délivrance , avoue Benni. C'était vraiment un but important dans ma carrière, et avec les jeux, il ne faut pas se louper. C'est tous les quatre ans, pas toutes les quatre jours."
L'année Raich
Toute l'Autriche comptait sur lui, plus encore après les échecs de Maier et Walchhofer. "Je sais que les gens attendaient beaucoup de moi. On me demandait de faire cinq médailles alors que je ne dispute que quatre courses", s'agace-t-il. Désormais libéré d'un poids imposant, il peut admettre que la pression mise sur ses épaules lui a pesé. Surtout après son échec en combiné. "Tout le monde se demandait pourquoi je n'arrivais pas à gagne un titre olympique. Chacun avait son explication? Tout ça ajoute de la pression, c'est vrai. Je suis d'autant plus heureux aujourd'hui d'avoir gagné", confesse le Tyrolien. Plus personne ne l'embêtera avec ces histoires. Avec quoi pourrait-on d'ailleurs le titiller, maintenant qu'il a tout gagné.
Car c'est bel et bien l'année Raich. Confortable leader du classement général de la Coupe du monde, il devrait remporter haut la main le gros globe de cristal récompensant le meilleur skieur de l'hiver, celui qui lui avait glissé entre les planches l'an passé, au profit de... Bode Miller. Avec l'or olympique en prime, le voilà nanti en une même saison des deux plus précieuses récompenses du Cirque blanc. Polyvalent, fin technicien, l'Autrichien allie élégance et efficacité. Avec lui, c'est la classe pure qui se voit récompensée.
Il ne pouvait donc que s'imposer avec la manière. Raich ne sait pas gagner autrement. Sa deuxième manche dans le géant restera un modèle du genre. "C'était une course très difficile sur une piste longue, glacée et exigeante, tout ce dont j'ai besoin pour faire une bonne course. La concurrence était énorme aujourd'hui. C'était très dur surtout dans la deuxième manche, mais j'ai tout donné ", poursuit-il. Il fallait ça pour dompter un formidable Joël Chenal et un excellent Hermann Maier, qui le suivent sur le podium.
"Hermann n'est pas si vieux que ça"
Maier, ce grand frère d'armes dont il est prêt à prendre durablement le relais désormais, dans le coeur des Autrichiens comme dans les palmarès. Il refuse pourtant de parler de son illustre ainé au passé. "On ne peut pas parler de passage de flambeau entre deux générations, car Hermann n'est pas si vieux que cela ", sourit Raich, qui rêve de futurs triomphes en commun. " Nous allons continuer à nous battre ensemble, nous nous entendons bien et nous avons encore plein de succès à remporter ", promet-il.
Il se sait pourtant très différent de Maier, comme de Miller, d'ailleurs. Le star system n'est pas pour lui. "Pourquoi je ne suis pas aussi médiatique et populaire que d'autres? Je ne suis jamais tombé à Nagano et je ne suis pas Américain ", sourit-il. Ainsi va Benjamin Raich. Aussi imposant sur les pistes que discret en dehors. Maintenant, il aspire simplement à retrouver ce calme qui lui sied tant et à partager sa victoire avec ses proches: "Dans la victoire, je pense à tous ceux qui y ont contribué. Personnellement, je donne toujours le meilleur de moi-même. Mais je n'oublie pas les autres". L'or olympique ne le changera pas...
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