"C'est Karine qui planait"

M.B. : La première fois (en 1998 à Nagano, 5e) j'étais loin d'être parmi les meilleurs. Je ne méritais pas même si je me suis battu. La deuxième fois (2002 à Salt Lake City, 6e), j'étais le leader de la Coupe du monde mais c'était sur de la glace et je n'avais aucune chance. A Turin (2006, 4e), j'ai cassé une fixation alors que j'avais la 3e place assurée. Et ici, c'était une neige que je déteste. Je me suis accroché et j'ai surfé comme je n'aime pas le faire. Au fond, j'avais envie de faire plaisir aux gens que j'aime, mes parents, mon fils, mes anciens entraîneurs...

M.B. : De la chance, je ne sais pas. C'est peut-être Karine Ruby (1re championne olympique de l'histoire de snowboard, décédée en mai dernier) qui planait. C'était une guerrière. Elle l'avait montré à Nagano (1998) dans des conditions similaires à l'exception de la pluie. Je pense beaucoup à elle tout le temps. Elle me manque beaucoup et à tout le paysage français du ski.

M.B. : Ce n'était pas un pari. Je ne suis pas du genre, pas prétentieux comme les Américains qui veulent revenir et tout casser. C'est Karine (Ruby) et Franck Pedretti (ancien snowboarder) qui ont lancé un groupe sur Facebook. Moi, j'ai travaillé pour revenir. Cet été, j'étais en montagne tous les deux jours pour faire du sport. J'ai perdu des kilos. Connu des périodes de hauts et de bas comme jamais. Puis j'ai eu mal au dos au Canada (fin janvier) et il a fallu rebosser. C'est pas peu pour un mec de 36 ans.