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Toni-Rafa, Nadal au carré

Eurosport
ParEurosport

Publié 03/12/2008 à 08:15 GMT+1

Après avoir évoqué la vie discrète de Toni Nadal, plongez dans l'intimité même du couple Rafael-Toni Nadal. Ou découvrez la collaboration particulière entre le N.1 mondial et son oncle d'entraîneur. Voici la deuxième partie de notre entretien exclusif.

INTERVIEW TONI NADAL - DEUXIEME PARTIE
Vous connaissez Rafael depuis sa plus tendre enfance. Votre relation avec lui n'est-elle pas fusionnelle à force ?
T.N. : "On passe beaucoup de temps ensemble, sur les terrains de tennis, depuis qu'il a 3 ans. Ça fait presque 20 ans !"
Qu'est-ce que cette relation vous apporte ?
T.N. : "Une chose incroyable pour moi : être à Roland Garros, ou à Wimbledon, à une place que je n'aurais jamais imaginé occuper. Je vois le match, sur le Central : qu'est ce que ça peut m'apporter de plus ? Je suis ici pour lui. J'étais très bien dans ma maison, j'y suis toujours très bien (sourire)… Mais avec lui, j'ai eu la possibilité de faire des choses incroyables."
Et d'un point de vue humain ?
T.N. : "Je crois que je lui apporte plus, à lui, qu'il ne m'apporte. Mais c'est normal, car je suis l'oncle, et malheureusement, je suis plus vieux que lui (sourire). Donc c'est tout à fait normal que je lui apporte plus. J'avais déjà des idées avant de le connaître, j'essaye de lui faire profiter de ça."
Est-ce qu'il vous surprend encore ?
T.N. : "Tout le monde me surprend. Lorsque tu veux être l'un des meilleurs joueurs, ou l'un des meilleurs avocats, bref, l'un des meilleurs (non pas LE meilleur, c'est trop dur) dans ton domaine, c'est toujours difficile… On me surprend beaucoup de fois. Quand je vois Djokovic, ou Simon l'autre jour (en demi-finale de Madrid)… Quand je vois Gasquet frapper son revers, etc… Mais je sais que ce sont des joueurs spéciaux. Ils sont capables de ça."
Auriez-vous pu coacher un autre joueur que Rafael ? Vous investir autant avec quelqu'un d'autre ...?
T.N. : "Aujourd'hui, il est difficile de penser ça. Pour moi, il y a une chose essentielle : en tant que coach, je dois être à la même hauteur que le joueur, ou peut-être un peu plus haut. Sinon, il n'y a pas suffisamment de respect l'un envers l'autre. Aujourd'hui, c'est difficile, pour un entraîneur. Quand tu as besoin d'argent, quand tu reçois de l'argent d'un joueur. Certains joueurs pensent qu'à partir du moment où ils te paient, ils ont le droit de dire tout et n'importe quoi. Je ne suis pas dans cette situation. Mais ce qui me plairait le plus, ce serait de travailler avec des jeunes, pas avec des joueurs déjà au top niveau."
"Les joueurs qui sont ici ont déjà le niveau ; ils sont professionnels. Un entraîneur ne peut pas leur apporter tant que ça. J'ai toujours essayé, avec Rafael, de lui enseigner des choses en tennis, mais pas seulement : j'ai voulu lui apprendre des choses qui lui serviront également dans la vie. J'ai tenté de faire de Rafael un homme égal à lui-même sur le court et dans la vie. Je crois que si tu regardes Rafa, c'est une personne correcte, sur la vie comme sur le terrain."
Le fair-play de votre neveu, et le vôtre, sont exemplaires ?
T.N. : "Je ne sais pas. Mais je pense que nous avons un comportement correct. C'est ce dont on a besoin. Dans la vie, la victoire est importante, bien sûr, mais ce n'est pas l'essentiel."
Existe-t-il un respect "sacré" entre Rafael et vous ?
T.N. : "Il y a un respect… "normal". Je suis entraîneur. Je ne suis pas celui qui porte la raquette au cordeur. Une fois, oui, je peux y aller, mais pas 15… A la maison, j'ai une femme de ménage. Elle fait son travail, mais ne me fait pas de massages des pieds ! Vous comprenez. Je la paie, mais j'ai le maximum de respect pour cette femme. Chaque jour, je lui dis "merci beaucoup". Ce n'est pas parce que je suis soit disant "au-dessus d'elle" socialement que je peux faire ce que je veux. C'est la même chose dans le tennis. Beaucoup de fois, sur le circuit, on voit des attitudes... pfff (soupir), qui pour moi seraient tout simplement inacceptables. Ce serait impensable, impossible que Rafael me parle mal."
Difficile d'être plus exposés que Rafa et vous ne l'êtes, et pourtant, vous restez très humbles...
T.N. : "Oui... Parce que la vie est simple ! Aujourd'hui, Rafael est N.1 mondial. Les quatre dernières années, il était N.2, il était bien connu ici, connu en Espagne etc,... Mais c'est tout de même une vie spéciale : jouer en finale à Roland-Garros, aller à Dubaï, aller à Wimbledon... Tout ça est particulier. Ce qui est vraiment important dans la vie, c'est la même chose, pour toi, pour lui, pour tout le monde : la santé, la famille, etc. On échange volontiers son classement contre le fait que tout marche bien dans ces domaines-là !"
"Je crois que les personnes comme Rafael, qui ont eu la chance de faire ce qu'elles voulaient et de réussir, qui ont connu le succès, doivent être reconnaissantes à la vie pour ça. Tu ne peux pas donner le mauvais exemple. Ce que nous voulons tous, c'est vivre un peu mieux. Pas dans le sens matériel, sinon d'être plus content dans nos relations avec les autres. C'est très important de dire cela aux joueurs, qu'ils en prennent conscience."
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