Coupe du monde de ski de fond : l'équipe de France de sprint (encore) à l'assaut de la montagne Johannes H. Klaebo

Le temps de la confirmation, tel semble encore être le dessein de cette nouvelle campagne de Coupe du monde pour l'équipe de France de ski de fond. Pour le sprint tricolore, les ambitions sont même toutes autres. A l'aube du coup d'envoi des hostilités (à suivre en intégralité sur Eurosport), à Ruka comme depuis près de dix ans, les hommes de Thibaut Chêne ont de bonnes raisons de "faire aligner les étoiles" comme ils aiment à le dire.

Gâtée en résultats depuis quelques saisons avec plusieurs podiums et victoires notables, ponctués de médailles aux Championnats du monde, la bande de Richard Jouve veut continuer de jouer des coudes face aux Nordiques et notamment l'infernal Johannes Høsflot Klaebo, encore insatiable l'hiver dernier avec 19 succès individuels en Coupe du monde et deux titres mondiaux à Planica. Il y a de bonnes raisons d'y croire pour les Bleus.

En équipe de France, l'apprentissage et la révolution se sont faits pas à pas pour rivaliser avec les cadors. "Vétéran" des Bleus du haut de ses 32 ans, Renaud Jay se remémore tout le chemin parcouru pour Eurosport. "Quand j'ai attaqué la Coupe du monde (ndlr, en 2012), il n'y avait pas de groupe sprint, on est parti d'une équipe de jeunes avec un mélange d'expérience comme Cyril Miranda et Baptiste Gros. On a lancé une dynamique sprint qui a pris de plus en plus d'épaisseur et qui a apporté des podiums et des bons résultats avec Richard et Lucas. Ils font partie des meubles maintenant (rires)"

Le travail paye. Auréolés du globe du sprint de Richard Jouve en 2021-2022, une première pour le fond tricolore, les Bleus ont encore bien figuré. A la clôture du millésime écoulé, trois Français figuraient dans le top 10 de la discipline à l'issue de la dernière cuvée : Lucas Chanavat, solidement installé au deuxième rang (907 points) derrière l'ogre Johannes Hoesflot Klaebo (1261 unités), Richard Jouve à la sixième place (767) et Renaud Jay, neuvième (634). Ajoutez six podiums dans la musette et un succès aux Rousses et la copie a fière allure.

Sans oublier les médailles de bronze du jeune Jules Chappaz (24 ans) sur le sprint classique et du tandem Richard Jouve-Renaud Jay par équipe lors des derniers Mondiaux de Planica en février dernier. Fanny en termes de victoire, mais deuxième du petit globe de la discipline, Lucas Chanavat insistait sur "le travail et la régularité sur tout l'hiver".

Arrivé au coaching des garçons il y a plus d'un an maintenant, Thibaut Chêne ne boudait pas son plaisir lors des Journées de la Fédération Française de ski au mois d'octobre. "Ça a été une saison excellente, on a vraiment réalisé ce qu'on voulait. Le groupe est solide avec de gros leaders. C'est du plaisir, des bons moments, une fluidité avec les athlètes qui est notable."

Cette base doit guider les Bleus vers d'autres sommets. Le technicien ne se cache pas : il faut viser haut et ne pas avoir peur de défier le gratin nordique. "Je ne les envie pas", souffle-t-il. "Aujourd'hui, on fait partie des trois meilleures nations mondiales. On a de grandes choses à jouer sur tous les formats. Il faut aborder chaque étape en essayant de jouer la gagne tout le temps. On ne peut pas tout rafler, mais il ne faut pas faire des comptes d'épicier. Il faut oser, on a beaucoup de respect pour les adversaires, on peut s'en inspirer parfois car c'est important."

S'en inspirer pour aller renverser des montagnes, voilà qui peut donner des idées aux Bleus. Le succès de Richard Jouve à la maison aux Rousses face à toutes les stars en est une preuve supplémentaire. A Ruka, les sprinteurs tricolores ouvrent un nouveau chapitre de leur ascension. Avec Klaebo, un temps incertain en raison d'un désaccord avec sa fédération, dans le viseur, le défi est colossal. Mais la troupe de Thibaut Chêne a prouvé qu'elle était capable de briller.