ATP Monte-Carlo 2024 | Novak Djokovic retrouve Lorenzo Musetti un an après : "Je me sens bien différent, plus prêt"

C'est le privilège des très grands. A ce stade de sa carrière et après tout ce qu'il a accompli, Novak Djokovic, recordman de titres en Grand Chelem, peut gérer ses saisons comme il l'entend. Depuis quelques années, il a ainsi un objectif principal : atteindre son pic de forme lors des Majeurs. Et dans cette perspective, aussi prestigieux soit-il, le Masters 1000 de Monte-Carlo est devenu une sorte de tournoi d'ajustement pour lui, histoire de lancer la machine sur ocre. Et pourtant, cette année, il pourrait en être autrement.

Le niveau montré par le Serbe lors de son entrée en lice expéditive face à Roman Safiullin (6-1, 6-2) a plus qu'agréablement surpris. "Les sensations étaient supers. Je pense que si les gens jugent que c'est une de mes meilleures performances de ces dernières années ici, c'est exact, a-t-il estimé en conférence de presse. Monte-Carlo est le premier gros tournoi de la saison sur terre battue et je n'ai pas été vraiment capable de démarrer fort les six ou sept dernières années, j'ai toujours eu des difficultés dans ce tournoi. Mais ce n'est que le début, ce n'est qu'un match."

Chat échaudé craint l'eau froide. Novak Djokovic a des raisons d'afficher une certaine prudence en vue de la suite du tournoi. En 2021, il s'était par exemple montré convaincant face à un Jannik Sinner déjà prometteur, avant de céder à la surprise générale contre Daniel Evans. Plus globalement, il n'a plus dépassé les quarts de finale sur le Rocher depuis son dernier titre en… 2015, voici donc près d'une décennie. Et au prochain tour se présente face à lui celui qui l'avait fait dérailler au même stade de la compétition l'an passé, Lorenzo Musetti.

Plutôt impressionnant face à Arthur Fils, l'Italien est un terrien confirmé qui avait d'ailleurs mené deux sets à rien face au même Djokovic en huitième de finale à Roland-Garros en 2021. Le Serbe sait donc que le test sera tout autre que face à Safiullin, mais a affiché une certaine confiance. "Je n'ai peur de rien ni de personne", a-t-il répondu à un journaliste italien qui lui faisait remarquer que ses deux derniers bourreaux, Jannik Sinner à Melbourne et Luca Nardi à Indian Wells étaient transalpins.

Et le numéro 1 mondial d'ajouter : "C'est évidemment l'un des joueurs les plus talentueux sur terre battue, avec un magnifique revers à une main. C'est un très bon athlète, il peut faire beaucoup de grandes choses, c'est l'un des jeunes joueurs les plus prometteurs d'Italie et du monde. J'aime mon premier match par rapport à celui que j'ai joué l'an dernier. Je me sens bien différent, plus prêt, quel que soit mon adversaire de l'autre côté du filet. J'espère que je pourrai produire mon meilleur tennis."

Dans les faits, les propos du Serbe reflètent bien l'impression laissée lors de son entrée en lice. Alerte, précis dans son placement de balles et son petit jeu de jambes, il a aussi fait preuve d'une belle agressivité à la relance et à l'échange avec un usage fréquent du revers long de ligne pour déborder son adversaire. Dans sa couverture de terrain défensive, la longueur de ses remises, le volume de ses coups, il a aussi paru très au point. Surtout, Djokovic a tenu sa concentration de bout en bout, le signe d'une fraîcheur mentale dont il n'était plus coutumier lors d'un début de printemps terrien. Comment l'expliquer ?

Son début de saison raté à son échelle – Djokovic avait fait d'un sacre inaugural à l'Open d'Australie une bien extraordinaire habitude – a vraisemblablement agi comme un électrochoc. En se séparant de Goran Ivanisevic, il a acté le besoin d'un renouveau initié depuis quelques semaines par celui qui l'accompagne désormais, Nenad Zimonjic, son ami, compatriote, ex-coéquipier en Coupe Davis et spécialiste du double.

"Je pense que les deux ou trois semaines d'entraînement que j'ai eues sont en train de payer, a-t-il confirmé. J'ai fait un bon bloc avec Zimonjic et l'équipe, nous avons passé beaucoup d'heures à réfléchir sur le jeu, les déplacements et des choses qui n'ont pas vraiment marché pour moi sur les deux premiers tournois de l'année. C'est un super début. Ne nous emballons pas et n'ayons pas d'attentes trop hautes, mais je suis vraiment satisfait."