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ATP Rome - Daniil Medvedev apprivoise la terre : "J'en attends plus de moi désormais"

Maxime Battistella

Publié 13/05/2023 à 00:02 GMT+2

Alors qu'il se plaisait à dire tout le mal qu'il pensait de l'ocre ces dernières années, Daniil Medvedev a visiblement décidé de changer de perspective. Après des performances intéressantes à Madrid et surtout Monte-Carlo, le Russe aborde le dernier Masters 1000 de ce printemps sur terre battue avec une certaine ambition. A Rome, il veut montrer qu'il a progressé.

Daniil Medvedev à l'entraînement à Rome en 2023

Crédit: Imago

"Vous aimez jouer dans la poussière, comme un chien ?" C'était en 2021 : Avec son esprit caustique un brin provocateur, Daniil Medvedev avait ainsi interpellé qui voulait bien l'entendre au Foro Italico. Dépassé à l'époque par la puissance de son compatriote Aslan Karatsev au 2e tour (6-2, 6-4), en manque total de sensations, il s'en était pris à celle qu'il estimait responsable de tous ses maux : la terre battue. Deux ans quasiment jour pour jour après, le discours a radicalement changé.
Non que le Russe soit tombé amoureux de l'ocre entre-temps. Mais il s'est prouvé à Roland-Garros notamment, où il a atteint la seconde semaine lors des deux dernières éditions (quarts de finale en 2021, huitièmes en 2022), que le problème était en grande partie mental. Il a donc changé d'attitude cette saison. "Plus je joue sur terre, plus je m'améliore, a-t-il confié à l'ATP avant ce Masters 1000 de Rome. Quand j'étais jeune, je jouais sur du Taraflex qui est peut-être le dur le plus rapide qui existe, donc c'est pour ça que j'aime ça. Mais je me sens mieux chaque jour sur terre. Donc j'en attends plus de moi sur cette surface."

Une nouvelle approche mentale et de bons entraînements

Jusqu'ici, son bilan du printemps sur ocre est honorable : un quart à Monte-Carlo et un huitième à Madrid, soit 4 victoires pour 2 défaites en deux tournois. C'est mieux pour le moment – et c'est notable – qu'un certain Novak Djokovic (2 victoires, 2 défaites) de retour à la compétition en Italie pour engranger confiance et repères avant Roland-Garros. Reste que Medvedev veut procéder par étapes et espère déjà aller chercher un succès supplémentaire à Rome où il n'a jamais gagné le moindre match en trois participations.
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Henin impressionnée : "Medvedev a réussi à ramener son état d'esprit de Miami sur la terre"

"Je me sens super bien physiquement, a-t-il insisté en conférence de presse d'avant-tournoi. Chaque jour, j'essaie de faire une séance intense d'entraînement et de travailler les détails avec mon coach. Ça a super bien fonctionné, donc j'ai hâte de tenter de faire pareil en match, parce que d'habitude ce n'est jamais la même chose. Je n'ai pas raté beaucoup de choses à l'entraînement. C'était dur pour mes adversaires. Après, on ne sait jamais. Je dis tout ça, mais peut-être que ce ne sera pas le cas lors de mon premier match. Mais c'est toujours bien de faire de bonnes séances, j'en suis heureux. J'ai hâte de débuter le tournoi, parce que je n'ai jamais gagné un match ici. Donc, c'est le premier objectif."
En adoptant cette nouvelle approche mentale, le numéro 3 mondial s'est mis dans les bonnes conditions pour travailler ses points faibles sur terre battue. S'il ne liftera jamais comme Rafael Nadal et ne se sentira vraisemblablement jamais aussi naturellement à l'aise dans ses déplacements sur ocre, Medvedev sait qu'il peut devenir un joueur plus complet qu'il ne l'est actuellement. Alors il commence à s'en donner les moyens.
J'aime regarder Novak sur terre parce que son jeu ne convient pas à 100 % à la surface
"Je glisse dix fois mieux sur dur parce que ça accroche et c'est plus facile de s'arrêter que sur terre. Mais je me débrouille de mieux en mieux et j'adore ça. Parfois, je ne glisse pas au bon moment, donc il faut que je m'entraîne et j'ai du temps en ce moment. Après ma défaite à Madrid, je me suis entraîné là-bas pendant deux jours de plus en me concentrant sur la glissade et le déplacement sur terre. J'ai senti que je progressais. Je fais un peu plus tourner la balle aussi", a-t-il fait remarquer.
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Dans cette entreprise, un modèle l'inspire particulièrement. "J'aime regarder Novak (Djokovic) sur terre, parce que d'une certaine façon, son jeu ne convient pas à 100 % à la surface. Et il a un sacré palmarès sur terre avec cinq titres ici (en fait six, NDLR) et deux à Roland-Garros, même s'il est moins important que ce à quoi il aurait pu prétendre à cause de Rafa. Et c'est ce qui m'impressionne : sa manière de tout gérer, de s'adapter."
De là à progresser de la même manière que le Serbe sur la surface, il y a encore un monde. Mais en enchaînant des résultats solides jusqu'à Roland-Garros, Medvedev sait qu'il pourrait en récolter les fruits en fin de saison dans la course à la place de numéro 1 mondial qui l'oppose à Djokovic et Alcaraz. Si l'Espagnol lui est repassé devant à la Race, il n'accuse qu'une petite centaine de points de retard. Rester au contact (ou ne pas trop décrocher) est une raison supplémentaire d'être ambitieux au Foro Italico. Et de s'amuser dans la poussière.
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