ATP 250 Buenos Aires - Joao Fonseca, 18 ans, savoure le premier titre de sa carrière

Laurent Vergne

Mis à jour 17/02/2025 à 13:53 GMT+1

Joao Fonseca n'en finit plus de sidérer. A 18 ans, le Brésilien a décroché le premier titre de sa carrière sur le circuit principal dimanche, en s'imposant à Buenos Aires. Vainqueur en finale de Francisco Cerundolo (6-4, 7-6), il a épaté tout le monde, de sa dernière victime en date à Carlos Alcaraz. Très ambitieux, il conserve pourtant la fraicheur indispensable à sa jeunesse.

Fonseca, hit machine et machine à gifles : les temps forts de son premier sacre en vidéo

Video credit: Eurosport

Il y a des signes qui ne trompent pas. L'ATP 250 de Buenos Aires n'est certes pas le sommet du calendrier, mais son vainqueur, dimanche soir, a reçu des messages de félicitations d'un peu partout. Comme s'il fallait témoigner publiquement de ce qui est bien un évènement. "Impressionnant, Joao ! Toutes mes félicitations", s'est manifesté Carlos Alcaraz en personne. Ben Shelton ou Fabio Fognini y sont allés eux aussi de leur message sur les réseaux sociaux. Parce que ce titre de Joao Fonseca, à 18 ans et demi, résonne comme le premier d'une série que tout le monde imagine déjà assez longue.
Dans quelques années, peut-être reparlera-t-on de cette finale victorieuse contre Francisco Cerundolo (6-4, 7-6) comme le coup d'envoi d'un palmarès conséquent. Voire davantage. Nous verrons bien. L'intéressé, lui, semble accueillir ce premier sacre entre incrédulité et normalité. Il y avait toute la fraicheur de son jeune âge mais déjà les premières certitudes du champion naissant. On ne dira pas qu'il l'attendait en débarquant dans la capitale argentine, mais il est trop ambitieux pour regarder trop longtemps ce qui l'entoure avec des yeux grands comme ça.
La semaine a été incroyable
"Quand vous arrivez ici, vous jetez un coup d'œil au tableau et vous vous dites, 'c'est impossible que je puisse gagner ce truc' et pourtant, me voilà aujourd'hui", sourit le héros de la semaine. "Ce tournoi est une étape très importante pour moi. C'est un titre qui va énormément compter pour moi, c'est le premier et il sera à tout jamais dans mon cœur."
Mais dans ses premiers mots sur le court pointaient déjà le mélange de celui qui découvre tout et n'oublie rien ni personne. Dans son discours, il a ainsi remercié sa famille, ses amis et… ses sponsors. "Je veux les remercier de m'aider à réaliser mon rêve, qui est de jouer au tennis", dit-il. Sympathique, quand tout le monde ou presque voit et pense déjà plus grand pour lui. Certains l'ont déjà annoncé dans le Top 10 d'ici la fin de l'année. Mais c'est avec une certaine sagesse que le Carioca est venu rappeler que l'ambition ne devait jamais oublier d'où elle venait.
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Fonseca est le plus grand crack depuis Alcaraz

Video credit: Eurosport

"Bien sûr que je veux être numéro un, bien sûr que je veux gagner des Grands Chelems, mais mon rêve, c'est juste de jouer au tennis et je suis en train de le vivre, a-t-il confié. Ce que je vis, c'est juste incroyable. La semaine a été incroyable. Même en Argentine, il y a des Brésiliens pour m'encourager. N'importe quel joueur de n'importe quel pays rêve d'être encouragé comme ça." Il y a quelques jours, après son premier tour, il avait déjà fait part de son étonnement d'être soutenu à ce point ici, à Buenos Aires, dans un pays où les Brésiliens sont plus souvent chahutés par le public qu'autre chose.
Il frappe tellement fort, joue tellement vite, il ne vous laisse pas jouer
Ironiquement, Fonseca a battu quatre Argentins sur la route du titre : Tomas Etcheverrey, Federico Coria, Mariano Navone et donc Francisco Cerundolo. Seul Laslo Djere, sa victime en demi-finale, ne portait pas la bannière blanche et bleue des couleurs locales. Quatre Argentins pour un titre à Buenos Aires, soit exactement comme un certain Rafael Nadal il y a dix ans. Le Brésilien a raccroché beaucoup de wagons avec le temps via ce titre. Nadal 2015 comme un écho donc, mais aussi Kuerten 2001 puisque son illustre compatriote avait soulevé le trophée à Buenos Aires lors de la première édition du tournoi dans sa nouvelle configuration.
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Joao Fonseca et Francisco Cerundolo.

Crédit: Getty Images

Dimanche, c'est bien Cerundolo qui est apparu le plus tendu et le plus perturbé par le contexte déjà particulier de cette finale. Chez lui, devant son public, contre le nouveau phénomène du tennis. Soudain, cet ATP 250 de Buenos Aires est devenu un événement massif. "C'était un match normal", a pourtant juré l'Argentin devant la presse, avant de s'incliner devant le caractère sidérant de son jeune bourreau : "Je n'ai pas fait un super match mais en même temps, il ne m'a pas laissé grand-chose. Il frappe tellement fort, joue tellement vite, il ne vous laisse pas jouer. Et si vous tentez d'en mettre plus pour le faire reculer, vous faites plus de fautes. Il a un sacré répertoire, pratiquement pas de failles. Je ne sais pas si j'aurais pu faire différemment honnêtement…"
Désormais, Joao Fonseca va se tourner vers Rio, cette semaine. La fatigue risque de lui peser. A moins que l'euphorie ne le porte et le propulse à nouveau jusqu'en haut. C'est l'accueil d'une rock star qui l'attend dans son pays, dans sa ville, celle où il a vu le jour, y compris tennistiquement. Il va pouvoir continuer à réaliser son rêve : jouer au tennis. A la maison, en prime.
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