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ATP Madrid - Carlos Alcaraz : "Dans les moments importants, je fais des choses différentes"

Maxime Battistella

Mis à jour 08/05/2023 à 09:59 GMT+2

Vainqueur de son 4e Masters 1000 et du 10e titre de sa carrière à Madrid dimanche face à Jan-Lennard Struff (6-4, 3-6, 6-3), Carlos Alcaraz a assumé son statut de grand favori malgré une nervosité palpable. Au-delà de la joie d'avoir réussi à défendre son titre devant son public, le prodige murcien a encore fait preuve de beaucoup de caractère pour reprendre le dessus.

Struff l'a fait douter, mais Alcaraz voulait son doublé plus que tout : le résumé

C'est sans doute ce qui différencie les grands champions des très bons joueurs. Trouver en soi des ressources insoupçonnées quand la pression est la plus forte et que tout semble vous échapper. Si tel est le cas, alors Carlos Alcaraz est définitivement fait d'un autre bois que les autres, et il l'a montré de la plus belle des manières ce dimanche dans la Caja Magica. Longtemps fébrile, sûrement fragilisé par la peur de décevoir les siens, le Murcien n'a pas tout maîtrisé dimanche en finale, loin s'en faut. Mais il s'en est sorti. Et à tout juste 20 ans, cette faculté à se reprendre en main a quelque chose de fascinant.
Car après la perte du deuxième set, "Carlitos" n'avait clairement plus le vent en poupe. Perturbé dans son rythme par les frappes sèches et les fréquentes montées au filet de son rival (31 gagnantes sur… 51), il n'arrivait pas à mettre en place son tennis. "C'était vraiment un match difficile. Jan jouait très bien, avec beaucoup d'agressivité vraiment. Dans le second set, j'ai eu beaucoup d'opportunités de le breaker, mais je ne les ai pas saisies et c'était dur de le perdre, a-t-il avoué dans son interview d'après-match. Je me suis dit que je devais rester positif tout le temps et que j'aurais des occasions."
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Shelton le magicien, Alcaraz en finesse : Le Top 5 de la Caja Magica

J'ai pris plus de plaisir que je n'ai souffert
Plus facile à dire justement qu'à faire, néanmoins. Et quand il s'est retrouvé confronté à une balle de break à 1-1 dans le troisième set, Alcaraz aurait pu céder. Le Murcien est tout sauf dénué d'émotions : à plusieurs reprises, il a même manifesté sa frustration, frappant sa raquette de rage, lui qui est d'ordinaire si souriant. Comme si quelque chose n'allait pas, comme s'il n'avait plus son destin en main.
"J'ai pris plus de plaisir que je n'ai souffert. Mais il y a eu des moments où j'ai souffert et où les choses se sont compliquées. Il y a eu un moment notamment où je me suis un peu laissé envahir par le négatif", a-t-il confirmé en conférence de presse. Le piège semblait se refermer sur lui. Et pourtant, au moment où tant d'autres se seraient effondrés, il a tenu bon. Est-ce l'instinct de survie propre aux cadors du jeu ? Une conviction intime d'un destin tracé ? Ou Alcaraz s'est-il alors servi de toute l'énergie du public madrilène pour se révolter ?
Peut-être un peu des trois. Toujours est-il qu'après avoir sauvé son jeu de service, quelque chose s'est passé en lui. Struff ne lui a rien donné, parfait dans sa stratégie de "blitzkrieg", laissant le moins possible l'initiative à l'Espagnol. Mais ce dernier a passé la vitesse supérieure, sa créativité et sa palette ont fait le reste. A l'image de cette amortie de revers sortie de nulle part qui lui a permis d'obtenir une balle de break que cette fois-ci, il a su convertir.
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Carlos Alcaraz lors de la finale du Masters 1000 de Madrid 2023

Crédit: Getty Images

A Rome pour redevenir numéro 1

"J'ai la capacité de bien jouer les moments importants, a-t-il ainsi souligné devant les journalistes. Je m'épanouis et je fais des choses différentes dans ces moments. Je suis un joueur de finales : j'en ai joué 13 et gagné 10." Cette assurance n'a rien d'affecté. Elle correspond à un joueur qui, malgré sa jeunesse, se connaît de mieux en mieux, et a assez d'expérience pour s'éviter de paniquer quand tout ne tourne pas rond.
Désormais premier à la Race devant Daniil Medvedev, Carlos Alcaraz n'est pas en surrégime. Il est à sa place et il a bien l'intention de continuer sur ce rythme à l'approche de Roland-Garros où il devrait se présenter en tant que numéro 1 mondial (il n'a que 5 points de retard sur Djokovic, tenant du titre à Rome, NDLR) : un match joué au Foro Italico lui suffira dans cette optique et il n'a pas l'intention de rater l'occasion.
"Je suis ambitieux et nous allons faire le voyage à Rome. Je n'ai pas pu y être l'an dernier et je veux y jouer depuis que je suis petit", a-t-il lâché tout sourire. Depuis, Alcaraz a bien grandi, malheureusement pour la concurrence. Mais heureusement pour le tennis.
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