ATP Cincinnati : Carlos Alcaraz renverse Hubert Hurkacz (2-6, 7-6, 6-3) et gagne sa place en finale

Ce gamin a décidément du caractère. A l'image de sa semaine dans l'Ohio, Carlos Alcaraz a dû s'employer samedi pour se sortir du piège Hubert Hurkacz, 20e à l'ATP. En demi-finale face au Polonais au service de plomb, le Murcien a bien failli passer à la trappe, mais comme lors des tours précédents, il a eu le dernier mot en trois sets (2-6, 7-6, 6-3) et 2h18, non sans avoir écarté au passage une balle de match en fin de deuxième acte. Dimanche, il tentera d'aller chercher son 7e titre de la saison contre Novak Djokovic ou Alexander Zverev. Mais cette place en finale lui assure de toute façon de conserver sa place de numéro 1 mondial en vue de l'US Open.

Incontestablement, Hubert Hurkacz a le tennis pour poser des problèmes à Carlos Alcaraz, du moins sur dur américain. En trois matches à Miami, Toronto la semaine dernière et Cincinnati ce samedi, le Polonais lui a pris deux sets et l'a emmené à cinq reprises au tie-break. Oui, mais voilà, il a perdu à chaque fois, ne parvenant même pas à remporter le moindre jeu décisif. C'est dire si le Murcien a ce petit truc en plus, ce supplément d'âme quand les points comptent double. Et même peut-être déjà, à 20 ans, cette aura qui peut faire douter voire trembler ces adversaires.

Car jusqu'à 6-2, 5-4, 30/40, quand il a obtenu une occasion de conclure à la relance, Hurkacz a joué le match quasi-parfait. Mais au moment d'asséner le coup de grâce en coup droit sur le genre de balle abordable qu'il avait jusqu'alors très bien négociée, Hurkacz a légèrement dévissé sa frappe. L'opportunité était passée, elle ne se représenterait plus. Le Polonais n'a pas pour autant perdu le fil de son match, il a même mené 4 points à 1 dans le tie-break. Mais Alcaraz a réussi à s'adapter encore pour s'adjuger les six points suivants et faire basculer définitivement la partie.

La persévérance de l'Espagnol, sa conviction qu'il allait finir par faire tourner ce bras de fer et sa capacité d'analyse lui ont permis d'élever d'un cran son niveau pour trouver la solution, et ce alors qu'Hurkacz était sur son petit nuage depuis le premier point. Extrêmement performant à la relance, redoutable d'efficacité sur les balles de break (2 converties sur 4 et 8 effacées dans les deux premiers sets), le Polonais semblait programmé pour sortir un ace quand il en avait besoin. Il tenait la dragée haute à Alcaraz à l'échange grâce à une longueur de balle impressionnante, tout en se montrant très à l'aise dans la filière courte.

Mais une fois revenu à hauteur, Alcaraz s'est donc envolé. Il a intelligemment servi beaucoup plus de premières secondes pour se protéger des agressions adverses tout en imprimant son rythme. Il a davantage alterné relances agressives dans le court et positions plus éloignées pour créer de l'incertitude et sa 11e balle de break a été la bonne (2-6, 7-6, 3-1). D'un cri retentissant, "Carlitos" exprimait sa joie et son soulagement d'avoir craqué le code de l'engagement adverse. Cette montée en puissance laisse penser qu'il a peut-être gardé le meilleur pour la fin.