Djokovic sans pression

Quoiqu'il se passe à Londres la semaine prochaine, Novak Djokovic a déjà réussi sa saison. Avec dix titres au compteur, dont trois titres du Grand Chelem, cinq Masters 1000 et une place de N.1 mondial, difficile de dire autrement. Son dernier quart de saison, émaillé par des blessures au dos, aux abdominaux et à l'épaule, ne lui gâchera pas l'année 2011 où le Serbe a été omniprésent et boulimique de victoires à souhait. La Masters Cup, qui regroupera les huit meilleurs joueurs de la saison à l'O2 Arena à partir de dimanche, est tout de même la dernière épreuve de la saison qu'il ne voudra pas rater. Mais pas spécialement gagner.

"Je ne me sens pas obligé de gagner le tournoiafin de faire la saison parfaite, a affirmé Djokovic au journal anglais The Times, mais je ferai de mon mieux pour me préparer et finir la saison en beauté." Arrivé mardi dans la capitale anglaise, le Serbe a repris l'entraînement sans la moindre gène. Pour preuve, cette séance de deux heures trente avec Rafael Nadal jeudi qui a mis fin aux spéculations sur un éventuel forfait du Serbe dans cette compétition qu'il a remportée une fois en 2008. Il sera donc bien présent face à Tomas Berdych lundi soir prochain pour son premier match de poule.

A Paris-Bercy il y a huit jours, Nole n'a pas voulu prendre part au quart de finale du Masters 1000 face à Jo-Wilfried Tsonga de peur d'aggraver son mal à l'épaule, contractée la semaine précédente à Bâle. Et de mettre à mal sa présence à Londres. Cette année, Djokovic n'a pas de finale de Coupe Davis à assurer. Mais une saison 2012 à préparer. Une chose est sûre : si son mal se réveille, le N.1 mondial passera son tour. La saison suivante, il devra être (très) en forme pour défendre sa place de N.1 mondial et pour tenter de décrocher le titre olympique, encore à Londres. "Je n'ai que l'or olympique àl'esprit, assure-t-il. C'est le rêve ultime de tout athlète. J'ai toujours été très ambitieux avec des buts élevés à atteindre. J'ai gagné Wimbledon, cela me donne une raison suffisante de croire que je peux le faire." Et ce, d'autant plus que l'an prochain, le tournoi olympique se jouera sur le gazon du All-England Club.

"C'était le moment pour moi de gagner Wimbledon. C'était la première fois que je jouais la finale. J'avais le champion en titre face à moi et je n'avais rien à perdre. (...) Cette année, je suis dans une véritable dynamique positive qui est égale à la confiance que j'ai en moi, explique encore Djokovic dans les colonnes du Times. C'est l'atout le plus important à avoir quand vous êtes un athlète ou une personne. C'est quand vous voulez flirter avec une fille, si vous êtes suffisamment en confiance pour lui demander son numéro et son nom, vous avez une meilleure chance de décrocher un rendez-vous. Je ne me suis pas laissé blaser succès après succès. J'en voulais toujours plus. Je suppose que c'est pourquoi je suis arrivé là où je suis.

Djokovic affirme avoir eu des retombées positives de sa prise de pouvoir au classement ATP. Celui-ci a peut-être fait fi des déclarations de Jo-Wilfried Tsonga, la veille de leur affrontement en quart de finale du Masters de Paris-Bercy qui n'a finalement pas eu lieu, lorsque le Manceau affirmait alors que le Serbe n'avait pas encore "l'aura des Federer et Nadal qui sont encore loin devant lui au niveau du palmarès". "Tout ce que je peux vous dire, termine Djokovic dans le Times, je crois que je mérite d'être où je suis et c'est ce qui compte le plus pour moi." Alors une défaite à Londres ne sera pas une grosse déception. Mais uniquement la semaine prochaine.