Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Vainqueur d'un huitième UK Championship, Ronnie O'Sullivan ou l'éternel second souffle : "Je n'ai plus rien à prouver"

Fabien Esvan

Mis à jour 04/12/2023 à 15:24 GMT+1

Inoxydable Ronnie O'Sullivan. Trente ans après avoir décroché son premier sacre au UK Championship, la légende du snooker a ajouté un vingt-deuxième tournoi de la Triple Couronne à son palmarès en dominant Ding Junhui en finale (10-7). A 47 ans. Si "The Rocket" n'a guère brillé tout au long de la semaine à York, ce sacre est pourtant l'un des plus singuliers de sa carrière.

England's Ronnie O'Sullivan shows off the trophy after his victory over China's Ding Junhui in the final of the 2023 MrQ UK Championship at the York Barbican in York in Northern England.

Crédit: Getty Images

Il ne faut jamais enterrer ou oublier Ronnie O'Sullivan. Jamais. Débarqué à York avec quelques certitudes, mais loin de ses débuts de saison les plus flamboyants, le Britannique a signé une semaine exceptionnelle pour décrocher un huitième trophée du UK Championship ce dimanche. A deux jours de fêter ses 48 ans, il est devenu le vainqueur le plus âgé d'un tournoi de la Triple Couronne. Trente ans après être devenu le plus jeune vainqueur d'un Majeur.
Cet énième succès ne fait qu'ajouter un peu de sel à l'immense héritage du natif de Wordsley. Totalement libéré depuis son septième sacre au Championnat du monde, Ronnie O'Sullivan a surtout montré une nouvelle facette de sa personnalité si éclectique. Car ce UK Championship illustre probablement plus que jamais la philosophie plus relâchée du plus grand joueur de tous les temps. "Je me sens comme une fleur qui vient de s'ouvrir", lançait même le principal intéressé en amont de la finale.

"Petit snooker", grand bonhomme

Oui, ce UK Championship n'est pas à ranger dans les meilleurs crus du phénomène. "Ce n'était pas génial, mais tout allait bien bizarrement… Je suis resté concentré, j'ai utilisé ma tête ce soir", expliquait-il sur le plateau d'Eurosport après la rencontre face à Ding Junhui. Avec Ronnie O'Sullivan, le "spectre du tout foutre en l'air" n'est jamais très loin. Depuis quelques saisons, il est rare de voir ce dernier prendre le dessus tant le joueur semble s'être assagi.
"J'ai ressenti un peu de 'sabotage' cet après-midi, comme un peu de frustration. C'était le sentiment qui régnait depuis le début de la semaine", analysait le Britannique. "C'est facile de laisser tomber et d'être frustré. Mais je me devais d'essayer de penser aux points positifs, de me dire que les choses pouvaient tourner et de continuer à jouer dur."
J'avais l'impression de jouer au snooker comme Seve Ballesteros jouait au golf : j'étais complètement désorganisé, ça n'avait aucun sens parfois.
La magie a finalement opéré. Le champion s'est laissé aller à une comparaison originale avec un autre fantasque du sport et pas des moindres. "J'avais l'impression de jouer au snooker comme Seve Ballesteros jouait au golf : j'étais complètement désorganisé, ça n'avait aucun sens parfois. Je me suis accroché, j'ai continué à jouer chaque coup et chaque frame les unes après les autres en attendant de voir ce qui pouvait se passer. Ça valait la peine de patienter."
Terre à terre, Ronnie O'Sullivan n'a pas paniqué. Avant de saisir les meilleures opportunités pour punir ses adversaires tout au long de la semaine. "Parfois, il faut puiser dans ses ressources pour rester focalisé sur le jeu et espérer qu'il se passe quelque chose. Je ne m'inquiète jamais de ce qui se passe dans le présent, tant que j'ai le bon état d'esprit à l'égard du jeu et du sport. Ce n'est pas juste appuyer sur un bouton : il faut être patient, se mettre en selle et tout peut arriver."
picture

Un century pour finir : Comment O'Sullivan a conquis un nouveau titre

Ronnie plus apaisé que jamais

Chantre d'un snooker raffiné et explosif, le septuple champion du monde s'attache à mettre en valeur son sport comme il le peut. Comprendre qu'il ne peut pas résoudre tous ses pépins lui a fait du bien. "J'ai ce truc en tête que les gens veulent que je joue un snooker parfait. Un ami m'a dit l'autre jour que c'était faux. Il m'a dit que les gens apprécient ce que vous pensez et aussi le fait que vous pouvez avoir des hauts et des bas."
Selby, Trump, Ding, Robertson... si je peux gâcher un peu leur carrière, c'est formidable. C'est une belle motivation pour jouer.
En plus de 31 ans à arpenter les salles obscures de snooker, et à bientôt 48 ans, "The Rocket" en a connu des batailles. Avec son lot de fortunes qu'il peut désormais dompter à sa guise. "Je me sens simplement plus expérimenté, je ne panique pas du tout. Je n'ai plus rien à prouver donc si je perds, ce n'est pas grave, c'est quand même bien de gagner mais j'en profite. J'adore ça, j'adore la compétition, j'aime jouer. J'ai aimé la façon dont les choses se sont présentées ce soir."
Libéré du poids du record au Championnat du monde depuis 2022, Ronnie O'Sullivan est dans la fleur de l'âge. Il entend bien faire durer le plaisir. "Je ne fais que traîner donc oui, les gens n'ont pas une aussi belle carrière que moi. Si je peux empêcher (Mark) Selby, Judd (Trump), Ding et (Neil) Robertson d’en gagner quelques-uns, gâcher un peu leur carrière, c'est formidable. C'est une belle motivation pour jouer." Le plaisir de le voir à l'œuvre devrait encore perdurer. On n'est pourtant jamais à l'abri d'un revirement avec le génie. Profitons.
Revivez la seconde session de la finale du UK Championship 2023 entre Ronnie O'Sullivan et Ding Junhui en exclusivité :
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité