Après sa défaite en Masters 1000 à Monte-Carlo face à Carlos Alcaraz, Lorenzo Musetti fixe le cap : "Prendre ma revanche le plus vite possible"

"C'était définitivement l’un des meilleurs tournois de ma carrière, mais c’est difficile de parler après une finale comme ça". Lorenzo Musetti n’avait peut-être pas envie de s’épancher, mais difficile pour lui de camoufler la déception qui l’étreignait après qu’il a laissé échapper le titre du Masters 1000 de Monte-Carlo ce dimanche, renversé par Carlos Alcaraz (3-6, 6-1, 6-0). 

Fessé dans les deux derniers sets, il a fini épuisé, incapable d’en donner plus, le regard noir, la démarche bringuebalante, sifflé même par certains spectateurs du court Rainier III qui, pourtant, notamment au début du dernier acte avec une ovation dantesque, ont fait de l’Italien le chouchou de la semaine en Principauté. 

Si elles ont contribué à sa popularité, de par le scénario dantesque qu’il aura proposé à chaque fois, ses 4 victoires en 3 sets pour rallier la finale (plus un succès en deux manches face à son compatriote Matteo Berrettini en 8e de finale) ont finalement trop pesé sur les jambes du joueur de 23 ans pour qu’il puisse aller chercher son 3e titre en carrière et récidiver face à Carlos Alcaraz. 

L’Italien avait en effet déjà fait tomber le Murcien en finale d’un tournoi disputé sur terre battue, à Hambourg en 2022. Et il a montré lors de cette finale monégasque qu’il aurait tout à fait pu recommencer. Dominateur en fond de court, créatif et surtout plein d’audace dans une première manche qu’il avait pourtant démarré en lâchant son service, il a donné des maux de tête à son adversaire, encore pataud. 

En prenant Alcaraz à la gorge sur chaque seconde balle de celui qui va reprendre la 2e place mondiale (6 points sur 11 gagnés par Musetti dans le set inaugural), il a pris l’ascendant avant de subir, malgré quelques coups de génie, le réveil de son cadet de 2 ans. Pour sa première finale en Masters 1000, il a fait preuve d’un détachement et d’une force mentale qui l’ont rapproché du titre. Cela ne l’a pas empêché d’être renversé. La faute, donc, aussi, à ce corps qui a fini par lâcher celui qui va désormais pointe aux portes du top 10 mondial.

"Je ne veux pas me chercher d'excuse aujourd'hui. Carlos méritait probablement la victoire mais c'est vraiment dommage de n'avoir pas pu montrer mon jeu jusqu'au dernier point", a dit l’Italien en conférence de presse. Quelques minutes plus tôt lors de la remise des trophées, s’adressant tant à son opposant du jour qu’au public, il avait toutefois choisi d'être positif : "Désolé de n’avoir pas pu finir le match à mon meilleur niveau. En espérant d’avoir l’opportunité d’essayer à nouveau (à décrocher un premier Masters 1000, NDLR), je vais essayer de le faire le plus vite possible et de prendre ma revanche", a dit celui qui s’est désormais incliné lors de ses 4 derniers duels face au quadruple vainqueur de Grand Chelem. 

Interrogé en conférence de presse sur la nature de sa blessure, il s'est montré évasif : "On ne sait pas encore, on va faire des examens dans les prochains jours", a-t-il dit alors qu'il a fallu une intervention du kiné et un massage de sa cuisse droite dans le 3e set pour qu'il finisse la rencontre, en marchant très souvent. "Dans une finale, je ne voulais pas abandonner", a-t-il expliqué, avant de revenir a sa frustration : "Dans le premier set, j'ai sûrement joué mon meilleur tennis, je sentais très bien la balle aujourd'hui, j'avais bien en tête ce que je devais faire. Mais physiquement, je luttais".

Plus prolixe face aux journalistes, Musetti a développé : "Les problèmes physiques, la fatigue et le stress accumulés lors des derniers jours et des derniers matches étaient là. Donc je n'ai pas pu me battre jusqu'au bout".

Cette finale frustrante ouvre toutefois le champ des possibles pour Musetti, dans une période qu’il apprécie particulièrement, entre l’ocre où il a réalisé quelques-uns de ses meilleurs résultats avec notamment la médaille de bronze décrochée aux Jeux de Paris 2024, quelques semaines après sa demi-finale en Grand Chelem à Wimbledon perdue (comme la demie à Paris) face à Djokovic.

En mal de résultat dans ce début de saison 2025, il avait montré un premier coup de mieux à Miami (encore battu par… Djokovic, en 8e de finale), avant ce sursaut princier. "Je retire beaucoup de positif de cette semaine. J'ai atteint certains de mes objectifs, même si, bien sûr, on essaye déjà de se concentrer sur de nouveaux défis, d'être ambitieux et de rester motivé car le top 10 n'est pas encore là", a dit le protégé de Simone Tartarini avec un petit sourire en coin. Avec Roland-Garros en ligne de mire, le 8e de finaliste de l’édition 2023 a donc de quoi nourrir de belles ambitions dans les semaines à venir. Ne manque donc plus qu’à retrouver ces forces qui lui ont tant manqué lors de cette finale.