Tennis | ATP Winston-Salem : qualifié en demi-finale, Giovanni Mpetshi Perricard aperçoit-il la lumière au bout du tunnel ?
ParEmile Pawlik
Publié 22/08/2025 à 11:22 GMT+2
Qualifié en demi-finale du tournoi de Winston-Salem, Giovanni Mpetshi Perricard retrouve des couleurs à quelques jours de l'US Open. Pour sa deuxième saison sur le circuit principal, le géant lyonnais connaît une année très compliquée, marquée par de nombreuses éliminations prématurées. Plus attendu par ses adversaires, il sait qu'il doit se réinventer.
Giovanni Mpetshi Perricard
Crédit: Getty Images
C'est le prix de l'apprentissage. Après des débuts tonitruants sur le circuit principal la saison passée avec notamment un titre sur l'ATP 500 de Bâle en fin d'année, Giovanni Mpetshi Perricard connaît une année 2025 jusqu'ici très compliquée. Multipliant les éliminations au premier tour et ne réussissant pas à enchaîner les victoires, le géant français commençait à douter. Cette semaine, au tournoi de Winston-Salem et à quelques jours de l'US Open, il retrouve son tennis et réussit à enchaîner les victoires jusqu'à retrouver le dernier carré d’un tournoi. Stade qu'il n'avait plus atteint depuis près de huit mois. C'était à Brisbane en fin d'année 2024, et il avait perdu contre Reilly Opelka.
Pourtant, rien ne laissait présager que le tournoi qui se déroule en Caroline du Nord serait le lieu de la rédemption du Français. La semaine passée à Cincinnati, il avait été sèchement éliminé par un joueur qualifié, le Hongkongais Coleman Wong (6-3, 6-2) et poursuivait sa sinistrose qu'il traîne depuis le début de saison, particulièrement sur les tournois de la fameuse tournée américaine, pré US Open. Une élimination au premier tour à Washington contre Aleksandar Vukic, Holger Rune au 2e tour à Toronto et donc le gadin de Cincinnati. Cette semaine, à Winston-Salem, le Lyonnais a connu un déclic.
réveil à Winston-Salem
Engagé dans un gros combat contre l'Espagnol Pedro Martinez pour son entrée en lice, il s'en est sorti au forceps après avoir perdu le premier set. Au tour suivant, il a retrouvé son compatriote Alexandre Müller, contre qui il s'est offert la victoire la plus large de sa carrière, lui l'habitué des tie-breaks ou des sets qui se décident plutôt à 7-5 ou 6-4. Il s'est transformé pour le breaker trois fois et s'imposer 6-3, 6-2. Face à Hamad Medjedovic, il a dû batailler dans les grandes largeurs dans le premier set où il a eu la seule occasion de breaker, non converti. Malmené dans le jeu décisif, mené 5-1, le Français a su garder son calme.
"La clé était de ne pas abandonner. Je voulais essayer de gagner un point, puis un autre et j'ai réussi comme ça à revenir à 6-6. C'était un peu stressant, mais j'ai bien géré", a réagi l'auteur de 15 aces sur son quart de finale, au micro de l'organisation. Qu'il semble loin le joueur fébrile, passé proche de l'exploit contre Taylor Fritz à Wimbledon en juillet, mais qui avait craqué dans les moments chauds. Plus mobile, plus offensif et plus sûr de lui dans son jeu, le Français retrouve ce qui fait sa force et sa polyvalence aussi. Souvent catégorisé comme un serve-bot, le 39e joueur mondial sait qu'il doit aussi se réinventer pour sortir du schéma attendu par ses adversaires.
Mpetshi Perricard : Aujourd'hui, c'est différent, les autres connaissent mon jeu, Mais on essaie de le faire évoluer
"En arrivant sur le circuit, personne ne me connaissait et, moi, je ne me posais pas de questions, revenait-il après son élimination à Cincinnati, dans les colonnes de L'Equipe. Je voulais juste faire mon truc. Aujourd'hui, c'est différent, les autres connaissent mon jeu. Mais on essaie de le faire évoluer, justement, de l'améliorer dans tous les compartiments possibles. Mais pour l'instant, ce n'est pas assez." A 22 ans, "Gio" est encore en apprentissage de son tennis et du haut-niveau, lui qui a remporté le challenger de Bordeaux cette année, en mai. L'une des seules éclaircies de sa saison difficile, et dernière fois qu'il avait réussi à enchaîner deux victoires. Entre-temps, il y a bien eu un superbe match à Roland-Garros et sa première victoire Porte d'Auteuil face à Zizou Bergs, mais lui vise plus haut.
"Ma carrière sera longue, j'espère, et j'aurai encore l'occasion de faire de belles choses, expliquait-il à L'Équipe. Pour l'instant, il faut rester humble et je pense que je suis très bien entouré pour ça. Je ne suis pas un garçon qui prend la grosse tête. Là, il faut repartir à l'entraînement et gagner des matches, même si c'est à un niveau inférieur sur le papier." Discours suivi d'effet puisque c'est sur un ATP 250 qu'il s'est relancé. Quoi qu'il arrive samedi en demi-finale – ce sera face à Bu Yunchaokete ou Van de Zandschulp – il aura un peu laissé ses doutes au vestiaire, avant de retourner à Flushing Meadows, où il avait pris la porte au premier tour l'an passé. Il en aura bien besoin. Le tirage lui a réservé une entrée en matière corsée avec un top 10, en la personne de Lorenzo Musetti, qui semble prenable en ce moment.
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