ATP Rio de Janeiro - Finale - Et maintenant, Alexandre Müller : les 500, c'est le truc des Bleus
Depuis un an, de février 2024 à février 2025, les Français ont fait des ATP 500 un de leurs terrains de jeu préférés. Ils y avaient décroché quatre titres la saison dernière, par l'intermédiaire d'Ugo Humbert, Arthur Fils et Giovanni Mpetshi Perricard. Ce début de tradition semble se perpétuer en ce début d'année avec, à Rio de Janeiro, la finale ce dimanche d'Alexandre Müller.
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Cette saison, avec Alexandre Müller, c'est un peu tout l'un ou tout l'autre. Le Français a soulevé le trophée à Hong Kong lors de la toute première semaine de l'année. Le tout premier titre de sa carrière. Il a peut-être eu besoin de digérer. Depuis un mois et demi, il n'avait plus remporté le moindre match. Battu au premier tour à l'Open d'Australie, puis au challenger de Rosario et au 250 de Buenos Aires, il avait du mal à enclencher la seconde. Mais à Rio, cette semaine, c'est à nouveau le carnaval, et le voilà de retour en finale, d'un 500 s'il vous plait.
À l'échelle du tennis tricolore, ce type de performances reste assez rare. Ça l'était, en tout cas. De 2018 à 2023, il n'y avait eu que cinq finales de 500 impliquant un joueur français. En six ans, c'est peu. Mais c'est en train de devenir LA catégorie de tournois qui sied aux Bleus. Ils n'existent pas pour le moment en Grand Chelem au-delà des huitièmes, les Masters 1000 sont encore trop grands pour eux, à l'exception du dernier Rolex Paris Masters. Mais à l'étage inférieur, le deuxième de la hiérarchie du calendrier, le tennis français se sent visiblement à sa place.
Bonds en avant à répétition
Ugo Humbert. Arthur Fils. Giovanni Mpetshi Perricard. A eux trois, ils avaient remporté quatre ATP 500 la saison dernière. Le Lorrain à Dubaï, Fils à Hambourg puis à Tokyo et Mpetshi Perricard à Bâle. Dans la capitale nippone, la finale était même 100% française avec le duel Fils-Humbert. Et maintenant, Alexandre Müller à Rio de Janeiro. Une sixième place de finaliste en 12 mois en 500, c'est davantage pour les Tricolores que sur les six saisons précédentes réunies. Il se passe quelque chose.
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La balle… et son adversaire : Müller a tout aimanté avec cette volée rétro
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Parce qu'ils ont du mal à exister dans les deux plus importantes catégories de tournois, ces 500 servent souvent de tremplin pour les joueurs français, et même de sommet à un instant T dans leur carrière. Pour Humbert, Fils et Mpetshi Perricard, c'est venu tôt. Humbert s'apprêtait à fêter ses 23 ans lors de son titre à Halle en 2021. Les deux autres n'avaient que 20 et 21 ans lors de leur première finale en 500.
Le cas d'Alexandre Müller est bien différent. A 28 ans, son émergence a été tardive. On parle d'un joueur qui, il y a deux ans à la même date, naviguait encore au-delà de la 150e place mondiale, à 26 ans. Mais le joueur, qui doit vivre avec la maladie de Crohn, a multiplié les bonds en avant depuis. Première entrée dans le Top 100 en avril 2023, première finale (perdue à Marrakech) au même moment. Mais c'est surtout depuis l'été dernier (il était ressorti du Top 100 en juillet 2024) qu'il a trouvé son rythme, semble-t-il pour de bon. Avec un titre en challenger d'abord à San Marino, puis un bilan quasi-équilibré sur le circuit principal jusqu'à la fin de saison (5 victoires, 6 défaites).
C'est une prise de conscience
Comme chez beaucoup de joueurs qui ont pris leur temps et ont longtemps attendu leur tour dans les limbes du classement ATP, la confiance a joué un rôle primordial chez Alexandre Müller. En moins de deux mois en 2024, avec son titre à Hong Kong et maintenant sa finale en 500 à Rio, il n'a pas seulement bondi mathématiquement parlant dans la hiérarchie (il sera 41e lundi en cas de défaite en finale dimanche, et 32e s'il s'impose). Il a définitivement laissé derrière lui le syndrome de l'imposteur. Il est à sa place ici. Y compris contre des joueurs de premier plan, y compris dans des tournois de premier plan.
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Un service perdu d'entrée puis une démonstration : Muller a régalé contre Cerundolo
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"Il y a des matches qui lui ont fait du bien l'an dernier, soulignait Nicolas Mahut dans Retour gagnant après son titre à Hong Kong. Il bat Rublev à Rome, il bat Felix (Auger-Aliassime) à Shanghai, il fait un très, très bon match contre Medvedev à Wimbledon (défaite en 4 sets accrochés), même s'il le perd. Même à l'US Open où il perd en trois sets contre Zverev, on sentait qu'il prenait confiance en lui et que son niveau augmentait. Il y a beaucoup de joueurs dans les 50 premiers, dans les 30 premiers, qui ne sont pas meilleurs que lui. C'est une prise de conscience."
Cette semaine carioca ne va faire que la solidifier. Dimanche, contre le terrien Sebastian Baez, il devra surmonter à la fois la fatigue de son marathon de trois heures en demie contre Francisco Comesana et la gestion du plus grand match de sa carrière jusqu'ici. Une finale compliquée, mais certainement pas injouable, même si Baez est comme chez lui à Rio, où il est tenant du titre. L'Argentin galérait depuis un moment et l'air de Rio, comme par miracle, l'a régénéré. Un peu comme celui des 500 pour les Français.
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