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Bilan 2016 : La fusée Milos Raonic est sur orbite

Laurent Vergne

Mis à jour 30/11/2016 à 22:19 GMT+1

Après Kei Nishikori et Stan Wawrinka, suite de notre bilan 2016 des ténors avec Milos Raonic. Le Canadien s'est hissé sur le podium du classement mondial en cette fin de saison. La récompense d'une campagne riche, marquée notamment par sa première finale en Grand Chelem. Raonic est (re)lancé, jusqu'où peut-il aller ?

Milos Raonic - Wimbledon 2016

Crédit: AFP

Fiche 2016

Classement : 3e (5315 points)
Evolution 2015-2016 : +11 (14e-3e)
Titres : 1
Finales : 4
Matches gagnés-perdus : 52-17

Son bilan

2016, l'année de l'envol. Ou plutôt du redécollage. Milos Raonic avait déjà pointé son nez tout près des sommets du tennis mondial en 2014 et 2015. De sa demi-finale à Wimbledon à l'été 2014 à sa furtive accession au 4e rang mondial au printemps suivant, le Canadien avait affiché un caractère menaçant pour les ténors du circuit. Mais son corps a dit stop et son second semestre 2015, gâché par les blessures, avait freiné son ascension. Du coup, il a débuté 2016 à la 14e place. 11 mois plus tard, on le retrouve 11 crans plus haut, sur le podium.
Bien lancé par son titre à Brisbane (victoire contre Federer en finale), il n'a cessé de monter en flèche cette année. De sa demi-finale à l'Open d'Australie en janvier à celle du Masters en novembre en passant par sa finale à Wimbledon, il a même souvent joué les premiers rôles sur les grandes scènes du circuit. Un homme lui aura principalement barré la route du sommet : Andy Murray. C'est face à l'Ecossais que Raonic a perdu les trois matches mentionnés ci-dessus. On pourrait y ajouter la finale du Queens où, là aussi, Murray fut son bourreau. A Indian Wells, il avait également atteint la finale, battu cette fois par Novak Djokovic.
Une année pleine donc pour le géant ontarien, qui a franchi pour la première fois de sa carrière le cap des 50 victoires sur la saison, et qui a trouvé sa récompense en fin d'année avec son arrivée à la 3e place mondiale, derrière l'intouchable tandem Murray-Djokovic. Tout ceci est venu valider ses progrès énormes dans le jeu. S'il n'est pas un esthète, et s'il ne vend certes pas de rêve aux foules, Raonic ne saurait être limité à son énorme service. Sa première balle est une arme redoutable, mais ce n'est pas la seule. Son jeu a gagné en variété et son appréciation de la géométrie du court est désormais bien meilleure. Plus calme, plus confiant, il a aussi pris la mesure de son potentiel. A 26 ans, le meilleur reste peut-être à venir pour lui.
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Milos Raonic à l'Open d'Australie, en 2016

Crédit: AFP

Trois stats à retenir

7. Sur les neuf Masters 1000 du calendrier, Milos Raonic a atteint au moins les quarts de finale à sept reprises cette saison (une finale, deux demies, quatre quarts). Personne n'a fait mieux que lui dans ce domaine. Seul Novak Djokovic a fait aussi bien. C'est aussi cette constance qui explique l'émergence du Canadien.
8. Raonic a signé huit victoires sur des joueurs du Top 10. Seules Murray et Djokovic ont fait mieux en la matière. Avant cette saison, Raonic affichait un ratio faiblard contre les membres du Top 10 (25,5% de réussite). En 2016, il a fait beaucoup mieux (47,1%, 8 victoires pour 9 défaites).
90,6. Le pourcentage de jeu de service remportés par le Canadien en 2016. Il est un des trois seuls joueurs à avoir atteint la barre des 90% et celle des 80% de points gagnés après sa première balle, derrière John Isner et Ivo Karlovic.

Le grand moment

Sans nul doute sa victoire contre Roger Federer en demi-finale de Wimbledon (6-3, 6-7, 4-6, 7-5, 6-3). Pour le prestige du lieu et celui de la victime. Pour la conséquence, aussi, à savoir sa première finale de Grand Chelem. Et pour le match en lui-même, surtout. Cette victoire en cinq sets, après avoir frôlé la défaite dans la quatrième manche, lui a donné une autre dimension. Ce match a aussi souligné les progrès de Raonic au filet et dans le jeu de défense.
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Federer - Raonic

Crédit: AFP

Le grand regret

Sa demi-finale du Masters face à Andy Murray (5-7, 7-6, 7-6). Un match formidable, un combat épique de 3h40. Le plus long match de l'histoire du Masters sur un format en deux sets gagnants. Un des sommets de cette année 2016. Mais une défaite dure à avaler pour Raonic, pour son ultime match de la saison. Plus que le tie-break du troisième set, où il a bénéficié d'une balle de match, c'est surtout le fait d'avoir compté un set et un break d'avance qui peut lui laisser des regrets.

La grande question pour 2017 : Raonic peut-il devenir un "winner" ?

Si 2016 aura incontestablement marqué un changement de cap pour Raonic, il lui reste maintenant à franchir les dernières marches. Il a souvent été placé cette année, y compris dans des tournois de premier plan, mais rarement gagnant. Un seul titre à son actif, en janvier, à Brisbane. Et mine de rien, c’est en train de devenir une caractéristique chez lui : il gagne peu.
Même depuis son entrée dans le Top 10 en 2014, l'Ontarien a du mal à soulever des trophées. Un titre en 2014, un autre en 2015 et encore un en 2016. Ces deux dernières années, il n'a remporté que deux ATP 250. A terme, le manque d'habitude de la victoire, même dans des tournois de moindre importance, peut s'avérer pénalisante dans certains grands matches, où rien ne remplace la force de cette habitude-là. Ce sera un des enjeux pour lui l'année prochaine.
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